Tantôt escarpé et alpin, tantôt herbeux et désolé, le massif du Malyovitsa recèle en outre deux des lieux les plus renommés de Bulgarie : le site naturel des Sept lacs, et ce fleuron de l’architecture orthodoxe qu’est le monastère du Rila. De quoi conclure de la meilleure façon ma traversée des hautes montagnes bulgares.
En rouge, mes contorsions dans le massif du Malyovitsa
Depuis le carrefour de sentiers du mont Kanarata, on n’accède au nord-ouest du Rila qu’au travers d’une quelques vallées intermédiaires abritant autant de lacs glaciaires.
Vers le nord du Rila
Au niveau du mont Kanarata
Je laisse en arrière la vallée de l’Iskar…
…à ma gauche le lac Sinbomo…
…à ma droite le lac Kanarsko…
…et file vers le nord du Rila…
…par un pierrier…
…puis une sente plus tranquille…
…qui me conduit via un petit col…
…dans la vallée des Lacs poissonneux
…deux heures plus tard, du nord, vue rétrospective sur ladite vallée, à gauche, et à sa droite le Lac puant
Au-delà du mont Voden Chal, je fais enfin face à la barre rocheuse du massif du Malyovitsa. A son pied, un abri insalubre que j’ignore; j’en vise un autre aussi peu entretenu mais bien mieux situé.
A l’assaut du massif du Malyovitsa
Dominant l’abri douteux de Kobilino…
…la paroi massive du Maljovica…
…que j’attaque par une pente herbeuse trouée d’étangs
Dans les hauteurs, au niveau d’un chaos rocheux…
…je déniche l’abri perché du lac Strašnoto…
…qui fait face à une arête plutôt déstructurée
Une nuit au chaud et je me hisse sur le Goljam Kupensommet, sommet de la crête la plus escarpée de Bulgarie. J’appréhendai la progression sur sa paroi sud, particulièrement exposée; dans les faits, j’évolue sans mal sur une sente vertigineuse mais bien pensée.
Sur la crête du Malyovitsa
La première partie de la crête, qui culmine au Goljam Kupen
Je la gravis par une pente chaotique
La crête déchiquetée file vers l’ouest et le mont Lovnitsa, dont je fais le tour…
…avant d’approcher d’une aiguille encore plus intimidante…
…le pic Orlovec, avec le Malyovitsa en arrière-plan
Les escaladeurs et autres casses-cous peuvent continuer sur la crête et joindre le Malyovitsa via le pic Orlovec. Plus raisonnable, je suis la voie balisée, qui opère un crochet peu énergivore dans une vallée intermédiaire.
L’ascension du Malyovitsa par la voie facile
Sous la silhouette du Malyovitsa, la vallée homonyme, par laquelle je dois transiter…
…via une sente herbeuse
Dans la descente, un nouvel abri…
…mieux aéré et disposé que les précédents…
…avec vue sur les collines du nord du Rila
Une descente tranquille…
…un passage en fonds de vallée…
…une remontée par le lac Malyovitsa…
…et je suis de retour sur une crête qui file…
…vers le sommet du Malyovitsa
De la haut, vue sur le bout de crête contourné…
…la cuvette du lac Malyovitsa…
…le nord de la Bulgarie…
…et la suite de la crête
J’ai encore un site majeur au menu, les Sept lacs du Rila, situés plus à l’est. Pour la première et dernière fois en Bulgarie, le soleil ne me laissera pas en profiter pleinement, le ciel se couvrant pendant quelques heures.
Un nuage orageux s’étend sur la crête du Malyovitsa
Après les multiples galères alpines et scandinaves, je m’accomode sans mal de ce défaut de lumière, et admire longuement les sept lacs glaciaires composant le spectacle naturel favori des Bulgares.
Quelques clichés sur les Sept lacs du Rila
J’aurai pu poursuivre vers le nord et rallier Sofia en trois petits jours de marche, mais les collines boisées qui jalonneraient ma route ne m’attirent pas spécialement. Je préfère finir le trek dans le monastère du Rila, terré dans une étroite vallée, au sud des Sept lacs.
Le plateau dépouillé qui sépare les Sept lacs du monastère.
Une dernière nuit dans les hauteurs et j’accède en matinée à l’édifice le plus vénéré des orthodoxes bulgares. S’il n’égale pas les dimensions de ses homologues du mont Athos, son entretien parfait tranche avec le délabrement général des villes et campagnes bulgares.
Le monastère de Rila
Son entrée est
Les splendides façades donnant sur sa cour intérieure
Son église centrale, le katholikon
Comme au mont Athos, ses voûtes sont intégralement peintes
L’effondrement du tourisme me permet de visiter presque seul le monastère, mais risque de compliquer la séance d’auto-stop qui suit. Et pourtant, je ne poirote pas bien longtemps, la première voiture de passage me déposant au bord de l’autoroute, où une seconde me ramène à Sofia, pour une après-midi de récupération avant de nouvelles aventures balkaniques.