Les Tre Cime di Lavaredo forment le plus célèbre site des Dolomites, et même de toutes les Alpes italiennes. En eux-mêmes, ces trois sommets m’ont moins marqué que ceux du groupe du Puez ou du Sella. Ce qui rehausse leur valeur, c’est qu’ils sont entourés de bien d’autres joyaux, dont l’ensemble forme un parc naturel que j’ai visité en une journée bien chargée.
En rouge, ma traversée du parc naturel, incluant une boucle autour des Tre Cime
Inquiété par les pluies nocturnes, je suis soulagé de voir les brumes se dissiper au moment où j’accède au plateau de Zinnen. En son centre se dressent les Tre Cime, dont je fais le tour intégral, à la suite de nombreux touristes.
Le tour des Tre Cime
M’extrayant du val de Rienza…
…et d’un brouillard mourant…
…je chevauche une dernière falaise…
…qui ceinture le plateau de Zinnen…
…un immense champs de bosses rocailleux…
…avec une vue épatante sur le nord du groupe de Sesto, culminant à la Punta dei Tre Scarperi
Un sentier en balcon me permet de passer côté sud et de m’enfoncer dans des nuages…
…dont je ne ressors que de l’autre côté des Tre Cime, au moment où je repasse côté nord, avec de nouveaux panoramas sur le groupe de Sesto
Je continue ma route sur les flancs du mont Paterno…
…via un chemin de gravier…
…qui file vers l’aiguille du Sasso di Sesto…
…sous laquelle se tasse l’un des plus gros refuges dolomitiques
Peu m’importe que la face sud des Tre Cime soit prise dans les nuages ; sa face nord, la plus fameuse, est presque complètement dégagée, ce dont je profite allègrement.
Panoramas sur les Tre Cime
Les Tre Cime vues la veille du mont Specie…
…et le jour même, du val de Rienza…
…du plateau de Zinnen…
…des flancs du mont Paterno…
…enfin du refuge des Tre Cime
Passé le refuge des Tre Cime, la Via Alpina descend immédiatement au val de Puster, frontière septentrionale des Dolomites. Je prolonge le plaisir en optant pour une alternative plus longue et aérienne, qui impose le transit par un col de plus de 2500 mètres, la Forcella Pian di Cengia.
Vers la Forcella Pian di Cengia
La pyramide de la Schusterplatte…
…domine plusieurs plans d’eau…
…dont le lac supérieur de Plani…
…et le lac inférieur, passé lequel la Via Alpina plonge dans la vallée
Je préfère suivre un sentier d’altitude…
…qui toise le lac supérieur de Plani…
…puis remonte vers la Forcela Pian di Cengia…
…le long d’un immense pierrier
Vues en arrière sur le lac inférieur au cours de la montée
Au-delà du col, on affronte un univers purement minéral où pics, aiguilles et crevasses s’entremêlent joyeusement. Du tout émane cet atmosphère spécifique aux Dolomites; je m’en imprègne une dernière fois avant de les quitter.
Dernière danse dolomitique
Louvoyant entre parois hostiles…
…et aiguilles improbables…
…je dépasse le refuge Pian di Cengia…
…et me glisse sous la Croda dei Toni…
…derrière laquelle apparaît…
…la silhouette massive du mont Popera…
…au regard duquel le refuge Zsigmondy-Comici paraît minuscule
En guise d’adieu, le tenancier du refuge me sert la meilleure plâtrée de pâtes depuis mon arrivée en Italie. Pas le temps de la savourer : il me faut trouver un abri avant l’orage.
Une descente à toute allure
Une heure plus tard, je rattrape le tracé officiel de la Via Alpina.
La vallée transversale d’où arrive la Via Alpina, que surplombe la Schusterplatte
Aux premières gouttes, je m’installe dans le garage d’un petit chalet non occupé, non loin du refuge Fondo Valle.
C’est à l’aube que je quitterai définitivement les Dolomites.
Dernier coup d’oeil sur des montagnes de rêve
Sexten, le village où s’achève ma descente, a été édifié au départ de la chaîne des Alpes carniques.
C’est sur la ligne de crête de cette frontière naturelle entre Italie et Autriche que je vais prolonger le plaisir pendant deux jours.