En mai 2016, Ivonig et moi retournons une dernière fois randonner dans les Cyclades.
Deux ans plus tôt, nous avions réalisé une première traversée de l’archipel par le sud et l’ouest, enchaînant sept îles en dix huit jours de marche (voir ici). Nous souhaitons en entreprendre une seconde par l’est et le nord, afin d’explorer plus avant trois des îles majeures, Andros, Naxos et Tinos, et de découvrir celles, moins intéressantes, que nous avons jusque-là laissé de côté : Mykonos, Delos, Ios et les petites Cyclades. Ainsi aurons-nous arpenté toutes les îles cycladiques, si l’on excepte celle d’Anafi, trop excentrée, mal desservie et dont nous espérons faire un jour l’île de départ d’un périple dans l’archipel du Dodécanèse.
Outre le fait d’achever la découverte de l’endroit où ont démarré nos carrières de randonneur, cette seconde traversée recèle un autre objectif qui nous tient plus à cœur encore, à savoir systématiser la technique de bivouac minimaliste parfois utilisée durant notre première traversée, qui consiste à dormir à la belle étoile, de préférence sur le parvis ou à l’intérieur des chapelles orthodoxes fourmillant dans les collines. Nous nous promettons ainsi de ne pas passer, durant les trois semaines que doit durer notre périple, une seule nuit à l’hôtel, ou sous une tente que nous n’avons de toute façon pas emmené. Pari assez ardu que nous avons entièrement respecté, malgré quelques conséquences déplorables sur le plan hygiénique, notre première douche, prise au bord d’une plage de Naxos, intervenant après dix huit jours de marche ! Avant ce moment salvateur, nous nous sommes contenté de quelques bains dans les sources d’eaux croisées, ou, plus simplement, dans la Méditerranée, avec un rinçage post-baignade à l’eau plate.
Le voyage ayant lieu en mai, c’est-à-dire plus ou moins hors-saison, très peu de bateaux relient certaines des îles que nous visons. Cela nous contraint à exclure Anafi du périple et nous empêche d’enchaîner les autres îles au rythme que nous aurions souhaité. Je parviens tout de même à gérer ces contraintes et élabore le tracé que voici :
Le parcours comprend dix îles, mais le temps consacré à chacune d’elles varie fortement : pour cinq jours à Andros et Naxos et trois à Tinos, nous ne prévoyons de rester qu’une ou deux journées dans les autres. Voici l’agenda planifié avant notre départ :
Si ce n’est le passage à Mykonos, nous l’avons rigoureusement respecté ; nous avons même étendu le parcours sur quelques îles, notamment à Tinos et Ios.
Du fait des conditions de bivouac et de sa durée, pour nous inédite, ce voyage reste comme un moment épique des aventures de notre duo. Nous avons particulièrement savouré les treks réalisés sur les trois îles majeures, Andros, Naxos et Tinos, mais aussi celui à Heraklia, la plus belle des petites Cyclades. Il faut avouer cependant qu’une lassitude s’installe au fil des jours : il nous paraît de plus en plus évident que nous avons fait le tour du sujet, et que les îles cycladiques, dont nous connaissons par cœur les paysages, les points forts mais aussi les limites, ne suffisent plus à contenter pleinement notre appétit de marche.