Nous laissons derrière nous le Claux, bourg marquant la sortie des monts du Cantal, deux bonnes journées avant l’arrivée de notre ami Sacha, qui va finir le trek a nos côtés. Nous lui avons donné rendez-vous à l’entrée des monts du Cézallier, à Landeyrat, village situé à même pas trente kilomètres de celui du Claux, de l’autre côté du plateau du Limon. Deux jours tranquilles nous attendent, qui nous permettront de récupérer des efforts consentis les huit précédents!
En rouge, notre contournement du plateau du Limon (correspondant à la fin du jour 36, au jour 37 et au jour 38 sur openrunner)
Au nord du Claux, quelques-uns des innombrables ruisseaux déferlant des pentes du puy Mary se déversent dans le petit lac des Cascades.
Il est bordé d’une pelouse bien entretenue où nous faisons une halte discrète pour la nuit.
Notre bivouac
Le lendemain, nous longeons les contreforts du plateau de Limon, à destination de Saint-Bonnet-de-Condat, petit village perdu en fonds de vallée, le seul des parages disposant d’un camping en activité. Et quel camping ! Le plus plaisant du séjour : familial, bucolique, fonctionnel, offrant tous les services possibles, en premier lieu l’épicerie et la restauration, pour des sommes modiques. C’est le poumon qui maintient en vie ce désert rural. Nous y arrivons à midi, au terme d’une balade stimulée par quelques avatars de l’architecture locale, et y végéterons toute la journée et la matinée du lendemain, histoire d’en repartir complètement reposés.
Quelques édifices du plateau du Limon
La ferme-château d’Escorolles…
…le village de Cheylade, et son église Saint-Léger…
…le château des Mouleyres…
…et à l’horizon, les ruines de celui d’Apchon
Une maison de Regheat
Le village de Saint-Bonnet-sur-Condat…
…où nous nous reposons
Quelques kilomètres seulement séparent Saint-Bonnet-sur-Condat du hameau de Landeyrat. Partis trop tôt, nous y arrivons plusieurs heures avant Sacha et en profitons pour visiter, au sud du village, une gare abandonnée qui était autrefois la plus grosse gare française de transhumance. Le pâté de maisons la comprenant est entouré de pâturages et de tourbières si dépouillées qu’on se croirait en plein far-west, impression que renforce le porche typiquement américain du café fermé sous lequel nous patientons.
Autour de Landeyrat
Les pâturages épurés de la vallée d’Artiges
Le buron des Moutissous
La tourbière de Lechauffat
Le cimetière de Landeyrat
Le bourg de Landeyrat, où nous dénombrons une église, zéro voiture mais cinq ou six tracteurs
Le café jouxtant l’ancienne gare
Après bien des peines, Sacha, qui avait prévu d’atteindre le village en bus depuis Murat, y débarque finalementau volant d’une voiture qu’il devra récupérer au terme du trek. Nous cherchons en vain un spot de bivouac autour du chaos basaltique bordant Landeyrat, et en désespoir de cause, profitons de la voiture pour filer à la proche cascade des Veyrines. Dans l’un des pâturages criblés de bouse la surplombant, nous dénichons un espace suffisant pour planter nos tentes et fêtons dignement nos retrouvailles en enfilant au coin du feu le repas traditionnel de notre trio : brochettes de viande, andouillettes, patates en papillote, le tout arrosé de trois litres de vin.
Le bivouac des Veyrines
Le chaos basaltique de Landeyrat, où nous échouons à nous installer
La cascade des Veyrines vue de près…
…et de loin
Nous prospectons dans les hauteurs…
Bivouac installé ; à la vôtre !
Pour mémorable qu’elle fut, cette première et dernière cuite du séjour n’aura pas été, sur le plan tactique, des plus pertinentes, les 6 derniers jours de marche nous réservant un effort moyen de 26 bornes pour 900 mètres de dénivelé.