De Nasbinals, le chemin de Compostelle poursuit sa route vers les monts de la Margeride. Nous qui visons les volcans d’Auvergne devons repiquer plein nord et traverser une partie du plateau de l’Aubrac qui, moins connue des randonneurs, sera pourtant celle dont nous conserverons les meilleurs souvenirs.
En rouge, notre exploration de la partie septentrionale du plateau de l’Aubrac (correspondant dans openrunner à la fin du jour 30)
C’est surtout le tronçon reliant Nasbinals à Brion qui emporte notre adhésion. Nous y découvrons un plateau au relief écrasé, aux prairies peu modifiées par la main de l’homme et plus fleuries qu’ailleurs, aux hameaux respirant la tranquillité.
Vers Brion
Le plateau à la sortie de Nasbinals
A notre gauche, le monticule boisé de Notre-Dame de la Sentinelle
La grange de Nada
Le sentier menant…
… au village de l’Escudières
Au-delà du village, le plateau dérouler ses prairies à l’infini
Des pâturages faisant la part belle aux genêts
Brion
A partir de Brion, les kilomètres se font ressentir ; la lassitude nous gagne, physique, mais aussi mentale, les clairières parsemées de genêts et de feuillus étant progressivement remplacées par des forêts de pins denses aux pistes rectilignes.
Quelques paysages sur notre route
Au moment où le plateau commence à s’affaisser, la silhouette du volcan du Cantal se détache à l’horizon, semblable à une série de vaguelettes.
A l’horizon, le volcan du Cantal
C’est la première fois que nous apercevons l’objectif de notre semaine de transition, et bien qu’il soit encore distant de 50 kilomètres à vol d’oiseau, en deviner les formes nous met du baume au cœur.
A quelques encablures, au creux de la vallée du Bès nous attend une agréable surprise, le village de Saint-Juéry, dont l’allure modeste dissimule un glorieux passé sidérurgique.
Saint-Juéry
Vue d’ensemble
Le pont en arc
L’église fortifiée Saint-Maurice, édifiée sur un îlot rocheux
Près de l’église, un calvaire en pierre de lave ressemblant fortement à ceux du Finistère
Fortifié par une halte salvatrice dans le bistrot de Saint-Juéry, mon frère mène grand train dans le sentier des Espagnols, qui nous conduit vers la troisième et plus savoureuse surprise de cette fin de journée : les gorges du Bès.
L’arrivée dans les gorges du Bès
Un sentier étroit à flanc de falaise…
…nous fait pénétrer, par sa paroi occidentale, dans un canyon étroit et foisonnant
En contrebas coule le Bès
Un peu plus loin, les gorges gagnent en envergure
La paroi opposée forme ici un monticule sur lequel se dressent les ruines du château d’Arzenc-d’Apcher
Les gorges se déploient bientôt sous nos yeux ; de leurs entrailles surgissent des pinacles granitiques prisés des escaladeurs, dont les plus saillants portent des noms folkloriques. Nous les dépassons un à un par une sente exigeante qui resurgit trois kilomètres plus loin sur les hautes terres.
Sur le sentier des Espagnols
Les gorges que le sentier longe de bout en bout
Éclairée par le soleil couchant, la plus impressionnante saillie rocheuse du canyon : la Roche longue
Gros plan sur la Roche longue
Le sentier y menant
De la Roche longue, vue sur l’aval des gorges, qui voit se multiplier les aiguilles
…et sur l’amont, plus touffu et exigu
Vues en arrière sur la Roche longue
La fin du sentier
Des hauteurs dominant la sortie du canyon, nous voyons le Bès s’élargir et former la retenue du barrage du Grandval.
A quelques mètres, de hautes herbes où nous posons enfin notre tente, après 40 bornes de marche.
Nous achevons aux portes du pays de Saint-Flour une bien réjouissante journée de marche ; on ne pourra pas en dire autant des deux suivantes !