Après quatre journées de marche aussi variées qu’intensives, la cinquième, une boucle vers le village de Chio entreprise à l’improviste afin d’y récupérer les vivres que j’ai échoué à me procurer la veille, fait pâle figure.
La journée se résume à descendre à Chio, 900 mètres de dénivelé en contrebas de mon lieu de bivouac, et à entamer depuis le village, le sac plein de victuailles, l’ascension des presque 3000 mètres de dénivelé qui doivent me permettre d’atteindre le lendemain soir le sommet du Teide.
En rouge, la trace du cinquième jour (lien openrunner)
Durant la descente, j’ai affaire aux mêmes paysages que la veille : des sentes volcaniques traversant des forêts de pins éparses. Je dégringole jusqu’à une route qui me conduit à un vaste restaurant où je déjeune copieusement et achète divers beignets et pâtisseries qui formeront, en alternance avec ma semoule, les repas des prochains jours.
La descente vers Chio
Les premières pentes, en contrebas de Merendero de Chio
Sections de la sente volcanique menant à Chio
Une fleur au bord du chemin
La panse et le sac bien chargés, je transite par l’asphalte vers un tracé balisé parallèle à celui descendu le matin ; il remonte droit vers le Teide, 3000 mètres plus haut, sur les mêmes sentiers larges délimités par des cailloux que j’emprunte depuis la veille. Après environ 600 mètres de grimpe, à la forêt succède un désert volcanique rocailleux où je progresse en faux-plat montant.
Le début de l’ascension du Teide
Le début de la montée, sous un grand soleil
Les chaos rocheux sur les bords du chemin
Le sentier continue dans les bois…
…puis pénètre dans un désert volcanique
Au loin, le Pico Viejo
Dans ce désert de pierres où poussent péniblement quelques arbres, je vois mal où je pourrai camper. Je suis décidé à saisir la première opportunité. Elle se présente assez rapidement, lors d’un élargissement du sentier sablonneux suffisant pour poser ma tente dans la longueur. Bien qu’il soit très tôt et que je n’ai même pas atteint 1000 mètres de dénivelé positif, je n’hésite pas à m’arrêter. Ainsi puis-je reposer mes jambes ; le lendemain, en partant aux premières lueurs, j’aurai largement le temps d’avaler les 2000 mètres de dénivelé positif qui me séparent du sommet du Teide.
Mon bivouac dans le désert volcanique en contrebas du Teide
En pleine nuit, mon sommeil est perturbé par un animal rôdant autour de la tente, à mon avis un chien errant. Il tente de s’emparer d’un bout de saucisson traînant dans le vestibule. Je dissuade son entreprise d’un coup sur la toile avant de ramener mes victuailles à l’intérieur de la moustiquaire. Si ce n’est cet épisode, rien ne perturbe la longue plage de repos que je me suis accordé cette nuit-là.