Le groupe du Catinaccio est l’un des plus fascinants représentants des Dolomites. Je l’ai traversé en une journée si exaltante que j’ai prolongé le plaisir jusqu’aux pentes du groupe voisin du Sassolungo, pour un effort de 30 kilomètres et 2000 mètres de dénivelé à peine ressenti. Un seul regret : que cette journée ait été un dimanche ensoleillé de juillet, synonyme d’affluence touristique maximale.
En rouge, mes pérégrinations entre les groupes du Catinaccio et du Sassolungo
J’attaque le Catinaccio par le sud et une crête minérale qui, à mesure qu’elle s’étire vers le nord, s’élargit en un massif criblé de pics et traversable par un corridor central. Avant de remonter ce corridor, je dois franchir l’arête par son col le plus accessible, le Passo Valojon.
Vers le Passo Valojon
Vue d’ensemble du Catinaccio depuis l’est…
Sa crête sud, par laquelle je l’aborde
Le sentier longe la paroi…
…puis file en lacets vers un col vertical…
…partiellement enneigé…
…mais bien aménagé
Le col, site de départ d’une via ferrata…
…culminant au Road di Valè
Une fois passé du côté oriental de l’arête, je comptais la longer à haute altitude jusqu’au refuge de Valojet, porte d’entrée du corridor axial du Catinaccio. C’était sans compter sur un effondrement au niveau du col de Cigolade, qui m’oblige à un ample détour par une voie moins aérienne, l’Alta Via dei Fassani.
Sur l’Alta Via dei Fassani
Sous la cime La Forscella…
…un sentier reliant le Passo Valojon à l’Alta Via…
…à travers un chaos minéral
L’Alta Via…
…contourne un cap un peu plus herbeux…
…passé lequel je fais face à une immense barre rocheuse culminant au Gran Cront
A l’horizon, baigné de lumière, le corridor central du Catinaccio
La remontée du corridor s’effectue sur un chemin très emprunté et parfois trop large, ce qui ternit quelque peu la magie des lieux.
De refuge en refuge
Au pied du corridor…
…un complexe touristique
Le chemin interdit par lequel j’aurais du débarquer
Après 300 mètres de grimpe, sur un replat, le refuge Preuss…
…duquel j’apprécie la section suivante, conduisant au col Principe, 400 mètres plus haut
Une grimpe dans des décors majestueux…
…et j’atteins le col, gratifié d’un énième refuge
Le refuge Passo Principe sert de ligne d’arrivée à la plupart des randonneurs du dimanche, une minorité poursuivant l’effort sur une sente conduisant aux plus hautes cimes de la chaîne.
Pour ma part, dans une solitude retrouvée, je poursuis ma route vers le nord et le plus impressionnant col du Catinaccio, le Passo Molignon.
Au cœur du Catinaccio
J’approche du Passo Molignon…
…en ignorant une voie alternative vers les vallées occidentales…
…en en jetant de fréquents coup d’œil à la route avalée…
…depuis le Passo Principe
Du haut du Passo Molignon…
…un dernier regard vers le Passo Principe…
…et la barre longée toute la journée…
…puis je louvoie dans les névés…
…vers le rebord septentrional de la paroi du Catinaccio…
…et le refuge de Tierser Alpl
Gavé de panoramas, je quitte le Catinaccio le long d’une dorsale herbeuse qui le relie à un groupe dolomitique plus modeste, le Sassolungo.
Une transition en douceur
Des derniers contreforts du Catinaccio…
…un chemin s’échappe vers d’autres Dolomites
…tel le groupe Puez-Odle…
…et à sa droite, semblable à une forteresse, celui, plus ramassé, du Sassolungo
Depuis le val Duron, qui file jusqu’à la Marmolada, sommet des Dolomites…
…des pentes herbeuses de plus en plus inclinées
…forment les murailles naturelles du Sassolungo…
…dont l’autre flanc, plus boisé…
…me servira de cachette pour la nuit
Sur les conseils de Marco, j’avais prévu de passer à travers le Sassolungo, avant d’attaquer par son flanc occidental l’énorme muraille du groupe du Sella. Les panoramas de la fin de journée me font reconsidérer cet itinéraire, qui a le défaut d’ignorer le parc naturel Puez-Odle, situé juste au nord du Sassolungo et chargé de promesses.
Le groupe Puez-Odle vu du Sassolungo
Je retravaille la trace afin de l’y inclure, ce qui me permettra au passage d’aborder le groupe du Sella par le nord et de l’explorer plus complètement. Seul défaut de cette option : je ne traverserai pas le groupe de Sassolungo, me contentant de longer ses flancs.
Au bord du Sassolungo
A droite, le Sassolungo ; à gauche, l’un des groupes que je lui ai préféré, celui du Sella
Le groupe du Sassolungo vu de celui du Catinaccio…
…de celui des Odle…
…et de ses propres pentes…
…parcourues sur un sympathique sentier…
…qui m’a même permit de faire une courte incursion…
…dans son cirque, axé autour…
…de la pointe de Dantersasc
Cette superficielle visite conclue mes pérégrinations au sud du val Gardena, le plus profond et urbanisé des Dolomites.
Le village de Santa Cristina, l’un des plus gros du val Gardena
Si je veux rallier le parc naturel Puez-Odle, je n’ai d’autre choix que de m’y engouffrer.