Du refuge de Bremer à celui de Dresdner s’étend la portion la plus fascinante du Stubaier Höhenweg. On serpente alors dans des hauteurs minérales parsemées de plateaux herbeux ou buissonnants, de lacs éclatants, de refuges perdus, le tout dominé par des cimes hostiles dépassant les 3000 mètres, entre lesquelles s’étendent d’immenses glaciers. Nous allons prendre le temps de l’apprécier en y effectuant des marches plus courtes, en empruntant deux variantes transitant par les sommets du Mairspitze et du Großer Trögler, et en campant à deux reprises dans des sites d’exception.
En bleu, ladite séquence
Dans l’immédiat, nous grimpons vers le col du Simmingjöchl, histoire d’atteindre, sur l’autre versant, le replat du Paradies où nous espérons pouvoir dresser notre tente. A peine lancés, nous croisons un bouquetin si peu farouche qu’il se laisse approcher à quelques mètres.
Le franchissement du Simmingjöchl
Le col vu de la Bremer Hütte
L’amical bouquetin
Nous l’approchons si aisément…
…que je peux le photographier de près
Aux abords du col, un nouveau passage escarpé
Du col, vue en arrière vers la vallée de la Bremer Hütte…
…et en avant vers le Paradies
Après avoir placé sur notre route un bouquetin, la Providence nous fait un second cadeau : le Paradies est, comme son nom le laissait supposer, un véritable Éden ! Ce replat herbeux perché semble avoir été façonné pour le camping sauvage. Nous y passons une nuit fraîche mais mémorable, après avoir ingurgité une semoule froide, l’absence de bois nous privant d’une plus substantielle soupe de riz.
Le bivouac au Paradies
En suivant un ruisseau marécageux…
…nous déboulons au Paradies
Le Simmingjöchl vu du Paradies
Ses étendues inférieures étant gorgées d’eau, nous plantons la tente sur une pelouse en surplomb
Notre bivouac…
…placé sous la protection de l’Innere Wetterspitze
Je m’accorde un bain de pieds dans le cours d’eau attenant
Le lendemain, une descente courte mais toujours aussi exigeante nous conduit à la Nürnberger Hütte. Un groupe nombreux y a passé la nuit, qui ripaille en musique au moment où nous débarquons ; nous ne sommes pas invités à nous joindre au festin et nous contentons d’une omelette au bacon.
Vers la Nürnberger Hütte
Sacha dans une descente technique…
…puis dans un passage en balcon vertigineux
Un pont de fortune en fonds de vallée
De l’autre côté, la Nürnberger Hütte
Loin dans l’ombre, la vallée de Stubai
Au refuge, un festin…
…au son des instruments folkloriques du Tyrol
Sacha déjeune avec de charmantes serveuses venues à notre rencontre
La puissante muraille rocheuse du Mairspitze nous sépare du refuge suivant ; nous l’attaquons par sa variante la plus ardue, celle transitant par son sommet. Bien nous en prend : de là-haut, nous savourons l’un des plus beaux panoramas du séjour.
Sur le Mairspitze
Ses pentes hostiles
Des hauteurs…
…un dernier coup d’œil sur le vallée de Stubai…
…et nous franchissons une dépression rocheuse…
…au-delà de laquelle se dresse la croix géodésique symbolisant le sommet
Du sommet, vue sur le Wilder Freiger, l’une des cimes marquant la frontière avec l’Italie…
…et sur la vallée suivante
Par sa profondeur, son allure sauvage, ses lacs nombreux, la variété de ses coloris, la vallée où nous nous engageons est la plus impressionnante des Alpes de Stubai. Nous la dévalons jusqu’à la Sulzenau Hütte, sur la terrasse de laquelle s’affairent de nombreuses familles, en ce dimanche ensoleillé de fin d’été. En contrebas du refuge démarre une forêt où nous pouvons enfin nous approvisionner en bois ; nous en récoltons suffisamment pour cuire nos trois ou quatre prochaines soupes de riz.
Autour de la Sulzenau Hütte
Notre descente de lac en lac
Grünausee, le plus large et fluorescent d’entre eux
Sacha descend vers une crête secondaire…
…que nous suivons jusqu’à son terme
Vue en arrière vers le Mairspitze
La Sulzenau Hütte vue de l’est…
…et de l’ouest
Sous le refuge, une forêt où nous faisons nos emplettes
Les sacs chargés de branches, nous remontons vers la vallée d’altitude du Wilde Stubaier, sorte de replat herbeux perché que nous avons repéré dès le matin, du sommet du Mairspitze. Ceinturée par les ruisseaux tumultueux s’écoulant du glacier du Sulzenauferner, cette prairie semble de prime abord intégralement gorgée d’eau. Une brève inspection nous permet cependant d’y repérer une pelouse assez sèche pour y déployer notre tente. Nuit mythique en perspective !
Un bivouac idyllique
Le marécage herbeux du Wilde Stubaier
Le cours d’eau qu’il faut traverser pour y accéder
Nous posons notre tente sous la masse intimidante du glacier du Sulzenauferner
Le bivouac vu de près…
…de plus loin…
…et d’encore plus loin
La marche du lendemain est la plus modeste du séjour, mais pas la moins marquante, en ce qu’elle inclut l’ascension du plus haut pic du sentier du Stubai, le Großer Trögler. De son sommet, nous faisons face au glacier du Sulzenauferner, celui-là même qui nous toisait la veille.
L’ascension du Großer Trögler
Les premières pentes, particulièrement rudes
L’une des phases d’escalade
Un final plus tranquille…
…avec vue sur le plateau où nous avons passé la nuit
Le sommet du Großer Trögler
A sa gauche…
…le glacier du Sulzenauferner
Dans la vallée suivante, une station de ski et la Dresdner Hütte
Une après-midi de repos et une nuit confortable nous attend dans la Dresdner Hütte ; un luxe appréciable avant la dernière partie du trek, des trois la plus éreintante.