Ancienne mouture du projet “Tour du monde occidental” (avril 2020 – octobre 2021)

Dernière mise à jour: 6/2/20

Sommaire

Genèse du projet
Présentation générale
Complétion de l’Europe (7 mois)
Exploration de l’Australasie (5 mois)
Traversée de la Californie (3 mois)
Transalpine à l’italienne (3 mois)

Genèse du projet

Depuis l’hiver 2017, j’entendais couronner une décennie de marche en accomplissant la plus grande randonnée de ma vie, à l’échelle du Vieux continent.

L’idée de base consistait à vadrouiller, du printemps à l’automne 2020, dans une vingtaine de pays de l’Europe germanique, slave et balkanique, grâce à un congé sans solde et un budget de 7000 euros. Un an d’économie et je dépassai déjà cette somme ; dès lors, pourquoi ne pas prolonger le périple, voire même, en passant l’hiver dans l’hémisphère sud et en abandonnant travail et logement, partir un an et demi, avec deux étés entièrement consacrés au Vieux continent, histoire d’en faire complètement le tour, et un intermède en Océanie ?

En 2019, nouvelle perspective : ses contraintes familiales obligent mon frère à reporter notre trek La France de cime en cime, pour lequel j’avais mis de côté six semaines de congés payés; je les destine finalement à l’exploration de pays de la Mitteleuropa, tels la Roumanie, la Tchéquie ou la Slovaquie. Autant d’objectifs en moins pour le grand voyage de 2020, qui peut se voir adjoindre une nouvelle étape, en Amérique, et prendre de ce fait sa forme finale : ce sera un véritable Tour du monde occidental, à cheval sur trois continents !

Présentation générale

Le Tour du monde occidental (TMO) devrait me permettre, en un an et demi et 50 treks hétéroclites, d’arpenter tous les pays européens qui me sont encore inconnus ou presque, mais aussi d’autres contrées occidentales qui m’attirent depuis des lustres, au premier rang desquelles la Nouvelle-Zélande et la Californie.

Chacun des 50 treks qui composent le TMO a été planifié selon quatre nécessités : viser des contrées inédites et prometteuses, à une période favorable du point de vue climatique, notamment en terme d’enneigement et de température, par un tracé praticable, car globalement balisé voire appartenant à un itinéraire mythique, le tout sur les chemins les plus préservés possibles, comptant une nette majorité de sentiers et une portion congrue de voies carrossables et asphaltées.

De ce fait, j’ai divisé le TMO en quatre séquences inégales : sept mois en Europe (de début avril à début novembre 2020), cinq mois en Australasie (de fin novembre 2020 à mi-avril 2021), trois mois aux Etats-Unis (de mi-avril à mi-juillet 2021), enfin trois mois en Europe (de mi-juillet à mi-octobre 2021).

Inégales par leur durée, ces quatre parties le seront également par leur contenu : la première, la Complétion européenne, m’amènera à sillonner, en presque autant de randonnées, la petite trentaine de pays européens qui m’a encore échappé, dans quatre zones bien distinctes, l’Italie, l’ex-Yougoslavie, la Scandinavie et les portes de l’Orient, avec en introduction et en conclusion, deux road-treks français ; la deuxième, l’Exploration  de l’Australasie, se concentrera sur deux pays, l’Australie et surtout la Nouvelle-Zélande, où elle enchaînera 23 marches au long cours ; la troisième, la Traversée de la Californie, après une mise en bouche sur le Backbone Trail, m’amènera le long du légendaire Pacific Crest Trail, dont j’avalerai les 2000 premiers kilomètres ; enfin la quatrième, la Transalpine à l’Italienne, se résumera à un trek unique, une traversée des Alpes de la Slovénie à la France, dont le tracé aura pour originalité de donner la part belle à l’Italie.

Le tableau ci-après synthétise le calendrier des 50 treks, avec :
→ de haut en bas, ses étapes successives ;
→ de gauche à droite, les dates envisagées pour chaque trek, son numéro, son intitulé, enfin le ou les pays concernés ;
→ entre parenthèses et en italique, les villes à éventuellement visiter entre deux treks ;
→ en rouge, les dates fixes, du fait de vols réservés, les autres étant indicatives ;
→ en marron, 6 treks empruntant tout ou partie l’itinéraire des Great Walks néo-zélandais et nécessitant de ce fait une réservation ;
→ en bleu, d’autres treks requérant une démarche administrative et/ou financière.

