Madère en tous sens (mars 2020) – 2/5 – de levada en levada

Le premier jour du trek, nous avions grimpé à Fonte do Bispo par des chemins non signalés. Il en ira différemment les huit suivants : le reste du parcours, amalgamant des portions plus ou moins longues de la vingtaine d’itinéraires officiels de l’île, est presque intégralement balisé. Et sur les onze levadas qu’il emprunte, huit sont placées dans les 70 premiers kilomètres. Malgré les caprices de la météo et de mon appareil photo, nous avons savouré à sa juste mesure cette séquence de deux jours et demi.

En rouge, notre périple dans les levadas de l’ouest de Madère

Nous nous réveillons en amont de l’immense vallée de Ribeira da Janela. Une rude descente sur son flanc occidental et nous déboulons sur une immense levada, la première des cinq que la vallée dressera sur notre route.

La levada de Ribeira da Janela

La vallée da Ribeira da Janela vue d’amont…

…et d’aval

La levada da Ribeira da Janela

Elle passe plusieurs fois sous la montagne grâce à des tunnels de plusieurs centaines de mètres

Au bout de dix kilomètres, la levada débouche en surplomb d’un petit vilage côtier.

Le village de Ribeira da Janela

L’arrivée sur la côte

Face au rocher de Ribeira da Janela…

…le village homonyme

Son église

Une maison troglodytique

Nous attaquons le flanc opposé par un raidillon pavé

Vue rétrospective sur un littoral accidenté…

…qui s’étend à perte de vue

Cinq-cent mètres de grimpe sur l’autre versant de la vallée, et nous débouchons sur une deuxième levada faisant face à la première.

La levada dos Cedros

D’abord en pente, la levada est cernée par deux canaux…

…qui fusionnent bientôt en un cours d’eau mieux jugulé

Un peu plus loin, la levada s’aplanit…

…et se tasse contre une falaise verdoyante

Sa section la plus aérienne, au niveau d’un pont

Une portion plus anodine…

…s’achève au pied d’une cascade

Nous bivouaquons sur le plateau herbeux de Fanal, perché trois cent mètres en amont de la cascade.

Bivouac à Fanal

Une grimpe finale harassante

Coincé entre deux bosses…

…et dominant une mer de nuages…

…le plateau de Fanal…

…nous y dégotons un petit abri pour la nuit

Au réveil, brume et crachin nous accueillent ; ils nous tracasseront épisodiquement pendant deux jours, sans nous empêcher d’apprécier les prochaines levadas au programme, en premier lieu celle des 25 fontaines. Malheureusement, les clichés que j’en ai pris, avec l’appareil photo de secours et sous la pluie, peinent à rentranscrire sa beauté.

La levada des 25 fontaines

Fuyant le mauvais temps…

…nous pénétrons dans un sous-bois hanté…

…puis sur la levada des 25 fointaines…

…dont la structure changeante lui permet de rester à plat malgré les variations du terrain

A son terme, la levada déboule…

…dans un canyon où se referme la vallée de Ribeira da Janela

La levada des 25 fontaines fait partie d’un réseau de canaux superposés ; en contrebas serpente la levada da Rocha Vermelha, que nous ignorons, et au-dessus, joignable par une vague sente, la levada do Risco, qui nous conduit à la célèbre cascade du même nom.

La cascade do Risco – la levada passe en dessous par un tunnel

Encore plus haut se trouve la levada do Alecrim, par laquelle nous nous extirpons définitivement de la vallée de Ribeira da Janela.

La levada do Alecrim

Le chemin la joignant à la levada do Risco

Son canal ressemble aux autres…

…si l’on excepte un excentrique segment en pente sèche 

La levada suivante, plus moderne et longée sous la brume, est moins stimulante.

La levada do Paul

Dans son prolongement a été bâtie la levada da Bica da Cana, très peu sécurisée et interdite aux randonneurs. Nous nous y engageons tout de même et remontons avec bonheur une gigantesque vallée.

La levada da Bica da Cana

Nous avons affaire à une levada de béton…

…sur laquelle il faut parfois marcher directement, le rebord étant inexistant ou effondré…

…mais elle offre des panoramas exceptionnels

Quelques mètres sur un revêtement moins hostile…

…et nous bifurquons dans des champs d’ajoncs

Dans la brume, le canal est notre fil d’ariane

Harassés par trente kilomètres de marche dont beaucoup sous la pluie, nous nous réfugions dans les baraquements abandonnés et vétustes de Bica da Cana. Le lendemain, la météo est à peine meilleure ; c’est tout juste si la brume nous laisse entrevoir les montagnes exubérantes qui défilent sous nos yeux.

Sur le sentier de Bica da Cana

Après quelques passages techniques en sous-bois…

…nous savourons des paysages plus ouverts

Loin au nord, le village de São Vicente

Cahin-caha, nous rejoignons la paisible levada do Norte, notre huitième en trois jours. Elle est jalonnée de cascades et d’un tunnel de plus d’un kilomètre.

La levada do Norte

Diverses portions

A chaque repli du canal, nous passons sous des cascades, certaines petites et éparpillées…

…d’autres plus unies

Il faut opérer un détour par un affluent de la levada…

…pour dénicher la plus belle du lot

L’entrée du plus long tunnel

A la sortie du tunnel, nous faisons face à la crête principale de l’île, qui s’élève progressivement vers son point culminant, le Pico Ruivo, notre prochain objectif.