Boucle de Zagori (mai 2017) – 1/5 – de Kapesovo à Vitsa

Le voyage vers Zagori s’étale sur plus d’une journée, dont quatre bonnes heures de route entre Rennes et l’aéroport de Beauvais et tout autant entre l’aéroport de Thessalonique et Kapesovo, village de départ du trek.

Partis de Bretagne avant le lever du soleil, nous arrivons après son coucher à Metsovo, ville bâtie à flanc de montagne où nous faisons halte pour la nuit. Avec son humidité, ses rues bourgeoises, ses chalets en bois et ses infrastructures dédiées aux sports d’hiver, elle fait penser à la Suisse ; seules les inscriptions en cyrillique sur les devantures des magasins et la présence d’un vendeur de pitas indiquent que nous sommes bel et bien en Grèce.

Halte à Metsovo

Une place de Metsovo photographiée le matin

Le chalet où nous dormons

Notre chambre

Vue sur Metsovo depuis la chambre

Il nous reste 1h30 de route pour arriver à Kapesovo. Au bout d’une heure, nous dépassons la ville d’Ioannina, l’assez laide capitale d’Epire s’étalant dans des plaines tiers-mondisées. Il ne nous reste qu’à franchir la barrière montagneuse de Mitsikeli pour pénétrer à l’intérieur du massif de Pinde. Passé le col, la nature a pris le dessus sur la civilisation: les forêts verdoyantes s’enchaînent jusqu’à ce que nous arrivions à hauteur de Kapesovo.

En rouge, le parcours du premier jour

Bien qu’une légère bruine nous importune à la sortie de la voiture, j’ai le sourire aux lèvres devant le spectacle qui s’offre à moi : un village compact de maisons pierreuses homogènes aux teintes gris-beige, niché sur les flancs de la Gradista, une colline couverte d’arbustes et de feuillus. 

Le village de Kapesovo

Un parking surplombant le village, où nous garons notre voiture pour cinq jours

Les maisons du villages sont intégralement bâties en pierre et parées de toits en lauze

Toutes les rues sont admirablement pavées

La place du village, axée comme celles des autres Zagoria autour d’un platane massif

Vue sur le village depuis la Gradista

L’objectif premier du premier jour de marche est dans la découverte des ponts à arches qui enjambent les cours d’eau serpentant autour de Koukouli. Avant de nous élancer dans leur direction, nous opérons une boucle sur les hauteurs de la Gradista, accompagnés d’un chien sympathique. Au travers d’une végétation florissante, le chemin nous mène de belvédère en belvédère, promontoires dégagées d’où l’on peut se faire une première idée de ce que nous réserve la suite du tracé, avec quelques vues sur les vallée de Mezaria et sur les premiers arpents de la gorge de Vikos.

Sur le sommet de la Gradista

Le sentier touffu qui couvre la Gradista

Ivonig et notre compagnon d’un jour face aux falaises surgissant de la vallée de Mezaria

En surplomb des falaises, le village de Vradeto, par lequel nous reviendrons dans 5 jours

Sacha sur le belvédère suivant ; à l’arrière-plan, on devine la faille de la gorge de Vikos

De l’extrémité de la Gradista vue sur le début de la gorge de Vikos…

…qui gagne vite en profondeur ; sur l’autre flanc, on repère la route menant au monastère d’Agia Paraskevi

De retour à Kapesovo, nous partons plein sud, vers le village de Kipi. Une grossière erreur d’orientation nous astreint à un détour par Koukouli, où nous pénétrons avec difficulté en franchissant plusieurs murs et grillages de propriétés privés. Un mal pour un bien : le sentier alternatif qui nous mène en contrebas de Kipi est de toute beauté.

De village en village

Le retour à Kapesovo

La rue principale de Koukouli

Une grande demeure abritant la fontaine du village

Le chemin reliant Koukouli à Kipi, avec vue sur la vallée de Vikakis

Koukouli

Kipi

Au bas du sentier, nous tombons nez à nez avec le premier des cinq ponts que nous comptons joindre à l’aide d’un tracé suggéré par le site cycladen.be (voir ici). Ce premier pont ne compte qu’une seule arche, particulièrement rebondie.

Le pont Kontodimos

Le sentier menant au pont

L’arrivée au pont par le côté ouest

Le pont vu depuis l’autre côté

Il s’élève a plus de 4 mètres de hauteur

Un passage hors-sentier un peu foireux dans le lit de la rivière Bagiotiko et nous rallions un second pont à trois arches inégales, édifié sur un site particulièrement pittoresque, près d’un vieux moulin à eau abandonné à l’intérieur duquel gisent les ruines d’une machinerie en bois.

Le pont Mylos

Le pont et ses trois arches

Le pont et le moulin sur lequel il débouche

Le moulin à eau

Le village de Kipi vu depuis le pont

Nous partons ensuite vers l’ouest, le long de la rivière, et atteignons bien vite un troisième pont ; probablement le plus imposant et emblématique de Zagori, avec ses trois arches et ses cinquante bons mètres de longueur.

Le pont Plakida

Ivonig sur le pont Plakida

Les trois arches du pont

Détail du pavage

Depuis le pont Plakida, on ne peut se rendre au quatrième pont que par le lit asséché de la rivière, frayant son chemin au creux d’une petite gorge. Nous évoluons au départ à travers la végétation, par la suite sur un sol pierreux assez exigeant. Je ne suis pas mécontent de mettre un terme à cette séquence en arrivant à hauteur du pont Kororos, un impressionnant édifice dont l’unique arche s’élève à 13 mètres de hauteur.

Le pont Kokoros

La marche qui mène au pont, dans le lit pierreux du Bagiotiko

Le pont Kokoros…

…son arche de 13 mètres de hauteur…

…et son superbe pavage

Au-delà de la route goudronnée qui borde le pont, nous pénétrons dans les premiers arpents de ce qui va progressivement devenir la gorge de Vikos. Sur nos flancs, deux parois d’une hauteur encore modeste, entre lesquelles nous progressons à plat, sur un adorable chemin de pierre posé sur un tapis herbeux. Il nous conduit au cinquième et dernier pont, plus moderne et moins charmant que les précédents. Après l’avoir franchi, nous entamons une grimpe soutenue en direction de Vitsa, sur une skala en lacets dont mes photos les moins ratées ne soulignent pas assez l’aspect merveilleux.

Vers le village de Vitsa

Le chemin pavé progressant dans les prémisses de la gorge de Vikos

Le décevant pont Misios

Le début de la skala de Vitsa

Un lacet de la skala

La section finale en bordure de falaise

Peu avant le village, nous trouvons la chapelle dans laquelle a dormi le randonneur acd1410 deux ans plus tôt. Nous nous installons à son exemple sur le parvis couvert de l’édifice, lieu de bivouac idéal, puis poursuivons jusqu’à Vitsa pour nous sustenter. Dans la taverne du village nous attend le seul vrai bon repas de notre séjour à Zagori, ainsi que le match retour du choc de Ligue des champions entre les deux Madrid, celui-là même dont j’ai vu l’aller durant mon trek dans les Calanques de Marseille au prix de quelques péripéties (voir ici).

Le bivouac dans la chapelle de Vitsa

La chapelle avant Vitsa

Notre bivouac dans le parvis couvert de la chapelle

Vue matinale sur les brumes couvrant les vallées en contrebas de la chapelle

La nuit est très douce, aux alentours des dix degrés ; une température idéale pour nous reposer avant quatre grosses journées de marche.

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