Pour chaque trek, j’ai planifié un itinéraire sur openrunner; il suffit de taper “TMO” et/ou son intitulé dans la section “trouver un parcours” pour le retrouver aisément.

Je donnerai régulièrement de mes nouvelles via ma page facebook. Je serai accompagné de mon frère durant les treks numéros 1, 14, 15, 16, 21, 24 et à la fin du 50ème et dernier trek, et de mon ami Sacha au cours du trek 17. Ceux qui désireraient faire un bout de chemin à mes côtés durant une autre randonnée peuvent toujours me contacter sur mon facebook ou par e-mail. 

Pour ceux que ça intéresse, je donne ci-après quelques détails sur chacune des quatre parties du TMO.

Complétion de l’Europe (7 mois)

De toutes la plus symbolique, la première partie du TMO vise à compléter mon tour des pays d’Europe à la marche, commencé en 2016. A son terme, je n’aurais laissé de côté que la Slovénie, pays de départ de la quatrième partie, et la Moldavie, trop distante de mon circuit et et quelconque du point de vue de la marche pour que j’y fasse un crochet.

En introduction et conclusion, j’effectuerai deux road-treks français avec mon frère. Le premier visera le nord du pays et le Benelux, avec une série de randonnées à la journée dans des coins aussi divers que la côte d’Opale, le Jura, les Vosges, la Bourgogne, les Ardennes, le littoral néerlandais, les villes d’arts flamandes et les collines wallonnes. Mais son but ultime sera d’une autre nature : il s’agira de réaliser un de nos rêves, à savoir assister au passage des cyclistes du Tour des Flandres dans la côte du Vieux Quaremont, puis à ceux de Paris-Roubaix dans le carrefour de l’Arbre, non sans avoir arpenté au préalable ces légendaires secteurs pavés où les deux Monuments se décident. En miroir de ce premier road-trek, le second aura pour cadre le Midi de la France et une petite vingtaine de ses sites les plus iconiques.

Le premier chapitre italien sera également structuré autour de deux randonnées complémentaires, l’une dans le nord, l’autre dans le sud d’un pays déjà quelque peu exploré, mais pas assez à mon goût au vu de sa richesse. Les cimes dominant le lac de Côme, mon objectif septentrional, étant encore enneigées en avril, j’y progresserai sur un tracé assez modeste qui ne dépassera jamais une altitude de 1500 mètres. Quant au parcours méridional, en Campanie, reliant Naples à Sapri par le Vésuve, Pompéi, la côte Amalfitaine et le parc national du Cilento, il s’effectuera dans la douceur du mois de mai. Plus adéquat encore aura été l’intermède de dix jours dans la cordillère centrale de la Sardaigne, placé fin avril, une période adéquate pour qui veut éviter la canicule et la sécheresse frappant précocement cette île aride.

Fin mai, j’entamerai le chapitre yougoslave par trois treks dans les hauteurs calcaires du littoral adriatique, le premier au Monténégro, sur le balisage impeccable de la Primorska Planinarska Transverzala, les deux autres en Croatie, sur celui plus douteux de la Via Dinarica. Je devrais en avoir fait le tour avant l’été et ses chaleurs torrides, moment idéal pour me réfugier dans des Alpes dinariques libérées des neiges, pour un premier trek montagnard en Bosnie, toujours le long de la Via Dinarica, puis un second du Monténégro à l’Albanie, au fil d’un tracé librement inspiré des Peaks of the Balkans. Passé ce petit mois de grimpe et un crochet par le parc de Galitchitsa, plus célèbre site naturel de Macédoine du nord, je filerai vers Budapest, directement si le temps presse, avec quelques détours par les collines macédoniennes de Skopje et serbes de Novi Sad si j’ai un peu de marge.

De Budapest, je m’envolerai vers Copenhague, et après une courte halte côtière, vers Reykjavik, première étape majeure du chapitre scandinave. Dans le nord de l’Europe, je ne m’engagerai que sur des treks classiques, célèbres et strictement balisés : le Laugavegur en Islande, le Kungsleden en Suède, l’Hetta-Pallastunturi en Finlande, et en Norvège, aux côtés de mon frère, le tour du Jotunheimen, auxquels nous ajouterons deux randonnées plus secondaires. Cette séquence nordique s’étalera de fin juillet à mi-septembre, en plein été, seule saison scandinave conciliante pour les randonneurs. En conclusion, je m’offrirai une dernière marche significative sur les côtes estoniennes, puis une transition plus ou moins brève, en fonction du temps qui me restera, vers l’Ukraine, via les pays baltes et la Biélorussie.

