Déjà décadent le troisième jour, le parcours perd encore en saveur le quatrième. A l’exception des premiers kilomètres dans les collines champêtres de Tinahely, on pourrait ainsi le résumer : route, route, route, pendant près de 30 bornes.
La première partie passable de la randonnée
Le tracé du quatrième jour
Le bourg de Tinahely
La campagne aux abords du village
L’un des seuls chemins herbeux de la journée
Il est bordé d’ajoncs dégageant une puissante et familière odeur de coco
Le chemin devient, l’espace de quelques centaines de mètres, un superbe sentier courant entre les murs…
Qui se transforme bien vite en un savant mélange de boue et de bouses
Une maison typique près de Mullinacuffe
Seul moment stimulant, la découverte du Dying Cow, un pub folklorique perdu au milieu de nulle part. J’y pénètre en compagnie de deux randonneurs allemands croisés sur ma route. Nous croyons quelques temps qu’il n’y a personne, mais une mamie sans âge finit par sortir de l’arrière-salle. Elle nous sert trois guinness que nous descendons en observant les belles boiseries intérieures.
Le final de la Wicklow Way est encore plus médiocre. A part deux ou trois églises et quelques vues sur la campagne, rien n’en ressort. Irrité de devoir m’infliger un long détour goudronné, je tente un hors-piste dans le même type de sous-bois que la veille : il se révèle tout aussi éprouvant. C’est pourtant moins la fatigue que la lassitude qui m’oppresse quand j’atteins le village de Clonegal en fin d’après-midi. C’est ici que s’achève la Wicklow Way, mais pas ma randonnée, car je dois prolonger l’effort jusqu’à Kildavin, d’où un bus part le lendemain matin en direction de Dublin. J’effectue la moitié de la distance séparant les deux villages à pied, le reste dans la voiture d’un Irlandais qui m’a ramassé au bord de la route. Le sympathique tenancier de l’auberge de Kildavin accepte que je pose ma tente dans le jardin adjacent. J’y passe une très bonne nuit, pensant en avoir fini avec ce périple. Loin s’en faut !
La médiocre seconde partie de la randonnée
Les Allemands rencontrés au carrefour du Dying Cow
A l’intérieur du Dying Cow
Un panorama sur la campagne
L’église de Kilquiggin
Le village de Clonegal
L’arrivée de la Wicklow Way
Le pont de Clonegal
Mon bivouac, devant l’auberge de Kildavin
Au petit matin, posté devant l’arrêt de bus vingt minutes avant son passage supposé, je l’attends en vain pendant une heure et demi. Dépité, je tente de faire du stop sur une bretelle d’autoroute voisine. Un endroit assez inadapté pour une telle pratique, mais je ne vois pas d’alternative. Une heure de plus passe avant qu’un adorable routier né en Afrique du Sud me prenne en pitié. Il m’explique qu’il est logique que le bus n’ait pas fait de détour à Kildavin, puisque je n’ai pas prévenu son chauffeur à l’avance.
Le camionneur se propose de me déposer dans la banlieue de Dublin, près d’une ligne de tramway menant au centre-ville. D’ici là, il doit desservir diverses marchandises dans des hameaux perdus du Leinster. Je l’assiste dans ses pérégrinations pendant plusieurs heures, durant lesquelles nous causons des campagnes françaises, où il a vécu autrefois et compte de nouveau s’expatrier. Déposé aux pieds du tramway, je déboule dans le centre-ville de Dublin en début d’après-midi. J’ai tout mon temps pour visiter la capitale, l’aéroport où je compte sommeiller étant desservi toute la nuit.