C’est avec une heure de retard que le ferry en provenance de Majorque me dépose à Ciutadella, centre névralgique de l’ouest de Minorque.
L’embarquement à Majorque
Un bus aurait pu presque directement me conduire au village d’es Migjorn Gran, site de départ du trek, mais une suite de mauvaises interprétations des tableaux d’horaires douteux à ma disposition m’amène à patienter inutilement quelques heures avant d’embarquer pour le village intermédiaire de Ferreries, d’où je me trouve finalement contraint de rallier à pied puis en stop mon objectif initial. Au moment où j’entame enfin mon effort, le soleil achève déjà sa course ; je file sans attendre vers le littoral méridional.
En rouge, mon parcours sur la côte sud de Minorque
Pour m’y emmener, je suis l’un des seuls sentiers intérieurs de l’île, qui s’enfonce dans une petite gorge jalonnée de grottes.
Vers la côte
Le carrossable minorquin typique…
…devient un sentier rocailleux
L’entrée de la principale grotte, dite de sa Prior
Le temps est grisâtre quand j’atteins le bord de mer. Le petit abri indiqué sur la plage de Binigaus pourrait sans mal me servir d’abri, mais un gars du coin qui y contemple le large semble avoir deviné mes intentions et vouloir m’en dissuader du regard. Je préfère m’éloigner et trouve dans un champ adjacent un endroit discret où m’établir.
Le bivouac sur la plage de Binigaus
La mer surgit d’entre les collines
Des oiseaux migrateurs se déplaçant par milliers font un bruit infernal
La plage de Binigaus vue de l’intérieur…
…et du rivage
Le littoral où je cherche un spot de bivouac…
…que je trouve derrière un talus
Au lever, je me dirige vers l’occident ; j’ai a peu près 30 kilomètres à engloutir pour dépasser Cap d’Artrutx, la pointe sud-ouest de l’île.
Une transition agréable dans les bosses intérieures de l’île et je reviens sur la côte au niveau d’une de ces criques paradisiaques qui font la réputation de Minorque, Cala Mitjana. Un petit abri a été planté au bord de l’eau, que les cartes d’opencyclemap mentionnent. C’est ici que j’aurais passé la nuit si je n’avais pas pris tant de retard la veille en ne décryptant pas le fonctionnement des bus de l’île.
Vers Cala Mitjana
Les paysages encaissés de l’intérieur de l’île
La crique de Cala Mitjana
Sur son versant occidental, un petit abri idéal pour le bivouac
La crique vue de l’abri
Dans la foulée, je traverse Cala Galdana, la première des six ou sept stations balnéaires désertiques qui jalonneront mon trek. A la sortie du village, je rattrape deux randonneurs barcelonais que j’accompagne jusqu’à Cala Macarella. Une baignade dans une mer pas si froide et je reprends la route, les laissant se dorer la pilule le soleil. La crique suivante, dite en Turqueta, marque le déclin des paysages verdoyants auxquels j’avais jusque-là affaire.
Les derniers kilomètres dans un paysage méridional
Aux abords de Cala Galdana
Coincé entre falaises et verdure, le sentier est toujours impeccablement balisé
Cala Macarella
Mes compagnons du moment posent devant la baie
Ma technique d’immersion
Le sentier fait une fois de plus un détour dans les terres
Cala en Turqueta
Ici aussi, un abri est à la disposition des bivouaqueurs
Les derniers arpents de sentier dans les sous-bois
Une dernière vue sur Cala en Turqueta avant de changer d’ambiance
La côte que j’arpente par la suite, de plus en plus minérale et décharnée, préfigure le littoral occidental. J’y progresse à toute allure, bien aidé par le faible dénivelé, et atteint en fin d’après-midi l’élégant phare d’Artrutx.
Vers le phare d’Artrutx
Aux arbres succèdent progressivement les buissons
Depuis Cala des Talaier, dernier coin de verdure…
…on voit défiler la côte sur des dizaines de kilomètres
Le front de mer devient purement rocailleux
Cala de son Vell
Une des dernières criques avant la station balnéaire de Cap d’Artrutx
Le phare d’Artrutx
Le phare marque le terme de la côte méridionale et l’apparition du vent ; je repique soudainement vers le nord à la recherche d’un bivouac abrité.