Située à l’extrémité sud-est des Cyclades, Anafi est peut-être l’île la plus isolée de l’archipel, à tel point que mon frère et moi n’avons jamais pu l’inclure dans nos périples cycladiques. Par défaut, je la découvre avec ma mère et compte bien profiter des quelques jours que nous devons passer sur l’île pour l’arpenter quelque peu à la marche. Au final, j’effectuerai trois balades, toutes également réjouissantes.
Le tracé chronologique des trois marches effectuées (lien openrunner 1, 2 et 3)
Très aride, Anafi ne compte qu’un seul véritable village, la Chora, situé dans les hauteurs de l’est de l’île. Ajoutez-y un petit port, deux ou trois stations balnéaires tout aussi modestes, quelques minuscules hameaux à l’écart ; pour le reste, vous n’avez affaire qu’à des collines désertiques émaillées de petites chapelles et recelant pas mal de sentiers, aussi bien conservés que balisés.
L’île d’Anafi
Vue d’ensemble de l’île depuis le sud-ouest ; un peu à droite, on repère la Chora dans les hauteurs
Le village de la Chora vu du port
Vue sur la Chora de notre logement
Ma mère sur la place principale de la Chora
Une maison jouxtant notre chambre
Mon meilleur repas à Anafi, du poulpe mijoté
Ma première balade, en rouge sur la carte, est une boucle entre la plage de Roukounas, où je végète avec ma mère, et le monastère de Zoodochos Pigi, construit à l’entrée de la surréaliste presqu’île montagneuse de Kalamos, tout au sud-est d’Anafi. Le tracé aller transite par la côte, le retour par les très arides hauteurs de l’île et le sommet de Kasteli. Une belle entrée en matière, bien que j’aie souffert des chaleurs intenses de midi.
Entre Roukounas et Zoodochos Pigi
Le beau chemin côtier ; au fond, le sommet de la presqu’île de Kalamos
Le site pittoresque de la chapelle Agia Anargyri
Le monastère peu envoûtant de Zoodochos Pigi
Un pan de mur du temple antique sur les ruines duquel le monastère a été érigé
La chapelle faisant face au monastère
Le début du tracé retour, grimpant sur les flancs du mont Chalepa
Vue sur la presqu’île de Kalamos depuis l’intérieur du pays
La chapelle d’Agios Mamas marquant la fin de l’ascension
Le sentier en balcon menant aux ruines de Kasteli
La plage de Roukounas où s’achève mon circuit
La seconde balade, en bleu sur la carte, est un aller-retour, depuis le monastère de Zoodochos Pigi, ou monastère d’en-bas, vers le monastère de Panagia Kalamiotissa, ou monastère d’en-haut, un édifice juché sur le plus haut sommet de la presqu’île de Kalamos. Dans la seconde partie de l’ascension, le sentier bien conservé traverse un saisissant désert montagneux. Plus impressionnante encore est l’arrivée au monastère, édifice planté en surplomb d’une falaise plongeant dans la mer, 400 mètres plus bas. Depuis le sommet jouxtant le monastère, je savoure une vue panoramique sur la mer Egée et un point de vue unique sur le reste de l’île d’Anafi. Je regrette longuement de ne pas avoir dormi avec mon frère sur le parvis de l’église, assurément l’un des lieux de bivouac les plus incroyables des Cyclades. Le reste de la journée de marche, moins exaltant, emprunte des pistes que je connais déjà : après avoir redescendu ce que je viens de grimper, je me rends à la plage de Roukounas sur le sentier côtier emprunté dans l’autre sens durant la première balade.
Vers le monastère de Panagia Kalamiotissa
Le début tranquille de l’ascension
Vue en arrière sur le monastère de Zoodochos Pigi
Quelques buissons en fleurs ; ils laisseront bien vite la pierre prendre le dessus
Les deux sommets de Kalamos : le monastère que je vise est niché juste en-dessous de celui de droite
Le splendide sentier m’emmenant au travers d’un désert de pierre
Le monastère de Panagia Kalamiotissa
Vue sur la côte sud d’Anafi depuis le sommet ; au fond, on repère la Chora
Les lacets du sentier photographiés durant la descente
La troisième balade, plus originale que les deux précédentes, m’emmène depuis la Chora vers le nord de l’île. Des chemins toujours bien balisés me déposent au pied du Vigla, sommet d’Anafi, que je grimpe hors-sentier par le nord et redescend, toujours hors-sentier, par le sud-est, avant de retrouver un vague chemin non balisé me ramenant vers la trace suivie durant l’aller. Outre le fait de visiter l’intérieur assez charmant de l’île, ce parcours me permet d’admirer cette dernière dans son ensemble depuis le sommet du Vigla, perché à presque 600 mètres de hauteur, une altitude importante si on la rapporte à la petitesse d’Anafi.
Le pays intérieur d’Anafi
Le sentier rocailleux qui m’emmène dans les terres
L’une de la douzaine de chapelles isolées aperçues durant la randonnée
Une chapelle votive perchée au-dessus de la falaise ; au loin, la côte nord d’Anafi
Vue rétrospective sur le sentier en balcon me menant sur le flanc nord du Vigla
Un Grec s’activant dans une fermette perdue au milieu de nulle part
Les pentes vierges du Vigla que je gravis tout droit, lors d’un hors-sentier somme toute assez facile
Le nord de l’île vu des pentes du Vigla
Depuis le sommet, vue vers la Chora…
…et vers la presqu’ile de Kalamos, gravie l’avant-veille et visible tout au fond de la photo
Le retour à la Chora
Alors que je contemple l’île depuis le bateau nous emmenant, ma mère et moi, à Santorin, je me promets d’y revenir un jour avec mon frère et d’en faire le point de départ d’un trek d’ampleur dans le Dodécanèse, archipel dont l’île la plus occidentale, Astipalea, est situé quelques kilomètres à l’est d’Anafi. Pour l’heure, je vais me reposer une vingtaine de jours, après trois mois durant lesquels j’ai enchaîné les randonnées en France et en Grèce. Mon prochain trek, programmé trois semaines plus tard, aura pour théâtre un autre pays européen, l’Espagne, plus précisément la Catalogne.