J’investis l’île de Rab à la sortie de la chaine du Velebit, qui lui fait face, et parcourrai du sud au nord cette dorsale montagneuse caillouteuse et aride, non sans un détour sur son versant ouest, plus boisé et abritant quelques villages, dont une ancestrale cité fortifiée. Au total, deux jours et 40 kilomètres de marche dans une atmosphère typiquement croate.
La traversée de Rab (lien openrunner)
Au cours du trek précédent, dans les montagnes du Velebit, j’ai souvent l’occasion d’apprécier l’île de Rab dans son ensemble.
Rab vue du parc du Nord Velebit
Trois ports connectent Rab à ses voisines; je l’accoste par celui de Mišnjak, situé à sa pointe méridionale.
Le port de Mišnjak
Si ce n’est les infrastructures maritimes, l’endroit est aussi caillouteux que désert. C’est dans la solitude la plus totale et des pierriers éprouvants que je remonte la côte orientale sur une huitaine de kilomètres.
Un littoral purement minéral
Après deux heures d’effort, je quitte la côte pour une ligne de crête haute de 400 mètres et toute aussi dépouillée.
Panoramas sur Rab et ses alentours du haut de la dorsale calcaire
Du mont Kamenjak, point culminant de la crête, je découvre à l’ouest une baie habitée, centrée autour d’une pointe rocheuse fortifiée abritant la cité médiévale de Rab.
La vieille ville de Rab
La baie déchiquetée de Rab
L’une de ses pointes et intégralement construite…
…c’est la vieille ville de Rab
De sa plus haute tour, vue sur le port…
…et les rues de la vieille ville
La rive occidentale de la presqu’île de Rab
Sa rive orientale, plus étalée
L’ancienne entrée
L’une des trois rues qui la traverse
Ses façades sont dominées par la vieille pierre
Les ruines de la basilique Saint-Jean l’Evangéliste, vieille de quinze cents ans
Me protégeant des pluies nocturnes dans un gîte confortable, je repars sous un grand soleil vers le nord de Rab et la presqu’île de Lopar. Sur ma route, petite surprise: une splendide voie pavée conçue par l’ingénieur Ante Premužić, celui-là même qui a donné son nom au célèbre sentier du Velebit arpenté quelques jours plus tôt.
Le sentier Premužić
Il débouche dans la presqu’île de Lopar, découpée en petites baies recelant quelques-unes des rares plages de sables croates. La première, la plus large, a été transformée en station balnéaire.
Les suivantes sont sauvages, et bien évidemment désertes. J’en longe une demi-douzaine et campe dans celle de Podšilo.
Les plages de Lopar
De cette succession de plages, les panoramas sont constants sur la montagne continentale du Velebit, théâtre de mon précédent trek. L’occasion de constater, non sans quelque frustration, qu’elle aura attendu mon départ pour se libérer des nuages m’ayant barré la route pendant cinq jours.
Panoramas sur le Velebit
Au bout de la presqu’île de Lopar, un petit port dessert l’île voisine Krk, la prochaine île au programme – et malheureusement la dernière.