De Kiev, j’embarquerai pour Sofia et le dernier chapitre de ma complétion européenne, sur les terres de l’ancien empire ottoman ; en Bulgarie d’abord, à travers les massifs du Pirin et du Rila, puis du Balkan central, dans lesquels je lutterai de fin septembre à mi-octobre, avant qu’apparaissent les premières neiges ; sur les côtes de Turquie ensuite, au fil de la Lycian Way, dont j’arpenterai dans la douceur de l’automne les sections les plus attirantes avant de rentrer en France pour une pause bien méritée.

Entre chaque trek, je transiterai par des villes méritant de longues balades, parmi lesquelles Milan, Bergame, Cagliari, Dubrovnik, Split, Novi Sad, Reykjavik, Helsinki, Tallinn, Riga, Kiev, Istanbul et peut-être Saint-Petersbourg.

Exploration de l’Australasie (5 mois)

Je prévoyais de m’envoler vers l’Australie le 25 novembre, pour un gros mois de marche entre les villes de Sydney et Melbourne ; les incendies qui ont ravagé les abords de la première m’ont amené à planifier un départ plus tardif et à réduire le trek 26, la traversée des Montagnes bleues, à un circuit plus modeste autour de Katoomba. Mes six autres treks australiens n’ont pas été remis en cause. Quatre d’entre eux sont des tracés côtiers, dont le plus célèbre est le Great Ocean Walk. Le cinquième, plus ambitieux, aura pour cadre la partie méridionale de la cordillère australienne, aucunement touchée par les flammes. J’y suivrai la moitié occidentale, la plus sauvage, de l’Australian Alps Walking Track, dont le balisage approximatif devrait me réserver quelques surprises. La montagne dans ce dernier cas, le littoral précédemment, auront normalement atténué les chaleurs estivales. Quant à la sixième et plus prometteuse randonnée, elle combinera, sur une île au climat plus tempéré, la Tasmanie, les mythiques tracés de l’Overland Track et du Penguin Cradle Trail.

Viendra ensuite le chapitre en Nouvelle-Zélande, qui justifierait à lui seul les sacrifices consentis pour mener à bien le TMO. Au départ, je comptais découvrir cette Mecque de la randonnée le long du Te Araroa, un trek de 3000 bornes traversant intégralement ses deux îles. Un examen attentif m’en dissuada : sur la première, on emprunte presque exclusivement l’asphalte, et au centre de la seconde, on est régulièrement barré par des rivières tumultueuses et souvent infranchissables. J’ai donc sélectionné les plus séduisants passages du Te Araroa dans l’île du Sud pour en faire quatre treks, les 33, 35 et 37 et 41, et suivrai plus lâchement, dans l’île du Nord, trois autres sections iconiques du parcours, intégrées dans mes randonnées 42, 45 et 46.

A ces treks, j’en ai ajouté d’autres, plus attirants encore en ce qu’ils s’inspirent des Great Walks, les dix randonnées officiellement considérées comme les plus représentatives de la Nouvelle-Zélande. Il aurait été idiot de les ignorer en me cantonnant au parcours du Te Araroa, qui n’en croise que deux, dont l’une s’effectue en canoë. Pour diverses raisons pratiques, j’en ai exclu quatre, parmi lesquels, à contrecœur, celle de Milford Sound, légendaire mais trop excentrée, et accomplirai plus ou moins fidèlement les six autres, parmi lesquelles les plus excitantes sont assurément la Kepler Track et la Routeburn Track, situées dans le mythique parc national du Fiordland, dans l’île du Sud, et le Tongariro Northern Circuit, au cœur de montagnes volcaniques emblématiques de l’île du Nord.

Outre ces trois monuments de la marche, j’entends user mes semelles sur trois autres Great Walks, l’Abel Tasman Coast Track, la Heaphy Track et le Lake Waikaremoana, et sur des parcours qui mériteraient selon certains d’en être, tels la Rees-Dart Track et la Cascade Saddle Track , que j’ai fusionné en un trek, la Wangapeka Track, ou encore le tour du mont Taranaki. Mentionnons enfin deux marches plus secondaires, la première dans le Kaweka Forest Park, la seconde dans la péninsule de Greater Banks, bordant la ville de Chirstchurch, dans laquelle je rechargerai mes batteries et mon sac entre deux sections du Te Araroa.

