Entre les monts Bjelašnica et Visočica, je tombe à l’improviste sur une nouvelle pépite de la Via Dinarica: les gorges de la Rakitnica, les plus profondes des Alpes dinariques, que je vais longer d’amont en aval sur cinquante kilomètres.
En rouge, mes deux jours dans le canyon de la Rakitnica
Jes les apprécie une première fois du haut du mont Vito.
Premier aperçu des gorges de la Rakitnica
Je me trouve sur la rive gauche du canyon; pour me rendre sur son versant droit, sur lequel file le sentier, j’opère un long contournement par le village de Bobovica.
Bobovica et ses pâturages pentus
L’heure est déjà avancée quand j’attaque enfin le sentier en balcon spectaculaire qui file sur la paroi septentrionale du canyon.
A l’assaut des gorges de la Rakitnica
Premiers aperçus sur des gorges profondes d’un kilomètre
D’un sentier magistral…
…je contemple, sur l’autre versant, les falaises calcaires du mont Prut…
…et à sa droite, la pelouse perchée du village de Bobovica, dont je proviens…
…et qui n’est plus bientôt qu’un heureux souvenir
Dans un renfoncement de la paroi se terre le village de Lukomir, le plus haut de Bosnie, haut de presque 1500 mètres. Les bourrasques qui s’engouffrent dans la brèche y font règner une température glaciale. Heureusement, je dors au chaud, dans une “etno-house”, un grenier transformé en dortoir coquet par un couple de Bosniaques vivant au rez-de-chaussée. Même s’ils ne parlent pas un mort d’anglais, ils m’accueillent comme un roi, avec dîner et petit-déjeuner traditionnel.
Halte à Lukomir
Niché dans une cuvette discrète…
…un village plutôt folklorique
Son cimetière
Ses pâturages
Mes adorables logeurs
Au menu, un burek maison
Sur la route de Lukomir, un abri sommaire que je suis content d’avoir snobé
Désireux d’atteindre dès le lendemain le lac Boračko, propice au bivouac, j’ai un programme chargé à une saison où le temps de jour se réduit: 30 bons kilomètres, dont les 10 premiers, les plus aériens, offre un condensé de panoramas sur le canyon.
Du haut des gorges de la Rakitnica
A partir du lac Blatačko, j’entre dans une zone plus habitée, même si l’on n’y croise pas un chat.
Quelques traces de civilisation
En amont du lac Blatačko…
…le hameau de Blace…
…dont les maisons et l’église orthodoxe semblent avoir été détruites pendant la guerre…
…même si les pâturages sont encore exploités
Passées quelques fermettes isolées…
…je poursuis l’effort dans des prairies
En contrebas, au fond d’une cuvette…
…le village moins délabré de Dubočani
La partie inférieure des gorges de la Rakitnica est plus escarpée et minérale.
Au creux du canyon
Les gorges ne paraissent pas si hostiles…
…et pourtant, leur versant droit est vertigineux, et la sente qui y file si étroite…
…qu’elle s’apparente parfois à un mur d’escalade
En récompense, des vues exceptionnelles sur le canyon
Je quitte les gorges au moment où la Rakitnica s’infiltre entre les pics Oštro et Hum.
Plus loin, je laisse sur ma droite les gorges impénétrables de la Neretva, qui prolongent vers le nord celles de la Rakitnica.
Pour ma part, je file plein ouest sur l’asphalte, à destination du lac Boračko, non sans profiter, à mi-distance, d’une dernière vue sur les gorges de la Neretva.
Site touristique, le lac Boračko me laissait présager un bon dîner et une nuit au chaud. Je déchante vite: tout est fermé, et à part de lointains aboiements, il n’y a pas âme qui vive. Qu’à cela ne tienne: je m’infiltre dans le camping fermé et m’installe dans une cabane dont la porte est défoncée, et m’endors en rêvant à l’ultime objectif de mon trek bosniaque: le massif du Prenj.