Les trois derniers jours du trek, la Transversale opère une vaste boucle autour des quatre golfes des bouches de Kotor; l’occasion d’apprécier sous toutes leurs coutures ces immenses bassins enclavés.
En rouge, la boucle finale autour des bouches de Kotor
Le timing établi à la sortie des Monts maudits se révèle idéal: une semaine plus tard, l’ayant respecté à la lettre, j’atteins en milieu de matinée le belvédère le plus méridional des bouches de Kotor… à l’instant même où les nuages s’en dégagent! Les prévisions météorologiques ont parfois du bon. Quelques minutes d’attente et l’évaporation s’achève; le soleil levant m’offre un panorama saisissant qui en annonce bien d’autres.
Première appréciation des bouches de Kotor
Au pied d’une énorme barre rocheuse…
…un bassin allongé…
…le golfe de Kotor…
…qu’un chaînon plus modeste sépare d’un autre golfe, celui de Tivat, puis de la Méditerranée
Grandiose vue d’ensemble des deux golfes
Un détour précédemment narré dans la cité de Kotor et je retourne dans les hauteurs pour un bivouac à Velji Zalazi, un de ces nombreux villages de montagne désertés depuis des décennies.
Vers Velji Zalazi
J’attaque la pente à Plagente, un village accolé à Kotor…
…par un vieux sentier de chevrier…
…riche en perspectives
Je débouche dans un plateau touffu, qui abritait autrefois un village…
…dont le bâtiment le moins délabré est une église…
…ceinturée de tombe…
…dans laquelle je passe la nuit
La journée suivante est l’une des plus chargée de mon tour d’Europe: presque 2000 mètres de dénivelé positif et négatif, pour 35 kilomètres sur un revêtement plus que rocailleux. Ça commence en douceur, avec une montée-descente à destination de Mali Zalazi, un village tout aussi abandonné que le précédent.
De ruines en ruines
La cime qui sépare les deux villages…
…du haut de laquelle on devine les bouches de Kotor en arrière…
…comme en avant…
Au creux de la cuvette suivante…
…une sente encore bien visible…
…mène à hameau sans âge
Sa ruelle centrale
Sa maison la moins amochée par le temps
A l’écart, les traces d’une structure commune à toutes les cultures méditerranéennes: l’aloni
A la sortie de Mali Zalazi, je dois redoubler d’attention, dans un pierrier buissonneux peu incliné mais truffé de failles et si lâchement balisé qu’il faut sans cesse vérifier sa progression sur le GPS. Seul moment de relâchement, ma rencontre avec l’un des derniers bergers des lieux, qui ne semble rien comprendre à mes dix mots de serbo-croate.
Quelques clichés d’un pierrier éprouvant
Malgré la difficulté du parcours, j’ai une bonne raison de garder le sourire: de ce plateau rocailleux perché à mille mètres de haut, pas un bosquet, pas une cuvette n’entrave mes perspectives sur l’immense golfe de Kotor! C’est à cet endroit que les vues seront les plus belles, même si j’appréhenderai d’autres points de vue fameux dans les heures qui suivent.
Panoramas sur le golfe de Kotor
Du pierrier couvrant cette paroi de mille mètres, photographiée quelques heures plus tard…
…je dominais un bassin allongé…
…s’étirant jusqu’à la cité de Kotor
Du pierrier, vue intégrale du golfe de Kotor d’est en ouest
Dans l’après-midi je pourrai plus partiellement contempler le golfe de Risan, qui prolonge au nord-ouest celui de Kotor.
Perspectives sur le golfe de Risan et l’étroit cours d’eau qui le relie à celui de Tivat
Je n’aurai pas l’occasion d’apprécier de près le golfe de Tivat mais aurai plus de chance avec le quatrième, celui d’Hercegnov, sur les rives duquel s’achève le parcours de la Transversale adriatique.
Le golfe d’Hercegnov
Entre le redoutable pierrier mentionné plus haut et cette arrivée dans le golfe d’Hercegnov, une divine surprise m’attend: pendant trente bons kilomètres, j’aurai le privilège de barouder, presque en continu, sur un incroyable corridor pavé, la haute voie austro-hongroise.