A peine sortis du village de Karyès, nos papiers en règles, Ivonig et moi atteignons le monastère de Koutloumousiou. On devine à son très bon état et aux jardins et potagers implantés autour de l’enceinte et même dans la cour que ses habitants en prennent grand soin.
Le monastère de Koutloumousiou
L’entrée du monastère
Le belvédère faisant face à l’entrée ; il surplombe un jardin bien entretenu
La cour fleurie
Le katholikon
Le réfectoire
Le baptistère
Karyès et Koutloumisou sont situés dans les collines intérieures de la péninsule. Le prochain monastère que nous visons, celui d’Iviron, borde la mer, 300 mètres plus bas. Pour y descendre, nous empruntons tout du long un large chemin pavé qui a parfaitement résisté à l’épreuve du temps. Il s’enfonce paisiblement dans des bois striés de ruisseaux que nous traversons sur de vieux ponts de pierre, et nous conduit jusqu’à la vallée où trône le monastère d’Iviron, le troisième dans la hiérarchie de la République, et l’un des plus célèbres.
Le chemin pavé vers le monastère d’Iveron
Le chemin pavé, étroit au départ…
…s’élargit très vite
Un des ponts, couvert de végétation
Une chapelle bordant le chemin
La dernière section, à l’orée de la forêt
L’arrivée à Iviron
Ce monastère est, avec celui de Xénophon, celui qui a le plus impressionné mon frère. Nous avons affaire à une véritable forteresse. Ses murailles, bien qu’elles forment une enceinte moins étendue que celle de la Grande Laure, sont plus massives encore. A certains endroits, le rempart doit s’élever à presque 20 mètres de haut.
L’enceinte fortifiée du monastère Iviron
La muraille vue du nord…
…de l’ouest…
…et de l’arête nord-est
Ivonig au pied du rempart oriental
Les bâtiments à l’intérieur de l’enceinte donnent la même impression de grandeur, notamment le réfectoire. Ils sont moins nombreux que ceux de la Grande Laure, mais plus imposants, plus espacés également. Outre le katholikon, la cour comprend plusieurs chapelles. Dans l’une d’elles se trouve la Panagia Portaitissa, l’une des plus célèbres icônes du monde orthodoxe, représentant une Vierge à l’enfant. Des pèlerins font la queue pour se prosterner devant l’icône ; nous nous contentons de l’admirer à distance.
A l’intérieur du monastère d’Iviron
La place centrale ; à gauche, le katolikon, à droite, le réfectoire
Le katholikon
Le réfectoire
La chapelle contenant la Panagia Portaitissa
Une autre chapelle
Sortis d’Iveron, nous nous dirigeons vers l’arsanas. Un chemin y démarre dans les buissons, qui longe une côte bien moins escarpée que celle des deux premiers jours. Il nous fait penser au sentier des douaniers breton. Il frôle plusieurs plages, puis l’arsanas de Koutloumousiou et nous amène, au-delà d’une petite bosse, devant l’entrée du monastère de Stavronikita.
Le sentier d’Iviron à Stavronikita
Un sentier semblable à ceux de Bretagne
Vue depuis le sentier sur le monastère de Stavronikita ; à mi-distance, l’arsanas de Koutloumousiou
La plage s’achevant à l’arsanas
La différence est totale, entre le monastère que nous avons quitté et celui où nous arrivons. Iviron est une vaste forteresse rectangulaire, bâtie sur un terrain plat ; Stavronikita un petit fortin pittoresque, érigé dans une pente qui s’achève en falaises. Les bâtiments hétérogènes formant l’enceinte sont si tassés autour de la tour centrale que la cour intérieure est minuscule. Un bel aqueduc longe la voie pavée menant à l’entrée de l’édifice, où nous accueille poliment un moine-artisan en train de broder quelque œuvre d’art religieux.
Le monastère de Stavronikita
Vue d’ensemble
L’aqueduc
Grenouilles et nénuphars dans la mare de l’aqueduc
Les jardins
Ivonig s’approchant de l’entrée
Le donjon de Stavronikita, vu depuis la cour
Une rapide visite des lieux et nous repartons le long de la côte en direction du monastère de Pantocrator. Bien qu’il ait globalement belle allure, il ne stimule pas autant que ses deux prédécesseurs notre imagination. Nous ne sommes pas charmés par la façade lisse de sa tour, moins encore par la cour intérieure, délabrée et en travaux. Il faut dire qu’après avoir vu une dizaine de forteresses en quelques jours, notre niveau d’exigence architecturale vire au pédantisme.
L’archontarion nous reçoit ; après avoir vérifié nos diamonitirions, il confirme avoir été prévenu de notre arrivé et nous assigne deux lits dans la chambre des pèlerins, aménagée dans une cave souterraine. Après avoir participé à l’office et au repas du soir, nous recevons, comme promis, la visite du frère Théophile, qui nous emmène dans la cour et discute longuement avec nous sous la voûte étoilée. Avant de retourner à ses occupations, il m’offre la possibilité d’une retraite spirituelle dans le monastère, de la durée que je désire et sans obligation afférente. C’est non sans un certain regret que je décline sa généreuse proposition.
Le monastère de Pantocrator
Le chemin menant au monastère
Vue d’ensemble de Pantocrator depuis le sentier
Les abords du monastère
Le porche d’entrée
La cour du monastère ; à droite, le katholikon ; à gauche, au-delà du porche, notre chambre
La cave aménagée où nous dormons
Vue sur Stavronikita et le mont Athos depuis le belvédère de Pantocrator
Ainsi s’achève une journée intense. La suivante devrait l’être également, puisque elle doit s’achever au monastère d’Esphigmenou, de tous le plus intrigant.