Bien qu’elle soit perchée au milieu des montagnes, à 1600 mètres d’altitude, la cabane Rossi n’est située, à vol d’oiseau, qu’à 5 kilomètres du littoral croate. Dans les faits, il me faudra en avaler quatre fois plus pour rejoindre le port voisin de Stinica, connecté par des ferrys à mon prochain objectif, l’île de Rab. Après quatre jours dans les forêts et la brume, je savoure cette sortie définitive des montagnes, le passage sous la ligne des nuages et une descente ouverte sur la Méditerranée.

En rouge, la sortie des cimes du Velebit

Quelques kilomètres dans un brouillard glacial achèvent ma patience.

Trois cents mètres plus bas, au niveau d’une forêt luxuriante, je m’extirpe enfin des nuages.

Je me trouve bientôt sous la puissante barre rocheuse supérieure du Velebit.

Face à moi, une pente tapissée d’arbustes chatoyants, percée d’aiguilles calcaires et encadrée par les eaux azurées de la mer Adriatique: du grand spectacle!

La succession de tableaux impressionnistes qui égayent ma descente

Plus photogénique encore: le sentier en lui-même, exceptionnel des premiers mètres au bord de mer.

Quelques portions du chemin

J’agrémente l’itinéraire direct d’un crochet dans la crique de Zavratnica.

La crique de Zavratnica

Face à l’île de Rab…

…dans un renfoncement marqué de la côte…

…la crique de Zavratnica

J’y plonge par une voie pavée…

….riche en lacets

Le fond de crique, où se cachaient des sous-marins allemands durant la Seconde guerre mondiale

L’étroit corridor qui rattache la crique à la mer

Je poursuis ma route le long des falaises…

…grâce à une piste tranquille…

…qui mène au port désertique de Jablanac

L’harmonie du village de Jablanac est brisée par un hôtel affreux bâti sur la pointe fermant sa baie.

Seul avantage de ce repoussant édifice: à l’abandon et ouvert aux quatre vents, il me permet de passer une nuit discrète à l’abri du vent. Je m’endors à deux kilomètres de l’arrivée du trek, le port de Stinica, que je rejoins à l’aube, à l’heure du premier ferry pour l’île de Rab.

Stinica

C’en est fini de mes aventures montagnardes… et continentales! J’entends néanmoins prolonger le plaisir dans les îles dalmates, tant que la situation sanitaire le permettra, c’est à dire pas longtemps.