Au total, c’est donc par une succession de 16 treks, 10 dans l’île du Sud et 6 dans l’île du Nord, pour un total d’environ 2000 kilomètres, que je découvrirai la Nouvelle-Zélande ; et ce avec un timing parfait du point de vue climatique, puisque je remonterai progressivement de l’île du Sud, dont les conditions rudes seront atténuées par le plein été, vers l’île du Nord, plus chaude et que je sillonnerai en début d’automne.

Traversée de la Californie (3 mois)

La troisième partie est bien moins complexe que les deux premières, mais au moins aussi ardue : il s’agit d’avaler les milliers de kilomètres du la plus célèbre randonnée du monde, le Pacific Crest Trail, après une grosse semaine à Los Angeles destinée à préparer le trek, à assister à un match des Lakers au Staples Center, et surtout à arpenter de bout en bout le Backbone Trail, un sentier voisin de 100 bornes suivant à distance la côte Pacifique à travers les montagnes de Santa Monica.

Fut un temps, je pensais accomplir le Pacific Crest Trail dans son intégralité. Deux éléments principaux m’en ont dissuadé, d’une part le temps faible que représente le troisième quart du parcours, dominé par les sous-bois, d’autre part le fait que sa section la plus grandiose, dans la Sierra Nevada, pose des problèmes d’enneigement à ceux qui s’élancent aux premiers jours d’avril, timing pourtant indispensable si on veut arriver à la frontière canadienne avant les premières neiges. J’ai résolu le problème, d’une part en décalant mon départ de presque un mois, ce qui me permettra d’arriver au pied de la Sierra Nevada début juin, au moment où la chaîne se dégagera des neiges, et d’autre part en m’arrêtant après sa traversée, à mi-parcours, au terme des 2000 premiers kilomètres, quand les forêts prendront le dessus sur les espaces ouverts. Et tant pis si je zapperai le dernier quart du PCT dans l’état de Washington, apparemment fameux.

Un tel choix m’offrira deux autres avantages : je resterai moins de 100 jours sur le territoire américain, et pourrait ainsi me contenter d’un simple visa touristique, et surtout je reviendrai en Europe à la mi-juillet, ce qui me laissera trois mois, jusqu’à la mi-octobre, pour poursuivre un dernier Graal : la traversée des Alpes !

Transalpine à l’italienne (3 mois)

J’entends traverser les Alpes d’est en ouest, depuis la Slovénie, pays qui n’aura pas subi mes assauts l’année précédente, à la France, pays où aura démarré et où s’achèvera le TMO.

Je devrais me distinguer de la quasi-totalité des randonneurs transalpins qui m’ont précédé par un tracé moins ambitieux mais plus original. En effet, je compte toujours découvrir la Chartreuse, le Vercors, les Ecrins, la Vanoise et le mont Blanc aux côtés de mon frère, lors d’un trek unique dérivé du projet avorté La France de cime en cime et qui devrait se nommer L’ascension des Alpes françaises. Le mont Blanc et la Vanoise, très prisés des randonneurs transalpins, ont donc été exclus de mon itinéraire. Autre objectif habituel dont j’entends m’exempter, le passage dans les huit pays alpins, de même que dans des régions fameuses déjà sillonnées les années précédentes, telles les montagnes du Liechtenstein, les Alpes bernoises en Suisse, les Alpes de Stubai en Autriche. J’ai donc décidé, après un démarrage en Slovénie et un détour autrichien dans les Alpes noriques, de me focaliser sur la partie italienne du massif, avec de brèves incursions en Suisse et en France.

Un tel choix me tiendra à l’écart de plusieurs massifs impressionnants par leurs cimes et leurs glaciers, mais il me permettra de suivre une trajectoire assez rectiligne, pour un kilométrage réduit à moins de 1700 kilomètres, confort non négligeable quand on sait que j’aurai à peine trois mois pour effectuer la traversée avant les neiges et presque 500 jours de marche dans les jambes au moment de m’élancer. Autre avantage du tracé, qui correspond à mes goûts, il réduira considérablement les passages en vallées, dans des massifs moins sectionnés et où les glaciers barrent moins la route. 

Sa seule section française significative sera son final, dans le parc du Mercantour et l’arrière-pays niçois ; mon frère devrait m’y accompagner, fidèle à sa volonté de découvrir à mes côtés tous les principaux massifs de l’hexagone.