Mille bornes dans le Massif central (printemps 2018) – 25/31 – la vallée du Falgoux

Le puy Mary pointe à quelques kilomètres de marche du Claux, village par lequel nous devons nous extirper des monts du Cantal. Si le temps nous pressait, nous y serions directement descendus, mais nous disposons d’une marge confortable qui nous permet d’effectuer un vaste détour par les crêtes encerclant la vallée du Falgoux. Moins saisissantes que celles que dont nous provenons, elles ont l’avantage d’être complètement délaissées des touristes.

En rouge, notre boucle élargie autour de la vallée Falgoux (correspondant dans openrunner à la fin du jour 35 et au jour 36)

Un panorama réalisé au sommet du puy Mary permet de résumer cette boucle, les flèches rouges schématisant la première après-midi de marche, les bleues la seconde journée.

Une marche semi-circulaire vers le roc d’Hozières nous fait transiter par un monticule pyramidal que nous surmontons hors-sentier, la Chapeloune.

La Chapeloune

Le roc d’Hozières

A sa gauche, le cône de la Chapeloune

Durant son ascension improvisée…

Ivonig me prend en photo avec le puy Mary en arrière-plan

Du sommet, vue sur le puy Mary, et le Peyre Arse à l’arrière-plan…

sur le puy Griou, et le Plomb du Cantal à l’horizon…

sur la vallée de la Jordanne s’étendant en contrebas

Panorama de l’ensemble

De la Chapeloune, un cordon montagneux s’étire vers le sud-ouest par le puy Chavaroche.

Le puy Chavaroche

Malgré son allure attirante, je n’ai pas réussi à l’intégrer dans le tracé ; c’est par une autre crête, filant vers le nord-ouest, que nous poursuivons notre cheminement.

Notre objectif est le puy Violent, pointe occidentale du volcan, mais aussi de tout notre trek. Sur notre route, des cimes au profil torturé, telle la roche Taillade et le roc des Ombres, qui obligent notre sente à joliment louvoyer d’un côté et de l’autre d’une arête parfois escarpée. Ajoutez-y le soleil et une température douce et vous avez réuni toutes les conditions d’une marche idéale, que ternit seulement l’oubli de notre batterie externe au chalet du puy Mary. Je la récupérerai le lendemain, à la fin de la boucle, au prix d’un aller-retour au pas de course.

Vers le puy Violent

La désescalade de la Chapeloune

Ivonig filant droit vers la roche Taillade

A l’approche de la roche…

Vue en arrière sur la Chapeloune

Le roc des Ombres

Ivonig dans son ascensioin

Au centre du roc des Ombres, la brèche d’Enfloquet, par laquelle nous le franchissons

Du roc, vue en arrière vers la roche Taillade et, à l’arrière-plan, le puy Mary

Du sommet du puy Violent, vue sur la vallée de la Maronne…

…et, derrière, sur celle du Falgoux

Des hauteurs du puy Violent, nous jugeons bon de raccourcir le tracé en plongeant directement dans la vallée de la Maronne, par un chemin que je croyais avoir identifié et qui dans les faits n’existe pas. Au-delà d’un sous-bois marécageux, ce sont des pentes presque verticales que nous dévalons hors-sentier jusqu’à la piste carrossable du cirque des Sept Fontaines.

Ce violent effort n’est que le dernier d’une longue liste : depuis une semaine et notre arrivée au pied du plateau de l’Aubrac, nous nous sommes en effet infligés une moyenne quotidienne de presque 30 kilomètres pour 900 bons mètres de dénivelé. Nous en ressentons les effets, surtout mon frère, qui peine à maintenir son rythme habituel. Alerté par sa fatigue, je lui propose de nous arrêter au creux de la vallée de la Maronne, mais nous n’y trouvons pas de coin accueillant.

La vallée de la Maronne culminant au roc des Ombres

Nous franchissons donc au ralenti l’arête du roc du Merle, et au moment de basculer dans la vallée du Falgoux, trouvons dans le pâturages désert bordant le bois d’Impramau un terrain adéquat, que deux autres randonneurs ont déjà mis à profit. Alors que notre tente est tendue et notre réchaud à bois au maximum de son activité, nous sommes surpris par le propriétaire du champ, qui y ramène son bétail pour la nuit. Notre intrusion semble complètement l’indifférer ; il nous laissera tranquillement profiter d’une voûte étoilée magistrale , cadeau d’un ciel aussi dégagé que le sera celui des dix prochains jours.

Le somptueux bivouac, face au roc du Merle

Levés aux aurores sur l’arête méridionale de la vallée du Falgoux, nous transitons vers son vis-à-vis septentrional par le vallon les séparant. Au menu, une dégringolade en zig-zag dans le bois d’Impramou.

Le village du Falgoux vu du bois d’Impramou

A peine arrivés au creux du vallon, nous dépassons le Falgoux et attaquons les pentes abruptes du rocher de l’Aygue, un sommet dépouillé d’où nous apercevons pour la première fois distinctement le massif voisin des monts Dore. Quelques kilomètres sur la crête et nous atteignons au-delà du Suc Gros un carrefour de sentiers. C’est ici que nous repiquerons plus tard vers le Claux ; dans l’immédiat, nous prolongeons l’effort jusqu’au Suc de la Blatte, sur les pentes duquel mon frère garde nos sacs pendant que je me farcis un sprint aller-retour d’une heure vers le chalet du Puy-Mary, où je dois récupérer la batterie externe oubliée la veille.

Autour du Suc Gros

L’église du Falgoux

Le hameau voisin du Cher Soubro, où démarre le plus raide tronçon de grimpe du trek

En contrebas du rocher de l’Aygue, les pâturages du Luchard…

d’où l’on distingue nettement la silhouette des monts Dore 

Les pentes du Suc Gros

La vallée du Falgoux…

au loin, l’excroissance du puy Violent

Le chaos rocheux des pentes du Suc de la Blatte, où Ivonig m’attend

Ledit Suc de la Blatte pris durant mon aller-retour express…

dont l’essentiel consiste à contourner le sommet du caractéristique puy de la Tourte

Pour fêter mon retour avec la précieuse batterie en poche, nous déjeunons copieusement, tout en regardant à l’arrachée le match Portugal – Maroc, au terme duquel nous quittons le volcan par la vallée de la Petite Rhue.

Ladite vallée

S’y étale le village du Claux, porte de sortie des monts du Cantal.

Le Claux

Nous voilà partis pour quatre jours tranquilles de marche sur les plateaux nous séparant des mont Dore.