De loin, le groupe du Sella s’apparente à une gigantesque muraille circulaire et plate, dont l’enceinte supérieure serait enfermée dans une enceinte inférieure plus large. De près, il perd cet aspect homogène ; des vallées apparaissent, des pics également, dont le plus élevé, le Piz Boez, est accessible aux randonneurs bien qu’il culmine à 3152 mètres. J’en ai fait le point d’orgue d’une traversée nord-sud du groupe du Sella en une petite journée de marche.
En rouge, la traversée du Sella
Du fait des contorsions de mon parcours, j’ai pu admirer l’énorme bloc du Sella sous tous les angles.
Vues diverses sur le Sella
C’est par le val de Mesdi, une ravine percée dans sa partie nord, que je pénètre dans cette citadelle minérale. La grimpe n’offre aucun moment de répit avant un refuge bâti 1000 mètres plus haut, au bord du lac Pisciadù.
Vers le refuge Pisciadù
Laissant en arrière le val Gardena et les sommets du Puez…
Je m’infiltre dans le val de Mesdi…
…puis attaque directement la paroi…
…de sorte à me hisser sur un replat ouvert au sud…
…fermé au nord par une barre rocheuse…
…culminant à la cime Pisciadù…
…et donnant à l’est sur une pyramide minérale, le Sas da Lech…
…qui domine le refuge Pisciadù…
…et le lac du même nom
Il faut se farcir 500 mètres de plus, dans la neige et la caillasse, pour se dresser enfin sur l’immense esplanade cabossée qui forme le toit de cette forteresse naturelle qu’est le Sella.
Sur le toit des Dolomites
Je choisis de remonter la cuvette du Pisciadù par son sentier gauche, le moins intimidant…
…bien qu’il soit assez vertigineux pour être sécurisé par des câbles
Durant l’ascension, j’en viens à dominer le lac Pisciadù…
…le Sass dai Ciamorces…
…le val de Mesdi…
…et même le lointain groupe du Puez
Un effort final dans les éboulis…
…et la poudreuse…
…et je me hisse sur un promontoire…
…délimité par des aiguilles improbables…
…et s’étirant plus ou moins régulièrement jusqu’au Piz Boez, le sommet du Sella
…dans la dépression centrale de l’esplanade, le refuge Boè, en pleine reconstruction
Il y a foule dans les hauteurs, et il faut presque faire la queue pour accéder au Piz Boez, plus haut sommet des Dolomites atteignable par de simples randonneurs.
Vues sur le Piz Boez
De là-haut, on comprend l’attrait qu’il suscite.
Panoramas du haut du Piz Boez
Dans le sens des aiguilles d’une montre, on admire au nord-est le groupe des Fanes…
…puis une dorsale puissante qui surplombe…
…le val de Mesdi…
…pointant vers le nord et le groupe du Puez…
…enfin à l’ouest, un promontoire imposant…
…dont les falaises encerclent…
…une vallée plus inaccessible encore…
…le val de Lasties…
…fermé au sud par une paroi enneigée…
…qui culmine au sommet arrondi du Sasso Pordoi, point d’arrivée d’un téléphérique célèbre
C’est par une brèche taillée dans la dorsale du Sasso Pordoi qu’on peut s’extraire du groupe du Sella et descendre au mythique col Pordoi, lieu de passage classique du Giro. Une stèle salue les cyclistes l’ayant franchi en tête ; entre les noms des légendaires de Coppi et Bartali, je repère celui de mon compatriote Jean Robic.
Vers le col Pordoi
Juste en-dessous de la station de téléphérique, la fissure de la Forcella Pordoi…
…repérable au refuge qui a été édifié…
…d’où le aperçoit déjà le col du Pordoi, 700 mètres plus bas
La brèche vue d’un col…
…bardé d’hôtels et de restaurants
Le col Pordoi sert de frontière entre le groupe du Sella et celui de la Marmolada, mon prochain objectif.