Le massif surréaliste des Météores et les monastères perchés qu’il recèle valent assurément le détour. Ceci dit, je déconseillerais de les découvrir à la marche, tant les routes goudronnées et la foule y ont remplacé depuis des décennies les petits chemins et l’isolement dans la nature. Si vous souhaitez tout de même tester la randonnée, la méthode que nous avons adopté est assurément l’une des moins mauvaises.
Aperçu sur le massif des Météores depuis les rues de Kalambaka
Voici comment nous avons procédé : nous sommes entrés dans le massif par le village de Kastraki, au nord-ouest, et avons garé notre voiture dans le parking placé sous le monastère Agios Nikolaos. Depuis ce dernier, nous avons ensuite accompli une boucle d’une petite dizaine de kilomètres transitant par trois autres des six monastères, avec deux portions significatives sur des sentiers : la première en montée, entre le monastère Agios Nikolaos et le Grand Météore ; la seconde, assez longue, en descente, entre le monastère de Roussanou et le parking. Du Grand Météore au monastère de Roussanou en passant par celui de Varlaam, nos nous sommes contentés de la route. Pour finir, nous avons rallié en voiture les deux derniers monastères, excentrés au sud-est du massif et dédiés à la Trinité et à Saint Etienne.
Le parking où nous laissons notre voiture est placé en contrebas d’une fine aiguille rocheuse aux parois arrondies ; à son sommet, le plus petit des six lieux saints des Météores, le monastère Agios Nikolaos. Nous grimpons jusqu’à l’édifice à l’aide d’escaliers façonnés dans la paroi rocheuse et profitons, depuis sa terrasse extérieure, d’amples vues sur les escarpements polis du massif et la vallée environnante.
Le monastère Agios Nikolaos
Le monastère vu depuis le parking
Le système permettant d’amener des charges lourdes au niveau de l’édifice
Vue depuis le belvédère du monastère sur les falaises du massif…
…et sur la vallée ; au premier plan, le village de Kastraki
Nous nous dirigeons dans la foulée vers le plus prestigieux des six monastères, le Grand Météore. Comme les suivants, il est juché dans les hauteurs du massif ; pour y accéder, nous empruntons un sentier très raide. D’apparence assez charmante, le tracé est en fait assez désagréable à emprunter, la faute au soleil ardent de midi qui transforme le tube de végétation où nous progressons en une véritable fournaise. Aussi ne sommes nous pas mécontents d’en finir lorsque nous atteignons l’esplanade remplie de touristes faisant face au Grand Météore.
Du monastère Agios Nikolaos au Grand Météore
Le raidillon brûlant qui nous emmène au Grand Météore
Durant la montée, nous apercevons le monastère de Roussanou…
…puis celui de Varlaam
L’esplanade faisant face au Grand Météore
Le monastère, aussi dit de la Transfiguration, contraste, par sa grandeur, avec celui dont nous provenons. Des façades immenses protègent un véritable village fortifié dont nous allons visiter tous les recoins. Outre une cour intérieure bien entretenue et un katholikon splendide dont les peintures rivalisent avec celles du mont Athos, nous découvrons des salles exposant le matériel traditionnel des moines-artisans, une bibliothèque de parchemins pluriséculaires et un musée relatant toute l’histoire de la Grèce, notamment, pour le plus grand plaisir de Sacha, sous un angle militaire.
Le Grand Météore
Vue générale du monastère
L’escalier en lacets permettant de pénétrer dans le monastère
La façade centrale en contre-plongée
L’entrée du monastère
Vue sur le monastère de Varlaam dans un virage de l’escalier menant au Grand Météore
La cour intérieure du monastère
Quelques peintures murales d’une façade de la cour
A la fin de notre visite démarre une longue et désagréable section de marche sur une route goudronnée assez fréquentée. Elle nous mène du Grand Météore au monastère de Roussanou en dessinant un demi-cercle autour de celui de Varlaam, sur lequel nous avons une vue permanente.
Autour du monastère de Varlaam
Le monastère de Varlaam depuis le nord-ouest…
…le nord-est…
…l’est…
…et le sud-est, avec le Grand Météore en arrière-plan et Agios Nikolaos en bas à gauche
Après trois kilomètres de marche comprenant un détour par le célèbre belvédère centrale des Météores, nous descendons sur un bel escalier pavé vers le monastère de Roussanou, à mes yeux le plus beau des six. Il est segmenté en plusieurs corps de bâtiments. C’est par un pont aérien qu’on accède à sa partie supérieure, trônant sur toute la vallée depuis le sommet d’un piton rocheux.
Le monastère de Roussinou
Vue du monastère depuis le nord-est…
…et le sud-est, avec la vallée qu’il domine
Vue d’ensemble des quatre monastères septentrionaux des Météores :celui de Roussinou en bas à gauche, Agios Nikolaos juste au-dessus, le Grand Météore tout au fond et celui de Varlaam à droite
L’escalier menant au plus bel édifice du monastère
Le même édifice vu d’en bas du piton
Les bâtiments inférieurs du monastère, sur le flanc du piton
Au-delà du monastère de Roussinou, nous entamons une longue descente destinée à conclure notre circuit. Elle démarre sur la route et se poursuit sur un sentier. D’abord pollué, ce dernier devient ensuite très plaisant, en ceci qu’il traverse de vieilles forêts de feuillus tout en offrant de belles vues sur les pics rocheux et monastères environnants.
Dans la descente finale
Vue sur le monastère de Varlaam depuis la route
Le sentier qui s’immisce dans une forêt dense ; au loin, le monastère Agios Nikolaos
Les pinacles innombrables aux parois polies qui nous entourent
Dans les hauteurs, le monastère de Roussinou au centre, et celui de Varlaam à gauche
L’immense tronc percé d’un arbre bordant le chemin
De retour au parking, nous filons vers le sud-est en direction du cinquième objectif, le monastère Agia Triada.
Le monastère Agia Triada
Quelques centaines de mètres plus loin, nous dépassons l’imposant monastère d’Agios Stefanos, dernier des six encore en activité.
Le monastère Agios Stefanos
Derrière le monastère s’étendent à pertes de vue les plaines de la Thessalie. Il nous faut les traverser pour atteindre les rives de la mer Egée, à quelques kilomètres des premières pentes du mont Olympe. Les stations balnéaires implantées le long du littoral sont quasiment désertes ; nous trouvons toutefois un camping ouvert et dressons nos tentes sur un emplacement bordant la plage.
Notre plan semblait devoir se dérouler sans accroc : une soirée baignade et une nuit paisible nous tendaient les bras avant l’ascension du mont Olympe. C’était sans compter sur la dégradation soudaine des conditions climatiques.