La troisième phase du trek consiste à longer la vallée de Stubai par les hauteurs de son versant occidental, sur une trajectoire renvoyant symétriquement à celle de la première phase. Les deux journées que nous y consacrons sont les plus intenses du trek, avec 40 kilomètres très accidentés à ingurgiter, une distance presque équivalente à celle des trois journées et demie préalables.
En bleu, l’itinéraire emprunté durant ces deux journées
Un premier effort nous mène tranquillement, par un sentier ascendant assez peu technique, jusqu’au col du Grawagruben, point culminant du Stubaier Höhenweg si on l’emprunte sans variante.
Vers le Grawagrubennieder
Peu après le départ, nous dépassons le lac Egensen…
…puis nous élevons tranquillement sur un sentier en balcon…
…et passons sous le lac Mutterberger
Vue en arrière depuis un lac secondaire
Une cascade jaillissant du lac Mutterberger
Devant nous, la pyramide minérale du Nockwand…
…et derrière, les Alpes de Stubai dans toute leur splendeur
Le col du Grawagrubennieder…
…est coincé entre les pics du Nockwand…
…et les contreforts du Ruderhofspitze
La descente est autrement plus corsée : il s’agit de traverser un immense pierrier, en désescaladant sa première partie, presque verticale, puis en sautant de pierre en pierre jusqu’à s’extirper du chaos. On échoue finalement dans la vallée de Hohe Moos, qui se prolonge presque à plat jusqu’à la Neue Regensburger Hütte, un refuge traditionnel en pleine rénovation ; pas la peine de préciser que l’aile ultra-moderne qu’on est en train d’y adjoindre n’a pas le dixième du charme de l’ancienne bâtisse.
Dans la vallée de Hohe Moos
La vallée vue du col
Sacha s’engage dans une désescalade…
…où l’usage d’une corde est vital
La pente s’adoucit progressivement
La fin du pierrier
Au loin, le refuge Neue Regensburger
Il aurait été envisageable de camper dans ses environs
Énième témoignage de la déchéance architecturale du monde moderne
La vallée de Hohe Moos vue du refuge ; au fond, le col dont nous provenons
Une pause déjeuner et nous partons en quête d’un site où bivouaquer, que Sacha détecte 5 kilomètres plus loin, au-delà du col du Schrimmen, dans le Kuhgschwetz, un improbable promontoire tourbeux jaillissant de la montagne. Très différent des deux précédents, ce troisième bivouac tyrolien est tout aussi épique.
Vers le Kuhgschwetz
Le début de l’ascension du Schrimmen
Vue sur les cimes de l’autre versant de la vallée de Stubai
L’approche du col du Schrimmen
Du col, vue sur le Kuhgschwetz…
…et, à notre droite, sur le Brennerspitze
Notre mémorable bivouac dans le Kuhgschwetz
Au sortir d’une nuit aussi fraîche que les précédentes, nous exécutons un vaste demi-cercle autour de la vallée de l’Oberberg, au creux de laquelle se terre le refuge Franz-Senn.
Autour de la Franz-Senn Hütte
Un sentier en balcon descendant…
…nous dirige vers le refuge, visible en contrebas
Nous atteignons ce refuge…
…en traversant le ruisseau de l’Oberberg…
…qui se constitue au fond de cette vallée…
…et poursuivons notre route dans les hauteurs…
…en nous éloignant progressivement d’un ruisseau devenu enclavé
Vue en arrière sur la vallée dont nous nous sommes extirpés
Il ne nous reste qu’à filer droit, sur une douzaine de kilomètres, par les hauteurs de l’Oberberg, jusqu’au dernier des huit refuges du Stubaier Höhenweg, celui de Starkenberger. Tout du long, des vues à l’infini sur les Alpes de Stubai, et dans la dernière portion, un feu d’artifice final, sur le pierrier en pente des pics érodés, presque dolomitiques, du Schlicker Seespitze et du Burgstall.
Un final majestueux
Au-delà de l’auberge perdue de la Seducker Hochalm…
…le sentier en balcon poursuit sa route
Un passage en crête nous dévoile les vallées minérales du nord du massif, inexplorées
Sacha me photographie aux abords du Gamskogel
Du Gamskogel, vue sur le Burgstall…
…et, à sa gauche, sur le Schlicker Seespitze
Le Schlicker Seespitze vu des pentes du Burgstall…
Du col entre les deux pics, vue vers Innsbruck…
…et vers la vallée de l’Oberberg, que nous avons dominée toute la journée
L’arrivée au refuge du Starkenberger
Nous pénétrons dans le refuge avec quelques dizaines d’euros en poche : pile de quoi payer deux couches, deux plats de pâtes, un Apfelstrudel (gâteau aux pommes) et deux pintes de bière pression amplement méritées !
Il nous reste à rallier de bon matin le village de Neder, niché quinze cents mètres en contrebas.
Le village vu des hauteurs
Deux petites heures d’effort y suffisent.
Des abords de Neder, vue sur le village voisin de Neustift, d’où démarre habituellement le sentier de Stubai
Ici s’achève notre périple automnal sur le Stubaier Höhenweg, et avec lui mes efforts personnels ; le pauvre Sacha doit encore se farcir six heures de voiture pour nous ramener, à travers l’Autriche, la Suisse et les bouchons genevois, dans la banlieue lyonnaise où il a élu domicile.