Outre la découverte d’une nouvelle île, notre trek à Sifnos comportait un autre élément inédit : à son terme, plutôt que de revenir à Paros, nous sommes directement repartis pour Athènes. Une méthode qui nous a fait gagner du temps, de l’argent et qui a réduit la durée d’un voyage retour toujours très ennuyeux. Elle nous a plu, et nous l’avons appliqué de nouveau lors des voyages ultérieurs.
A Sifnos, l’idée consistait à faire un circuit de deux jours autour de l’île en joignant divers parcours décrits par le guide de Dieter Graf. Depuis le port de Kamares, nous devions traverser, par la vallée, l’île d’ouest en est en direction de la capitale, Apollonia, puis du Kastro, repiquer vers la côté sud, y atteindre Faros, partir vers l’ouest jusqu’au camping de Platis Gialos, y dormir avant de revenir par l’intérieur de l’île à Apollonia, d’où nous serions retourné vers Kamares le long des pentes du Profitis Ilias. C’est, avec quelques erreurs de tracé, ce que nous avons réalisé, pour la première fois sans pépin physique notable sur une si longue distance.
Le départ n’est pas particulièrement épique : il nous faut nous enfoncer trois quarts d’heure dans la vallée avant que la route carrossable laisse place à un sentier, qui gagne en beauté à mesure qu’on approche d’Apollonia. Nous déboulons dans le village des gargouillis pleins le ventre.
Le sentier vers Apollonia
L’endroit où démarre (enfin!) le sentier
Une icône de la Panagia Platanou
Une belle section du monopati
Vue en arrière vers la baie de Kamares
En arrière-plan, le Profitis Ilias, sommet de l’île, couronné de son fameux monastère
Les oliveraies d’Apollonia
Une église bordant le village d’Apollonia
La panse remplie de moussaka, nous choisissons de joindre le Kastro par Kato Petali. Le sentier, que Dieter Graf, fasciné par les oliveraies alentour, décrit comme jubilatoire, ne nous fait pas tellement rire, puisque, pour ne pas changer, nous nous y égarons complètement. C’est au terme d’une galère en pleine nature, compensée par la vue sur le Kastro, que nous débouchons enfin sur la route y menant, près d’un joli cimetière s’étalant autour de deux chapelles. Le mois de juin est avancé, et la chaleur est plus pesante encore qu’à Amorgos ; aussi ne nous gênons pas pour agrémenter la visite du Kastro d’une longue baignade sur la plage adjacente
D’Apollonia au Kastro
Vue sur le village intermédiaire de Kato Petali
L’église de la Panagia tou Koukla, photographiée peu avant de perdre le sentier
Le Kastro, vue depuis notre position hors-sentier
Le cimetière du Kastro
La taverne de la plage du Kastro ; on y mange les pieds dans l’eau !
Savoureuse en ce début d’été, la baignade et se prolonge outre mesure ; comme d’habitude, nous prenons du retard sur notre timing, décollons en hâte, interprétons de travers les indications de Dieter Graf, nous trompons de chemin et devons nous astreindre à une improbable improvisation hors-sentier pour retomber sur nos pattes. Le soleil décline alors que nous traversons Faro, il approche l’horizon quand nous découvrons l’admirable monastère de Chryssopigi, et la nuit tombe lorsque enfin nous arrivons à Platis Gialos. Une déconvenue nous y attend : le camping dont nous comptions faire notre halte est abandonné depuis des années. Alors que nous cherchons un lieu de bivouac alternatif, nous tombons devant une maison où des chambres sont à louer ; l’offre est trop tentante, nous finissons notre journée dans un lit douillet.
La fin de journée
Vue en arrière sur le Kastro, alors que, sans le savoir, nous sommes déjà sur la mauvaise route
La station balnéaire de Faro, où se conclut une longue divagation
La baie d’Apokofto, égayée par un mariage
Gros plan sur le monastère de Chryssopigi, encastré dans la pointe de la baie
La chambre de Platis Gialos où nous avons trouvé refuge
La nuit est assurément plus reposante dans un tel cocon que sur nos tapis de sol ; c’est plein d’énergie que nous repartons de Platis Gialos vers Apollonia par l’intérieur de l’île. Bien que la zone fourmille de sentiers, nous ne nous trompons pas une fois de trajectoire ; fait alors assez inédit !
Le retour à Apollonia
Les collines surplombant Platis Gialos
L’intérieur vallonné de Sifnos ; au loin, le monastère d’Agios Andreas
Un sentier caractéristique de l’intérieur de l’île
Le moment où Apollonia apparaît à l’horizon
Détail du village d’Apollonia ; en arrière plan, le Profitis Ilias et son monastère
Ayant rondement menés notre affaire jusqu’à Apollonia, nous prenons la confiance ; bien à tort, puisque dès la sortie du village, nous nous égarons de nouveau et devons une fois de plus lutter dans la nature. C’est couverts de pollens et de toiles d’araignées que nous nous extrayons finalement d’une végétation dense et retrouvons notre chemin au niveau de l’église de Theologos tou Mongou. Il nous faut alors nous hisser jusqu’au monastère d’Agios Eleftherios, puis naviguer à vue de cairns en cairns sur un revêtement caillouteux et dans un labyrinthe de genévriers typiques de Sifnos, pour enfin dévaler la longue descente qui nous ramène à Kamares, d’où nous sommes partis la veille.
Le long final de notre boucle
Le monopati menant au cimetière d’Apollonia
L’église de Theologos tou Mongou, où s’achève notre touffu hors-sentier
Le monopati grimpant vers le monastère d’Agios Eleftherios
Vue en arrière sur Apollonia
Dressée sur un piton rocheux, une chèvre nous montre ses talents d’équilibriste
La descente finale vers la baie de Kamares
Nous atterrissons dans le port de Sifnos la jambe lourde, mais en assez bon état ; nos cuisses nous font moins souffrir qu’autrefois, et surtout, nos pieds ne sont pas meurtris, signe que notre changement d’équipement a porté ses fruits. Une journée de farniente nous attend, le bateau devant nous ramener à Athènes n’arrivant que le lendemain soir. Elle suffit à nous ennuyer, et nous nous promettons de revenir, l’année suivante, avec un programme plus dense. Il le sera en effet, puisque nous aurons cette fois, non pas deux, mais quatre îles au programme !