Tour de Minorque (janvier 2018) – 2/4 – la côte occidentale

La côte occidentale s’étale sur 30 kilomètres, entre les stations balnéaires de Cap d’Artrutx et de Cala Morell.

En rouge, mon parcours sur la côte occidentale

Cette section du trek a ceci de spécifique qu’on y progresse presque à plat, dans un désert de pierre dominant la Méditerranée du haut de falaises de plusieurs dizaines de mètres.

Une idée du littoral

Cinq kilomètres dans un chaos rocheux sauvage et j’atteins une petit forêt repérée le matin sur les cartes. J’y déniche le coin plat escompté et y dresse ma tente pour la quatrième et dernière fois d’un séjour dans les Baléares ou j’aurai pourtant bivouaqué à 11 reprises. Le bois se situe à l’orée d’une série monotone de stations balnéaires entourant Ciutadella, l’ancienne capitale de l’île, dont je prends le temps, au petit matin, de visiter l’élégant centre historique.

Ciutadella

La Citadelle abritant l’hôtel de ville, vue de la place…

…et du Vieux port

La cathédrale de Santa Maria

Une villa minorquine

Quelques photos de l’étroit réseau de rues pavées du quartier historique

Le phare de Ciutadella, gardant le vieux port

Plusieurs randonneurs dont j’ai consulté le récit insistent sur la difficulté à se ravitailler sur toute la longueur du littoral nord. Je quitte donc Ciutadella avec trois jours de nourriture et 5 litres d’eau, une quantité qui me semble à tort suffisante. Chargé comme une mule, je dois encore me farcir plusieurs stations balnéaires sans âme qui vive. Il me faudra une heure de marche pour les laisser derrière moi.

Une dernière dose de stations balnéaires

Le front de mer donnant sur la Punta na Mari, où nombre de Minorquins font leur balade/footing

Les villas désertées de Cala en Blanes

La minuscule plage de Cales Piques, coincée entre deux stations balnéaires

Vue en arrière sur le dernier lotissement que j’ai eu a traverser

J’en ai fini avec une séquence interminable de 15 kilomètres en milieu bétonné. Sur les 50 qui suivent, je ne croiserai qu’une petite agglomération, la station balnéaire de Cala Morell, par ailleurs la plus belle de l’île. Devant moi, un gigantesque désert rocheux dominé par la colline de Bajoli. Depuis son sommet, je contemple une côte lunaire qui s’étend à perte de vue, jusqu’au phare de Punta Nati.

La côte sauvage de Minorque

Cap Menorca o Bajoli, extrémité occidentale de Minorque

L’ascension de la colline de Bajoli

Elle surplombe la Punta Ombria

La côte filant jusqu’au phare de Punta Nati

Le désert est quadrillé par des murets ancestraux

Alors que j’observe les terres désolées qui s’étendent devant moi, je distingue ici et là d’étranges monticules pyramidaux. Les approchant, je constate avoir affaire à des édifices en pierre sèche, aux parois bâties en escaliers. Certains sont de simples cônes en plus ou moins bon état, d’autres sont prolongés d’ailes toutes aussi intrigantes. Je me demande si j’ai affaire à des ruines de fours, de tours de guet, de bergeries, voire d’habitations ; j’apprendrai par la suite que ces mégalithes, nommés « talaiots », remontent à la protohistoire de l’île et avaient probablement une fonction funéraire.

Les talaiots de Minorque

De vagues silhouettes coniques parsèment l’horizon

On les distingue de mieux en mieux

Certains sont très bien conservés…

…d’autres en ruine

…d’autres encore disposent d’ailes, peut-être des tombeaux collectifs ?

Le dernier talaiot croisé, juste avant l’arrivée à Cala Morell

Au-delà du phare de Punta Nati, le paysage est toujours aussi minéral ; je ne retrouverai la verdure qu’à l’approche de Cala Morell, une station balnéaire s’étalant autour d’une crique escarpée dont les parois rocheuses enferment une nécropole ancestrale.

Vers Cala Morell

Au loin, le phare de Punta Nati…

…que je dépasse sans le visiter

Les falaises, plus imposantes que jamais…

…débouchent sur la station de Cala Morell

Au centre de Cala Morell, une ravine déchirée

S’y trouvent une dizaine de grottes formant sa nécropole antique

Mes réserves d’eau ont dangereusement fondues, au moment où démarre une séquence de 35 bornes en pleine nature : je dois absolument les recharger, déambule à cette fin dans les rues de la ville à la recherche d’un robinet et trouve finalement satisfaction auprès d’un résident qui profite de l’hiver pour retaper sa propriété. Me voilà paré pour affronter la côte nord de l’île, bien différente des précédentes et plus belle encore.