Arrivés en Suisse au prix d’un écart autrichien, nous revenons vers Steg par la crête centrale du Liechtenstein, celle qui sépare son massif montagneux des rives urbanisées du Rhin.
En bleu, notre retour au Liechtenstein
Afin d’arriver de jour à Innsbruck, où nous avons prévu de dormir à l’hôtel avant d’affronter les hauts chemins du Stubaï, nous devons atteindre la voiture avant 14h. Elle se situe à presque 20 kilomètres du bivouac, distance conséquente à avaler sur des sentes très exigeantes. Histoire d’arriver à temps, nous décidons de nous priver de repas et nous mettons en route dès les premières lueurs ; idée judicieuse, car notre progression sera bien lente, et son rythme d’autant plus haché qu’un tronçon très problématique nous attend dans la transition du Falknis au Mazorakopf.
En guise de mise en jambes, nous achevons la remontée de la vallée de Fläscher tal Radaufis, que la lumière matinale rend plus enchanteresse encore que la veille. Au col, nous découvrons un refuge non gardé parfaitement tenu, avec poêle à bois, lit deux places et vue imprenable sur la haute vallée du Rhin. J’ai bien du mal à contenir la frustration de n’avoir pu y passer la nuit précédente !
Vers le col de Fläscher Fürggli
Sacha se met en route…
…et atteint un bassin…
...où repose l’Oberst See, le lac supérieur de la vallée
…dominé par le Schwarzhorn…
…et le Glegghorn
L’approche du col
Les trois lacs vus du col
Le refuge de Fläscher Fürggli…
…avec son panorama vertigineux sur le Rhin…
…et son intérieur propret
L’ascension se poursuit jusqu’au Falknis, sommet secondaire de la crête du Grauspitz, qui constitue, du haut de ses 2562 mètres, le point culminant de notre randonnée.
Le Falknis
Sacha dans la montée
A notre droite, le Grauspitz, sommet du Liechtenstein…
…derrière nous, le Schwarzhorn et le Glegghorn…
…et devant nous, le Falknis…
…dont le sommet n’est qu’un pierrier douteux
Sacha au sommet
Du sommet, vue vers Vaduz, capitale du Liechtenstein
Le versant septentrional du Falknis est une falaise impraticable ; si nous voulons poursuivre notre route vers le nord, il nous faut d’abord contourner le sommet voisin du Mazorakopf, et au passage, franchir une paroi presque verticale de 1300 mètres par une vague sente minérale. Au milieu de cette section nous attend la pire épreuve que j’ai affronté en compagnie de Sacha : la traversée d’un éboulis durant laquelle le seul choix est de se pendre au-dessus du vide à l’aide d’une chaîne métallique. J’aurais du m’y attendre, la section étant marquée en pointillés sur les cartes suisses. Les simples randonneurs que nous sommes tâtent ici leurs limites.
Aux limites de la randonnée
Le vertigineux versant méridional du Falknis
L’approche, par des pentes herbeuses…
…de la paroi minérale problématique, visible à droite
Ladite paroi
Sacha la considérant avec scepticisme
Le sentier y pénétrant, au départ acceptable…
…devient vite intimidant, surtout qu’il surplombe un kilomètre de vide
Le passage où nous avons du nous pendre au-dessus de la falaise
Vue rétrospective sur le tronçon depuis ses derniers arpents
Revenus de l’enfer, nous ne sommes guère impressionnés par les deux kilomètres qui suivent, pourtant presque aussi vertigineux ; nous y cheminons précautionneusement mais sans crainte particulière.
Sur la crête du Mazorakopf
Le sommet du Mazorakopf
De ses contreforts, vue sur la vallée du Rhin
L’arête déchirée du Mazorakopf
Un détour par son flanc occidental
A l’est se détache le Plasteikopf
Une descente assez technique et nous abordons les pentes du Plasteikopf, premier sommet saillant du cordon montagneux central du Liechtenstein, que nous devons longer jusqu’à Steg. En remontant vers la crête, nous dépassons un second refuge non gardé, aussi bien entretenu que celui du Falknis.
Le refuge de Lawena Obersäss
Après nous être hissé sur l’arête entre les sommets du Rappastein et du Goldlochspitz, nous la suivons jusqu’à celui de Kolme, puis basculons sur son versant oriental, histoire de rallier Steg au plus vite et d’ainsi respecter les délais fixés au réveil.
Sur la crête centrale du Liechtenstein
Sacha progressant sur son versant occidental
A notre gauche surgit la pointe avancée du Langspitz, couronnée d’une croix
Le Langspitz
Une dernière vue en arrière vers le Falknis…
…et nous atteignons la crête au niveau d’un col escarpé
Devant nous, le Goldlochspitz…
…qui domine l’aire urbaine du Liechtenstein
Un chemin de crête enchanteur
La vallée où nous basculons au-delà du Kolme
Notre empressement paye ; nous arrivons assez tôt à la voiture pour espérer débouler à Innsbruck avant la nuit. La boucle dans les hauteurs du Liechtenstein a rempli son rôle : être l’entrée relevée de ce consistant plat principal qu’est le sentier d’altitude du Stubaï.