S’élançant des principaux sommets du volcan du Cantal, de puissants cordons montagneux rayonnent dans toutes les directions. Leurs contreforts délimitent une vingtaine de vallées ; leurs lignes de crête, herbeuses, peu escarpées et de ce fait accessibles aux marcheurs, forment un vaste réseau de sentiers que nous allons arpenter en tous sens pendant quatre jours ; le premier sera consacré à l’arête la plus aérienne du massif, reliant le puy Rocher au puy Gros par son sommet, le Plomb du Cantal.
En rouge, notre vadrouille autour du Plomb du Cantal (correspondant à la fin du jour 32 et au jour 33 sur openrunner)
Nous abordons le Plomb du Cantal par son flanc oriental, le moins préservé, une modeste station de ski y ayant été implantée. Plutôt que de suivre la piste sans charme qui mène directement au sommet, nous bifurquons vers le nord et une zone plus sauvage, contournons le rocher avancé de Chamalière, où pullulent les chamois, et dénichons sur ses pentes septentrionales un replat propice au bivouac, dans une clairière d’où nous délogeons une biche surprise en plein repas. Notre semaine poussive sur les plateaux centraux du Massif central est bel et bien terminée ; place à la montagne !
Le bivouac du rocher de Chamalière
L’approche du Plomb du Cantal
Le contournement du rocher de Chamalière
A l’est, le puy de Prat de Bouc, d’où nous arrivons
Au nord-est, la vallée du Lagnon
La clairière où nous surprenons une biche, vaguement visible au centre de la photo
Nous y posons notre tente sous la protection du rocher de Chamalière
Dans la continuité du rocher, le cirque du même nom, axé autour du puy Rocher
Ce petit coin de paradis a l’avantage de recevoir internet. Il n’en fallait pas plus pour stimuler la créativité du frérot, qui met en place une soirée canapé devant le match Croatie – Nigéria.
Pour la dernière fois du séjour, le ciel nous met à mal en couvrant les hauteurs du puy du Rocher d’une brume matinale qui en gâche la prometteuse ascension hors-sentier.
Vers le puy du Rocher
La première partie de la grimpe, sur les pentes dénuées de sente du rocher de Chamalière
La section la plus physique, sur un sol à la fois meuble et vertical
Le sommet ennuagé du puy du Rocher
Ce même sommet vu d’un col saccagé par les aménagements pour vététistes et skieurs
Désireux d’éviter la réitération de cette frustrante expérience au sommet voisin du Plomb du Cantal, nous attendons que le temps s’améliore dans le refuge situé au col intermédiaire. Il faudra une heure au brouillard pour se lever et ne jamais plus nous importuner. Nous pouvons enfin profiter du Plomb du Cantal, plaisir d’autant plus vif qu’arrivés à son sommet, nous constatons que ses autres flancs, tous comme ceux des prochains pics que nous visons, ont entièrement échappé aux ravages du tourisme hivernal.
Le Plomb du Cantal
Le monticule arrondi caractéristique du Plomb, vu du nord…
…et du sud, depuis les pentes du Puy Brunet…
…et de l’Arpon du Diable
Du sommet, vue vers le nord-ouest, la pyramide du puy Griou et, à droite, le puy Mary sous les nuages…
…et vers le sud-est, la vallée de Brezon et, au-delà, le pays de Saint-Flour traversé les jours précédents
Du Plomb du Cantal, la principale ligne de crête file vers le sud-ouest et le puy Brunet, d’où surgit à angle droit une arête secondaire, l’Arpon du Diable, qui s’échappe plein-ouest pendant un kilomètre avant de soudainement s’affaisser. J’avais prévu de descendre dans la vallée par cette voie, histoire d’approcher au plus vite les pentes du puy Griou, mais nous avons le temps et l’envie d’en faire plus et décidons d’aborder ce dernier au terme du tour intégral de la haute vallée de la Cère par le GR400, avec halte nocturne à Thiézac. Un choix judicieux, tant les chemins de crête qu’emprunte tout du long ce tracé balisé sont riches en panoramas.
Nous faisons tout de même un aller-retour sur ce cordon minéral qu’est l’Arpon du Diable, histoire de multiplier les perspectives.
L’Arpon du Diable
L’Arpon vu du Plomb du Cantal
Le chemin qui y mène passe par le puy Brunet
L’Arpon vu du puy Brunet
Ivonig sur l’Arpon
A sa droite, la station de ski de Super Lioran
Ivonig me photographie au milieu de l’Arpon…
…et j’en fais de même de sa pointe
De cette pointe, vue sur le Plomb du Cantal…
…et panorama allant du Plomb du Cantal au puy de la Cède
De retour sur la crête principale, nous y cheminons pendant dix kilomètres en faux-plat descendant. Sur notre route, les sommets secondaires du puy de la Cède et du puy Gros, quelques traces d’une voie romaine, des pâturages fleuris et, en permanence, des panoramas exceptionnels dont nous profitons d’autant plus que le soleil prend définitivement le dessus sur la grisaille.
Sur la crête du Plomb du Cantal
L’arête que nous allons suivre
L’approche du puy de la Cède, par lequel nous ferons un détour hors-sentier
Du puy de la Cède, panorama sur la vallée de la Cère, de Thiézac à gauche au Plomb du Cantal à droite
Au col des Chèvres, vue nord-ouest vers le Puy Griou…
…et vue sud-est sur la vallée de Brezons
Les restes du pavage de la voie romaine
La crête aplatie en pâturages au-delà du puy Gros
Un des troupeaux qui y paissent
Panoramas sur le puy de Peyre Arse, le puy Griou et un puy Mary toujours gêné par des nuages…
…dont il se débarrasse finalement
A hauteur de la Tuillière Buron, le sentier plonge dans la vallée de la Cère, en direction de l’autre crête la ceinturant, qu’il nous faudra remonter le lendemain jusqu’au puy Griou. A la sortie du bois chaotique de Casteltinet, nous dépassons le village de Thiézac, niché au creux du vallon, attaquons la pente avec une pizza dans le ventre et bivouaquons un peu plus haut, sur la pelouse de la chapelle de la Consolation.
Le bivouac de Thiézac
De l’autre côté de la vallée, dominant des falaises touffues, la crête par laquelle nous allons revenir au puy Griou
Le début de la descente
Dans la descente, nous serpentons dans le chaos rocheux de Casteltinet…
…passons sous la porte du Lion…
…et poursuivons sur une belle sente forestière
Maison du hameau de Lagoutte
Thiézac
Dominant le village, une statue de Saint-Michel
Un peu en-dessous, le paisible belvédère de la chapelle de la Consolation…
…derrière laquelle nous dissimulons notre tente
Ainsi se termine une journée de marche qui, toute jouissive qu’elle fut, ne tiendra pas la comparaison avec les deux suivantes.