Déposés avec beaucoup de retard au village de Castellane, nous avons à peine quatre heures pour rallier avant la nuit la chapelle Saint-Jean, dont j’ai prévu de faire notre lieu de bivouac.
En bleu et rouge, nos deux demi-journées de marche dans les prégorges
Au vu du tracé alternatif que j’ai élaboré, nous sommes séparés de la chapelle par une douzaine de kilomètres et presque 1000 mètres de dénivelé cumulé ; autant dire que la mission est impossible. Nous la compromettons d’autant plus en opérant un détour par la chapelle Notre-Dame du Roc, qui couronne le pic rocheux sous lequel le village est blotti.
Autour de Castellane
Une place du village
Le Roc qui domine le village
Le sentier nous menant à son sommet
Vue sur le village et le Verdon durant l’ascension
Notre-Dame du Roc
Castellane vu de l’église
Depuis les hauteurs, il est difficile de ne pas profiter longuement des vues sur les environs. C’est à regret que nous pressons le pas, dans l’espoir vain d’atteindre la chapelle Saint-Jean de jour. Nous descendons dans la vallée, repiquons plein ouest et gravissons au pas de course, sur des sentes non balisées, les 700 mètres qui nous séparent de la crête de Colle Bernaiche.
Vues en arrière sur la Castellane durant l’ascension
Le soleil s’est déjà couché lorsque nous franchissons le col, point culminant de notre trek, à 1400 mètres d’altitude. Nous dévalons précipitamment la vague sente se faufilant dans les buissons jusqu’au hameau de Villars Brandis. Nous rejoignons dans l’obscurité un chemin de PR, qui nous aurait tranquillement amené vers le GR4 si nous n’avions pas décidé sottement de nous lancer dans une improvisation nocturne. Vingt minutes à errer dans un pseudo-raccourci et nous trouvons enfin le balisage du GR, que nous suivons un petit kilomètre avant de bifurquer vers la chapelle Saint-Jean à hauteur d’un oratoire.
Craignant de devoir dormir dehors dans une zone où nous n’avons repéré aucun site adéquat, nous sommes fébriles au moment de constater si la chapelle est ouverte. Non content de l’être, elle est spécifiquement destinée à l’accueil des marcheurs. Nous voilà à l’abri des intempéries ! Après une marche intensive de quatre heures, nous pouvons enfin souffler et nous endormir au chaud.
Nous ne découvrons qu’au lever du jour le site exceptionnel qui entoure la chapelle. Elle est édifiée sur un éperon rocheux détaché des Cadières de Brandis, la montagne s’étendant au nord du Verdon. Ce promontoire forme avec un pic rocheux isolé un peu plus au sud un corridor étroit nommé la Porte de Saint-Jean, dans lequel s’infiltre la rivière. Depuis le sommet jouxtant la chapelle, nous savourons quelques temps le panorama avant de nous mettre en route.
Le bivouac dans la chapelle Saint Jean
La chapelle vue du sommet de son promontoire
Au nord, les Cadières de Brandis, par les flancs desquels nous sommes arrivés de nuit
Au sud, le piton rocheux qui forme avec notre promontoire la Porte de Saint-Jean
Ivonig dans la chapelle
Notre bivouac
Galvanisés par la beauté des lieux, que la lumière matinale rehausse comme à son habitude, nous filons vers l’ouest et le hameau en pierre de Chasteuil.
Les environs du hameau de Chasteuil
Le hameau est déjà visible, à gauche de l’impressionnant coteau de la Barre de l’Aigle
Au loin, le Verdon bifurque plein sud, vers le Clue de Chasteuil
Coup d’oeil en arrière sur les pentes descendues…
…et la Porte de Saint-Jean
L’approche de Chasteuil
Maisons du hameau
La Porte de Saint-Jean vue du sentier quittant Chasteuil
A la sortie de Chasteuil, une grimpe douce nous hisse sur l’aride plateau de Suech. Guidés par une bonne intuition, nous nous écartons quelques temps du GR4 afin de profiter, du haut des falaises de la Grau fermant le plateau, de vues à couper le souffle sur les gorges du Verdon et le village de Rougon.
Sur le plateau de Suech
Les étendues arides du plateau
Depuis les falaises de la Grau, vue sur le plateau de Suech…
…la faille repérable des gorges du Verdon…
…et le village aérien de Rougon
Du plateau de Suech, nous nous enfonçons progressivement dans les gorges, non sans nous arrêter fréquemment pour admirer le panorama. A mi-distance, le village de Rougon ; nous nous y régalons dans le seul restaurant ouvert, la Terrasse, qui fait aussi office d’épicerie. Un peu plus bas, nous accédons au Point Sublime, où se massent les touristes. Quelques vues supplémentaires nous y attendent, avant qu’une dernière section de marche nous conduise au fond du canyon.
L’approche des gorges du Verdon
Rougon et les gorges
L’arrivée au village
Ivonig s’essaye à la technique photographique du panorama
Les gorges vues de la sortie du village
Un sentier nous emmène au Point Sublime
Les gorges vues du Point Sublime
L’arrivée dans les gorges…
…qu’Ivonig immortalise
Les trente kilomètres que nous avons avalé dans les prégorges ont été mémorables, les trente suivants le seront tout autant.