Outre les falaises d’Etretat, notre road-trek normand a transité par cinq coins pittoresques de la région.
Nos six balades par ordre chronologique
Durant tout le voyage, les températures sibériennes constantes et les bourrasques glaciales nous ont obligé à systématiquement nous emmitoufler dans une combinaison inédite de couches thermiques: sur notre torse, t-shirt en laine merinos, pull, polaire, cape de pluie coupe-vent ; sur notre tête, casquette, bonnet et capuche ; sur nos membres, collants, double paire de chaussettes et gants.
Ivonig prêt à partir au combat
Notre première boucle a pour théâtre la Suisse normande, un coin étonnamment escarpé de l’arrière-pays de Caen. Depuis son site le plus pittoresque, une série de falaises dominant les rives de l’Orne, on peut admirer à perte de vue le bocage alentour.
Notre boucle dans la Suisse normande (lien openrunner)
Nous entamons notre marche peu avant la nuit, par une température déjà négative, et n’atteignons qu’au soleil couchant la première des deux parois rocheuses qui font le sel du parcours : les Rochers des Parcs. La luminosité déclinante nous empêche de photographier convenablement la vue dont nous y jouissons.
L’Orne et le bocage normand vu des Rochers des Parcs
Quelques kilomètres plus loin, le village de Clécy, dans le camping fermé duquel nous passons l’une de nos plus rudes nuits de bivouac. Et pour cause : au petit matin, les températures descendent presque 10 degrés en-dessous de zéro ! Le froid est d’autant plus mordant que l’air est humide, les bourrasques constantes, et notre système de couchage clairement insuffisant. Nous nous réveillons dans une tente givrée, avec des doigts de pied si engourdis qu’il nous faut marcher une demi-heure au bord de l’Orne pour retrouver nos sensations !
Le carré de pelouse maudit où nous nous sommes gelés les miches
Bien contents de nous remettre en route, nous nous attaquons derechef au second objectif de la boucle, les Rochers de la Houle, paroi rocheuse qui forme un hémicycle géant autour d’une boucle de l’Orne. Au terme du demi-cercle, un promontoire rocheux, le Pain de Sucre, d’où un superbe sentier s’infiltrant dans la partie supérieure de la falaise nous ramène à notre voiture.
Sur les Rochers de la Houle
Le sentier aménagé à mi-hauteur dans les Rochers
Panorama sur l’Orne depuis les Rochers
Le sentier final surplombe d’imposantes falaises
J’y pose dans mon équipement hivernal
J’ai évoqué dans le récit précédent notre seconde marche à Etretat. La troisième, à Fécamp, nous a permis d’apprécier la côte d’Albâtre depuis un observatoire sans égal, la pointe rocheuse du Cap Fagnet ; tableau que nous n’avons pu immortaliser, l’appareil photo étant resté au chaud dans la voiture.
Hiver oblige, la nuit est déjà totale quand nous arrivons au départ de notre quatrième boucle, la troisième sur la côte, axée autour de la commune de Sassetot-le-Mauconduit.
La modeste boucle (lien openrunner)
Le froid toujours aussi vif et la neige annoncée découragent nos idées de bivouac. Nous préférons nous terrer dans la voiture, au bord de l’eau, sur une jetée si inclinée que nous pouvons dormir presque à l’horizontale sur les sièges avant rabaissés au maximum. Une nuit au chaud relativement confortable, que nous savourons à sa juste mesure après l’épreuve de la veille !
Au lever du jour, enfouis sous nos vêtements d’hiver, nous nous enfonçons dans les terres par des sentes enneigées. Petite pause café dans le bourg de Sassetot, puis nous repiquons vers un littoral aux teintes aussi pâles que celles de la campagne que nous venons de traverser. Une ambiance étrange qui a le mérite de l’originalité !
Autour de Sassetot-le-Mauconduit
Le revêtement glacé des chemins
Une maison à colombage dans le village des Grandes Dallles
Un élégant manoir surplombant le village des Petites Dalles
De l’effondrement de la falaise où est niché ce second village…
…un sentier côtier toujours aussi blanc…
…nous ramène vers le premier, lui aussi coincé entre de hautes falaises calcaires
Deux dernières marches nous attendent. La première est un détour aussi inattendu qu’opportun par Honfleur, ville dont j’avais de vagues souvenirs d’enfance. Elle est structurée autour d’un port enclavé, le Vieux Bassin, qu’encerclent des maisons étroites aux façades ardoisées. L’ensemble a beaucoup d’allure.
Les façades du Vieux Bassin d’Honfleur
La rue débouchant sur le Vieux Bassin
Vue englobante des façades splendides longeant le Vieux Bassin, en quatre photos…
…et en deux panoramas
Disséminés autour du Vieux Bassin, d’autres bijoux architecturaux amplifient le charme des lieux.
Quelques monuments d’Honfleur
L’église Sainte-Catherine, la plus grande église en bois de France
Extrémité de l’une de ses deux nefs
A part, son clocher
L’église Saint-Etienne, bordée de rues médiévales
La lieutenance
Dernière étape avant de rentrer à Rennes : une boucle d’une dizaine de kilomètres autour de la Souleuvre.
L’itinéraire (lien openrunner)
Probablement plaisante au printemps ou à l’automne, la balade l’est moins en plein hiver, le bocage normand perdant alors quelque peu son charme champêtre.
La vallée de la Souleuvre
Nous empruntons de profonds chemins creux…
…où alternent la neige…
…et la glace
La vallée où nous débouchons…
…est traversée par la Souleuvre
L’ancien viaduc de la Souleuvre, reconverti en base de saut à l’élastique
Sur le chemin du retour, nous longeons en voiture les gorges de la Vire, dernier moment plaisant d’un road-trek qui, malgré ses conditions dantesques, nous aura suffisamment plu pour que nous en entreprenions une douzaine d’autres en un an et demi. Le deuxième aura lieu dès le mois suivant; par un temps plus clément, il nous mènera dans l’une des plus belles régions de France.