Victime de son immense succès touristique, Santorin est saturée d’habitations, au point qu’il ne reste plus grand chose du paradis des années 50. Nous profitons de notre passage pour découvrir les deux seuls parcours remarquables d’une île qui ne nous attire pas spécialement: l’ascension de son sommet et, bien évidemment, le sentier côtier longeant la plus belle section de sa fameuse caldeira.
C’est en plein milieu de la nuit, après une interminable escale à Barcelone, que notre avion atterrit à Santorin. Les vols low-costs ont leurs désavantages! Nous prenons un taxi pour le village de Vothonas, où doit commencer notre périple; le tracé démarre d’une petite placette où nous siestons en attendant le lever du jour. Trois petites heures de sommeil plus tard, nous entamons, l’esprit embrumé, notre balade dans les ruelles du village, pavées de roche volcanique.
Le village de Vothonas
Le banc où nous échouons en pleine nuit; on peut voir le tapis de sol disposé en cylindre dans le sac
La placette où nous avons sommeillé, au petit matin
Une église limitrophe
La Panagia, une autre église de Vothonas
Nous nous extirpons du village par un vieux sentier qui s’infiltre dans les fissures d’une colline volcanique caractéristique de l’île. L’endroit a subi de plein fouet le tremblement de terre de 1956, ce dont témoignent ça et là d’anciennes demeures en ruine. Bientôt nous surgissons du gouffre et longeons des champs plantées de vignes; apparait derrière nous le plateau central de l’île, couvert d’innombrables constructions. Notre piste débouche sur la route, que nous grimpons jusqu’au village de Pyrgos.
De Vothonas à Pyrgos
La fissure volcanique au-dessus de Vothonas
Des bâtisses abandonnées la bordant
La plaine centrale de l’île, bétonnée à n’en plus finir
Une ruelle du village de Pyrgos
Un peu au-delà démarre un sentier qui serpente jusqu’au Profitis Ilias, point culminant de l’île. On peut y admirer une vue panoramique de Santorin, même si la magie de l’endroit est ternie par un immonde tas de béton placé pile sur le sommet, probablement un bâtiment militaire abandonné. La section finale du parcours est heureusement mieux conservée; un beau sentier longe la crête, par endroit vertigineuse, puis redescend en zig-zag vers la plage ultra-touristique de Perissa, en dépassant à mi-pente le site archéologique de Thera.
Sur les pentes du Profitis Ilias
Le large chemin pavé de roches volcaniques nous menant au sommet
Le sommet de l’île et son horrible entrepôt bétonné
Le chemin de crête
La descente en lacets vers Thera
La plage de sable noir de Perissa est surpeuplée; nous la fuyons au plus vite. Un bus nous emmène à Fira, capitale de l’île, d’où nous en prenons un autre pour le célèbre village de Ia. Du fait de la présence massive de touristes chinois, il nous faut jouer des coudes pour grimper dans ce second bus. A Ia, même topo: nous avançons au ralenti dans la rue circulaire qui fait le tour des lieux . Il faut dire que l’affluence est méritée, tant est photogénique ce village construit à flanc de falaise sur la pointe de la caldeira. Nous visitons ses recoins puis longeons la falaise quelques temps, avant de repiquer vers un hameau où nous avons loué une chambre.
Le village de Ia
Quelques points de vue
La Panagia Platsani, principale église du village
Ia et la caldeira qui se prolonge jusqu’à Fira
Le chemin par lequel nous quittons Ia
Vue sur Ia depuis notre chambre
Afin de ne pas rater le bateau pour Folegandros, nous repartons dès le lever du soleil. Nous attend la randonnée la plus arpentée de toutes les Cyclades, joignant Ia à Fira le le long de la caldeira. Comme prévu, les panoramas sur les falaises, le volcan et l’île de Therasia sont exceptionnels et, bonne surprise, le chemin reste assez sauvage jusqu’à Imerovigli, première des multiples localités qui, tassées autour de Fira, forment la plus grande agglomération touristique grecque.
D’Ia à Fira par la caldeira
La partie la plus préservée du tracé
La Caldeira; au loin, le village d’Imerovigli, perché 300 mètres au-dessus de la mer
La chapelle de Profitis Ilias
Vue sur la caldeira et le volcan
Le volcan de Santorin
Fira; au fond, le sommet du Profitis Ilias gravi la veille
Au-delà d’Imerovigli s’étend un gigantesque méandre urbain; déterminés à tracer notre route au plus près de la falaise, nous pénétrons involontairement dans des propriétés privées avec vue sur la caldeira et devons transiter quelques minutes de location en location en enjambant des murets, dérangeant au passage des touristes en plein petit-déjeuner contemplatif. On nous réoriente bientôt gentiment vers le chemin balisé, que nous empruntons jusqu’à son terme, l’arrêt de bus central de Fira, où nous devons comme la veille lutter dans la foule pour prendre le car qui nous mènera au port d’Athinios. Notre contre-la-montre s’achève dans le puissant catamaran qui relie Santorin à Athènes par Folegandros, pour un court trajet qui nous coûtera presque autant d’argent que les cinq suivants réunis.