Large, désertique et criblé de petits sommets en son centre, le massif du Biokovo se resserre au nord-ouest en une crête étroite qui finit par se morceler en s’affaissant vers la vallée de la Cetina. Seule constante pour celui qui en parcoure l’intégralité: l’absence de sentier continu, sur un terrain calcaire faisant la part belle à des pierriers très usants, bien qu’ils soient peu inclinés et qu’on s’y oriente aisément.
En rouge, ma traversée du parc Biokovo
Dès le départ, j’ajoute à l’itinéraire direct un crochet au sommet excentré du Sveti Jure, point culminant du massif et de toute la côte croate.
Détour matinal au Sveti Jure
Le Sveti Jure vu du refuge Vošac…
…et de plus près
M’en sépare une série de collines calcaires m’obligeant à de constantes montées-descentes…
…sur un chemin somme toute bien conçu
Des pentes du Sveti Jure, vues vers le nord et les vallées filant vers la Bosnie…
…le sud et la mer Adriatique…
…et l’ouest et la partie occidentale du massif, à laquelle je me destine
Les heures qui suivent, à chaque coup d’oeil en arrière, j’apercevrai de nouveau le sommet du massif.
Quelques perspectives ultérieures sur le Sveti Jure
Couché tard et l’estomac trop chargé, fatigué par l’effort de la veille et harcelé par des bourrasques glaciales, je tiens une petite forme. Pour ne rien arranger, le revêtement, de plus en plus ingrat, demande une concentration constante pour ne pas se tordre la cheville. Autant dire que j’avance au rythme d’une limace, dans un champ de bosses peu incliné, mais interminable et si aride qu’il ne recèle aucune source d’eau, tout au plus deux ou trois citernes malsaines. Bénie soient ma bienfaitrice Léa, qui a rempli mes deux gourdes au départ du refuge!
Au coeur du Biokovo
Si l’on excepte quelques centaines de mètres sur un chemin aménagé…
…il faut tracer sa route, de pierrier en pierrier, dans une montagne à l’état sauvage
On aperçoit parfois, à gauche la mer…
… et à droite les vallées intérieures
Bientôt, les collines multiples fusionnent en une unique et puissante crête calcaire, aux flancs presque verticaux.
Elle culmine au mont Sveti Ilija, reconnaissable à sa chapelle en pierre.
C’est ici que le massif du Biokovo atteint son étroitesse maximale; mille mètres plus bas, un tunnel y a été percé, qui relie la côte à l’arrière-pays.
L’arête du Biokovo, véritable rempart contre les nuages arrivant de la mer
Au soleil couchant, perché sur la crête, je contemple une dernière fois, entre deux assauts du brouillard, la mer Méditerranée.
Dans la foulée, je repique dans une cuvette où se cache un abri ignoré des cartes, mais que mes camarades de la veille m’ont vivement conseillé. Il est ouvert et bien tenu!
Un refuge secret
Au réveil, l’air est toujours glacial mais le ciel parfaitement dégagé, à un moment opportun, puisque de nombreux panoramas vont jalonner la descente vers Brela, le village d’arrivée du trek.
Un final ensoleillé
Première vue matinale sur la mer et le promontoire du mont Bukovac…
…d’ou je domine la côte croate…
…l’île de Brač…
…et une façade calcaire…
…qui sépare la mer d’un vallon boisé allongé…
…par lequel je vais transiter
Enfoui dans les bois de cette vallée, le refuge Bukovac…
…et la chapelle Saint-Nicolas
Dans la descente finale…
…vue sur l’île de Brač…
…et les villages satellites environnant mon point de chute, celui de Brela
A Brela, je saute dans le premier bus qui passe, pour une après-midi de pause dans la ville voisine de Split avant le dernier trek majeur du tour des montagnes d’Europe: la traversée de la chaîne du Velebit.