Au cœur des Montagnes basques (octobre 2019) – 2/2 – le parc naturel d’Urkiola

Les massifs du parc naturel d’Urkiola sont moins aériens mais presque aussi grisants que celui d’Aizkorri.

En rouge, mes deux jours dans le parc naturel d’Urkiola

Seul bémol, les dix kilomètres initiaux, entre Arachavaleta et les premières pentes du Santikurutz, qu’égaye seulement la traversée du hameau d’Apotzaga.

Apotzaga

Ses vieilles bâtisses

Son église

Son parc, centré autour d’un calvaire similaires à ceux du Finistère

Suivent trois ascension fortes en émotion, dont la première vise l’Oriol, sommet du massif de l’Arangio.

L’Oriol

Le sentier perce à travers des ajoncs…

…des affleurements rocheux qui lui donnent un parfum celtique…

…un dôme clairsemé…

…d’où surgissent des rochers…

…qui forment dans leur chute une crête distincte…

…des forêts mousseuses…

…ou minérales…

…et mène à l’ermitage de Santikurutz…

…puis au sommet, d’où je contemple le parc d’Urkiola…

…les prochaines cimes que je dois affronter…

…et à l’horizon, celles qui m’occuperont le lendemain

A peine descendu de l’Oriol je m’attaque à l’arête minérale de Gantzaga par un hors-sentier praticable bien qu’intimidant.

La crête de Gantzaga

La crête vue du col de Leziaga…

…à mi-pente…

…et une heure plus tard, du col de Zabalaundi

De ses hauteurs, vue nord vers l’Oriol…

…vue est vers l’isolé mont Udalatx…

…vue sud-est vers le massif d’Aizkorri…

…et vue sud sur le chaos rocheux vaincu…

…et le pic de Santikurutz

Troisième et plus gros morceau du lot, l’Anboto, point culminant du parc naturel d’Urkiola, aux pentes minérales d’autant plus éreintantes que de puissantes bourrasques contrarient tout du long ma progression.

L’Anboto

Sa barre minérale vu avant…

et après l’ascension

C’est un véritable mur dans lequel il faut fréquemment user des mains

Au sommet, je fais face…

…à une crête si escarpée que je renonce à y cheminer…

…préférant basculer par le flanc occidental de l’Anboto…

…dans un vallon reposant…

…au fond duquel se trouve l’abri qui devait me servir de toit pour la nuit

En avance sur mes temps de passage,, je préfère insister jusqu’à l’abri suivant. Une idée contestable : si ce dernier existe bel et bien, il est ouvert au vent du sud et aux pluies qu’il charriera durant la nuit, m’obligeant à utiliser la toile de tente comme sursac.

Vers un abri douteux

Je quitte le massif de l’Anboto…

…pour celui d’Eskuagatx…

…que j’observe d’autant mieux…

…depuis l’imposante croix de pierre couronnant la colline du Saibi

Un petit crachin provoque l’apparition d’un arc-en-ciel…

…mais c’est sous le soleil…

…que j’atteins un abri très sommaire…

…où ma venue excite la curiosité des locaux

Au col séparant les massifs de l’Anboto et de l’Eskuagatx, j’ai pu apprécié un sanctuaire plus évocateur que celui d’Arantzazu, celui d’Urkiola, bâti sur un haut-lieu de la mythologie païenne des Basques.

Le sanctuaire d’Urkiola

Vu de loin…

…et de plus près

Au réveil, l’avance acquise la veille me permet d’explorer les hauteurs de l’Arrietabaso, principale montagne du massif d’Eskuagatx, à l’ombre de laquelle j’ai passé la nuit. Nouvelle initiative regrettable: je m’enfonce dans un chaos calcaire immense, escarpé et émaillé de crevasses que couvrent traîtreusement les herbes hautes. Chacun de mes pas est incertain, et si je chemine sans mal sur la sente balisée qui mène au belvédère de l’Ezkobaratz, la suite du parcours, hors sentier, est une véritable épreuve. J’avance au rythme d’un escargot, me met en danger, chute plusieurs fois, brise l’un de mes bâtons et suis bien content de retrouver, au terme d’une lutte interminable, le chemin officiel.

Calvaire dans l’Arrietabaso

Vue d’ensemble du théâtre de ma lutte

Un sentier assez clair…

…me conduit à un belvédère d’où j’aurais du rebrousser chemin

Je préfère continuer dans un chaos de roches et de broussailles…

…dont le seul avantage est de m’offrir des vues sur le massif d’Anboto…

…et les vallées de la Biscaye

Un dernier et plus modeste massif jalonne ma route, celui d’Aramotz. Échaudé par mes galères, je me promets de ne pas y cheminer hors-sentier, mais parjure à la première occasion, en empruntant à l’improviste la ligne de crête qui relie l’Askorri au Bernagoitiaburru. Le succès de cet ultime faux-bond rassasie mon esprit d’aventure ; je ne quitterai plus le balisage du reste de l’après-midi.

Le massif d’Aramotz

Des abords du très photogénique Mugarra…

…vue d’ensemble du massif d’Aramotz

J’y avance sur un sentier…

…contournant des forêts chaotiques…

…puis grimpe sur l’Askorri, duquel une arête rocheuse qui me semble gérable file…

…vers le Bernagoitiaburru…

…d’où je toise une dernière fois la crête vaincue…

…avant de traverser un plateau…

…qui domine la ville de Durango…

…et la partie septentrionale du massif…

…dont les cônes calcaires…

…enferment quelques îlots de verdure

Une dernière descente et j’achève ma course dans la cité d’Amorebieta.

Amorebieta vue du dernier sommet du massif d’Aramotz, le Belatxikieta

C’est dans cette ville sans intérêt qu’aurait du se conclure mon année de marche ; je la prolongerai finalement d’une semaine avec, pour ultime théâtre, la Drôme provençale.