Les cimes bulgares du Pirin au Rila (septembre 2020) – 3/5 – le Pirin minéral

Les trente kilomètres sur la crête centrale du Pirin, sorte de montée en puissance vers ses majestueuses cimes septentrionales, comptent parmi les plus jouissifs de mes cinq mois de marches dans les montagnes d’Europe.

En rouge, la marche finale dans le Pirin

Le spectacle commence en douceur, dans la solitude de l’aube.

Premières foulées sur le sentier européen E4

Les premiers kilomètres, on dépasse une multitude de plans d’eaux.

Divers lacs d’altitudes du nord du Pirin

On file sur une ligne de crête conciliante, bien qu’elle soit gravillonneuse.

L’arête centrale du Pirin

La descente vers les lacs Banderisko, sur un pierrier chaotique, est l’occasion d’une première épreuve physique.

Le lac supérieur de Banderisko, avec en arrière-plan le pic Vihren

Le second challenge est une affaire de dénivelé: il s’agit de transiter par un vallon encaissé, puis de se farcir le pic Vihren, le sommet du Pirin, juché 1000 mètres plus haut; un effort grandement facilité par la qualité du sentier.

L’ascension du pic Vihren

Une descente bucolique…

…me conduit au refuge Vihren

Du col où je me hisse dans la foulée, vue en arrière sur le vallon franchi…

…la crête dont je proviens

…et le promontoire final du pic, vu du sud…

…et du nord

A partir du sommet du Vihren, les choses se corsent. L’arête de marbre qui le prolonge au nord gagne en verticalité; ses deux flancs plongent dans l’abîme. Dans sa partie la plus exposée, la crête de Končeto, la progression serait réservée aux audacieux sans l’aide d’une corde régulièrement fixée à la pente par des poteaux métalliques.

La crête de Končeto

Depuis le sommet du pic Vihren…

…vue sur la cordillère abrupte qui m’attend

J’accède à la ligne de crête par une sente bien renforcée

Arrivée sur une arête étroite…

…que certains suivent tout du long depuis le pic Kutelo

Vue sur les pics Kutelo et Vihren depuis la zone où s’arrête la corde…

…et depuis le sommet de Banski Suhodol…

…duquel une paroi puissante s’échappe vers le nord-est…

…et la station de ski de Bansko

Par la suite, la crête reste saillante…

…et encadre toujours des vallées lunaires

J’achève trente kilomètres d’efforts dans le Zaslon Končeto, un abri moderne, original et opportun, l’environnement minéral rendant impossible le bivouac en tente. Bien qu’exigue, la cabane peut accueillir au moins six randonneurs. Aussi n’aurai-je à négocier ma place, ni avec l’Allemand qui l’à déjà investi, ni avec le duo bulgaro-espagnol qui nous rejoint au crépuscule, pour une nuit perchée à 2700 mètres d’altitude.

L’abri de Končeto

La matinée suivante marque un retour à la normale. A peine réveillé, je passe une heure à la recherche de mon tapis de sol, qu’une bourrasque a projeté au fond d’une ravine profonde alors que j’empaquetais mes affaires près de l’abri. Suivent 20 bons kilomètres de descente par à-coup, achevée au col de Predel, frontière asphaltée entre le Pirin et le Rila.

La sortie du Pirin

Quelques kilomètres supplémentaires sur le cordon montagneux…

…et au niveau d’un cône verdoyant…

…je plonge dans la vallée…

…via un chemin taillé dans le roc

C’est parti pour une longue divagation forestière

…avec de rares aperçus sur les cimes dont je m’éloigne

La piste qui conduit aux premiers contreforts du Rila passe près d’un camping que n’indiquent aucune carte. Et pourtant, il ouvert et fonctionnel, bien que l’état de délabrement de ses cabines laissent penser qu’il n’a pas été retapé depuis des décennies, peut-être même depuis l’ère soviétique.

J’en profite pour laver corps et vêtements, avant quatre jours d’encrassage dans le Rila.