Mille bornes dans le Massif central (printemps 2018) – 16/31 – les gorges de la Jonte

Au réveil, la gêne ressentie par mon frère au niveau de la cuisse semble s’être atténuée. A mon grand soulagement, il se dit prêt à repartir. Le très mesuré programme des jours à venir tombe au meilleur moment pour faciliter son rétablissement : nous avons en effet décidé de profiter de l’avance sur nos temps de passage pour nous établir trois nuits dans le camping du village du Rozier, situé au confluent du Tarn et de la Jonte, et donc à l’intersection de ces trois grands plateaux karstiques que forment les causses Méjean, Noir et de Sauveterre. Une multitude de sentiers gravitent autour du Rozier; ils nous permettront de randonner en étoile pendant trois jours durant lesquels nous nous accumulerons moins de quarante kilomètres.

Le premier jour, nous rallions le Rozier par la paroi septentrionale des gorges de la Jonte, celle qui lui fait face étant au programme de la boucle du lendemain.

En rouge, nos deux jours de marche dans les gorges de la Jonte (jour 23 et au jour 24 sur openrunner)

Nous déboulons dans le canyon par le ravin de Chassagnes. Les impressionnantes falaises que le sentier longe atteignent leur verticalité maximale au bien-nommé balcon du Vertige.

Vers le balcon du Vertige

L’arrivée dans les gorges par le ravin de Cassagnes

La paroi est plus douce à l’est…

…plus abrupte près de nous

Les sinuosités de la falaise

Le balcon du Vertige

Ivonig pose sur la falaise qui suit, toute aussi abrupte

Loin dans la vallée, les villages du Rozier et de Peyreleau, où s’achèvera notre matinée de marche

Au-delà du balcon du Vertige, nous progressons sur les flancs d’une falaise de plus en plus explosée ; d’étranges pitons rocheux en jaillissent anarchiquement, dont certains ont des formes si reconnaissables qu’on leur a donné des surnoms.

Les parois déchiquetées des gorges de la Jonte

Ivonig posant au milieu d’un amas de blocs surréalistes

Entre deux d’entre eux, nous apercevons encore le village de Peyreleau

Le Vase de Chine

Derrière lui, le Vase de Sèvres

Un peu plus loin, un cirque dominé par le rocher de Francbouteille

Le sentier contourne des blocs biscornus…

…et en grimpe d’autres

Au niveau du rocher de Francbouteille, la sente s’assagit et plonge vers le village du Rozier, que jouxte, dressé sur un promontoire rocheux, celui de Peyrelerau, particulièrement photogénique. Sur notre route, le non moins admirable rocher de Capluc, pointe ultime du causse Méjean; y subsistent encore quelques maisons parmi les ruines d’un village médiéval.

Quelques vues sur Peyreleau et ses alentours

Le village vu des hauteurs ; à sa droite, le rocher de Capluc

Gros plan sur le rocher de Capluc

Au-delà de Peyreleau s’étend la vallée du Tarn et ses puechs ; au fond, le village de Mostuéjouls

Peyreleau vu du rocher de Capluc…

…des hauteurs du Rozier…

…du hameau des Rouquets…

…de celui de la Grave…

…et d’une taverne du Rozier

Notre très courte journée de marche s’achève avant midi au camping municipal du Rozier. Une douche bien méritée après cinq jours sans nous laver, un passage au lavomatique tout aussi salvateur et nous nous reposons tout l’après-midi.

Le théâtre de nos trois prochaines nuits

Le lendemain, une courte boucle nous emmène sur la corniche du causse Noir, l’impressionnante paroi méridionale des gorges de la Jonte. En passant, nous flânons dans les rues de Peyreleau.

Peyreleau

Les maisons du village, tassées sous la Tour carrée

Au fond du village, le château de Triadou

A l’arrière-plan, le clocher de l’église

Quelques maisons

Une grimpe exigeante transitant par le rocher du Champignon Préhistorique, qui nous rappelle le Skiadi de Kimolos, s’achève sur le belvédère de la corniche du Causse noir.

Vers la corniche du Causse noir

Durant la montée, vue sur Peyreleau et la vallée du Tarn…

Et le rocher de Capluc longé la veille

Le Champignon Préhistorique

Depuis la corniche, vue ouest sur le Rozier, le rocher de Capluc et la vallée du Tarn…

…et vue nord sur la paroi arpentée la matinée précédente

Panorama de l’ensemble

A la corniche du Causse noir succède le cirque de Madasse ; ses pentes forment un amphithéâtre naturel d’où se détachent d’énormes pitons rocheux. Au sommet de l’un d’entre eux, les ruines de l’ancien ermitage Saint-Michel ; quant au plus élevé, il culmine en une esplanade arrondie autour de laquelle tournoient quelques vautours. Après les avoir contemplés des pentes du cirque de Madasse, nous grimpons les deux pics à l’aide de cordes et d’escaliers. Particulièrement attaché au règne animal, mon frère me devance ; au moment où il se hisse sur l’esplanade supérieure, il tombe nez à nez avec un énorme vautour n’ayant pas pressenti sa venue et prenant son envol sous ses yeux. Un moment inoubliable que j’aurais bien aimé partager ! Je me console en profitant des perspectives sur les gorges.

L’esplanade de l’ermitage Saint-Michel

Côte à côte, l’esplanade et l’ermitage

A l’arrière-plan, les contreforts du causse Méjean

Gros plan sur les trois vautours protégeant les lieux

Au pied de l’esplanade

Ivonig l’approchant

Le vautour qui fuit à son arrivée

Le canyon de la Jonte vu de l’esplanade

Nous retournons à Peyreleau par un sentier plus anodin longeant les rives de la Jonte, en causant des deux prochains jours consacrés aux gorges du Tarn.