Le retour à Lachau doit s’effectuer par des sommets plus discontinus que ceux de l’aller, dont le principal est la montagne de Mare, point culminant du trek. En résulte un parcours très heurté, avec un dénivelé positif total de 1500 bons mètres le troisième jour, pour à peine 20 bornes de marche, dans un décor toujours aussi photogénique.
En rouge, la phase retour
La journée démarre par la remontée tranquille des gorges de la Méouge, depuis le vieux pont roman qui nous a permis d’en traverser le cours d’eau. Les dégradés automnaux de la végétation qui emplit le canyon me rappellent celui du Verdon, arpenté un an plus tôt.
Les gorges de la Méouge
Le pont roman qui nous fait accéder à l’autre rive, vu d’amont…
…d’aval…
…d’au-dessus…
…et d’en-dessous
Depuis le pont, vue sur les gorges en amont…
…et en aval
Les gorges vue du sentier aérien qui nous permet de les remonter
Sur l’autre rive, les contreforts du Banc du Bouc, en haut duquel nous avons dormi la veille
Au niveau de la Roche Coupée…
…nous nous éloignons définitivement du canyon
La sente paisible que nous longeons depuis des kilomètres fait le tour de la montagne de Saint-Cyr, dont nous attaquons frontalement la pente au-delà de la Roche Coupée. Ainsi nous hissons-nous, de sente vague en carrossable abandonné, sur une crête dépouillée, d’où l’on domine la vallée de la Durance et qui s’élève jusqu’au pic de Saint-Cyr, passé lequel nous plongeons dans le bois des Mians.
Sur la crête de Saint-Cyr
L’arrivée sur la crête, saluée par un cheval sauvage
Ledit cheval ; à l’horizon, la montagne de Chabre parcourue la veille
De l’autre côté, la vallée de la Durance ; tout au fond, le massif des Écrins
Devant nous, le pic de Saint-Cyr, qu’il s’agit maintenant de dompter
Instantanés sur la crête de Saint-Cyr au fil de l’ascension
Du pic, vue sur le Rocher de Chambenoize…
…et à sa gauche, dans le vallon, le bois des Mians, dans lequel nous allons nous enfoncer…
…après un dernier coup d’œil sur la montagne de Chabre
Nous qui manquons d’eau sommes bien contents de tomber, au cœur du bois des Mians, sur une fontaine où recharger nos gourdes, laver notre vaisselle et préparer un déjeuner frugal, avant de reprendre la route en direction de la seconde crête du jour, dite du Travers. La végétation éparse qui la recouvre mêle dans un joyeux bordel buissons méditerranéens, conifères alpins, feuillus orangés, pâturages asséchés : un vrai régal ! Après avoir transité par le col de Saint-Pierre, nous attaquons la troisième et dernière ligne de crête de la journée, celle de la montagne de Mare, aussi plaisante que les précédentes.
De crête en crête
L’arrivée sur la crête du Travers
Vue rétrospective sur la crête depuis le sommet des Bayles…
…et le col de Branche
Au-delà du col de Branche…
…d’où l’on aperçoit une dernière fois la vallée de la Durance…
…nous plongeons entre les hautes herbes…
…vers le col de Saint-Pierre
Le final du jour, sur la montagne de Mare
Au vu de notre dernier nuit dans les Bauges, glaciale, et des deux premières dans les Baronnies provençales, presque aussi rudes, c’est avec un peu d’appréhension que nous approchons le sommet aplati de la montagne de Mare, sur lequel j’ai planifié notre dernier bivouac. Nos craintes se révèlent infondées : nous trouvons, dans un repli du terrain, un coin herbeux parfaitement protégé du vent et de l’humidité, et dans une forêt proche, du bois sec à profusion. Voila l’occasion de fêter dignement la fin de notre semaine d’aventures avec le plus beau feu de camp de notre vie. Nous végétons des heures au coin du foyer, avant de nous réfugier dans la chaleur de tentes ne souffrant pas la moindre condensation. Même le réveil est exceptionnel : c’est un troupeau de chevaux sauvages trop curieux qui s’en charge !
Un bivouac de luxe
Le sommet de la montagne de Mare
Entouré de rouge, l’endroit où nous nous installons ; de violet, la forêt où nous nous alimentons en combustible
Notre bivouac…
…protégé des vents septentrionaux par une petite barre rocheuse…
…et avec une belle perspective sur le sud des Baronnies provençales
Dans la forêt adjacente…
…nous récoltons le nécessaire pour alimenter le feu pendant des heures…
…et après avoir cuisiné une soupe de riz dans nos réchauds à bois…
…nous enflammons l’âtre !
Notre réveil chevalin
Un café pris aux aurores
Revenir au village de Lachau ne nous demande qu’une balade matinale d’une douzaine de kilomètres, sur un tracé descendant s’infiltrant entre la montagne du Riable et celle du Pied du Mulet.
Dernières heures dans la nature
Le troupeau qui nous a réveillé, paissant dans les hauteurs de la montagne de Mare
La montagne du Pied de Mulet, que nous devons contourner par la droite
Une légère remontée près de la bosse de la Tatie
Sur notre route, une vache toute droite sortie des Highlands
La barre rocheuse du Chante-Duc…
La Tour du Diable ; en contrebas, le col du Fraysse
Ce n’est qu’au passage au col du Fraysse qu’apparaît enfin le village de Lachau, dont la visite conclut en beauté un trek intense.
Lachau
Le village vu du col
A mi-distance, un peu à droite, l’église romane de Notre-Dame de Calma
L’église Notre-Dame de Calma vue de loin…
…et de près
Sa façade
L’église de Lachau
Son château
En revenant vers Lyon je remercie le ciel de nous avoir été si favorable. Constamment bleu durant nos deux treks pré-alpins, il se chargera de nuages pluvieux dès le lendemain de notre départ, annonçant la fin de la saison des marches, ce qui ne m’empêchera pas de remettre le couvert deux mois plus tard, tout seul cette fois, sur les pentes hostiles de la Sierra Nevada.