Comme je l’ai déjà dit en présentation du voyage, Dublin est, après Glasgow, la métropole la plus laide que j’ai visité.
La grisaille du ciel semble avoir déteint sur tous les édifices, maisons, ponts, églises. Sauf exception, même les plus imposants monuments ne dégagent pas de grandeur. J’y ai ressenti une impression de tristesse architecturale similaire à celle vécue dans les principales villes écossaises visitées autrefois, telles Glasgow, Aberdeen ou Inverness. Au final, des villes celto-britanniques, seule Édimbourg m’aura laissé de bons souvenirs.
Des maisons et immeubles, je ne sauverais que quelques pittoresques devantures de pub.
Pour le reste, rien n’attire l’œil, pas même les rues bourgeoises, avec leurs alignements de petites maisons en brique rouge.
Même le château de Dublin, plus imposant monument de la ville, n’a pas beaucoup fait vibrer mes tripes d’Européen. Il faut dire qu’il a somme toute été édifié assez récemment, ce qui se ressent quand on l’observe.
Le château de Dublin
La façade nord du château
La façade sud
Les jardins du château
Côté église, même médiocrité. La seule à se détacher du lot est la cathédrale Christ Church, qui a, il faut l’avouer, pas mal de gueule. Ce d’autant plus que s’y sont déroulés plusieurs événements cruciaux dans l’histoire du pays. La cathédrale est prolongée d’un pont couvert la reliant, par-dessus la rue, à un bâtiment secondaire. On tient là le seul élément architectural frappant de la ville.
La cathédrale Christ Church
Vue d’ensemble de la cathédrale
La cathédrale et son pont couvert
Gros plan sur le pont couvert
Au château et à la cathédrale, ajoutons quelques bâtiments néoclassiques, le plus joli étant cependant gâché par une ridicule aiguille géante posé en face, le Spire, résumant à lui seul la faillite de l’art contemporain.
Le Spire ; les Dublinois en riraient s’il ne leur avait pas coûté 4 millions d’euros
Un mot pour finir sur la nourriture. J’ai mangé mon meilleur repas du séjour en plein cœur de Dublin. Problème : c’était dans un resto libanais !
Après cet excellent déjeuner, le dîner engouffré avant de partir vers l’aéroport, un fish and chips basique, m’a paru bien fade, même s’il vaut mieux qu’un macdo, pour un prix similaire.
Le final de mon trek irlandais est d’autant plus morose que le voyage retour est très éprouvant : après une vague sieste dans l’aéroport, je dois enchaîner deux covoiturages pour joindre, depuis l’aéroport très excentré de Beauvais, la ville de Rennes, où j’arrive à peine deux heures avant de devoir pointer à mon travail pour une longue nuit de veille.
C’est en réalisant que mon exaltation reste intacte malgré ces bémols que je prends conscience de la solidité de ma passion pour la marche solitaire. Dès que possible, c’est-à-dire neuf mois plus tard, je me lancerai de nouveau dans une randonnée du genre à l’étranger, bien plus ambitieuse que les deux premières, sur l’île de Tenerife (voir ici). Dans l’immédiat, je dois me préparer pour une autre expédition, plus prometteuse encore et moins solitaire : une seconde et dernière traversée des Cyclades avec mon frère Ivonig, entreprise dans des conditions très particulières.