Malgré l’urbanisation galopante dont elle fut et demeure une victime consentante, Ibiza n’a pas complètement dénaturé son riche patrimoine architectural, comme nous le prouveront au fil des jours nos diverses balades urbaines.
En rouge, les villes et villages visités
Les collines du nord de l’île dissimulent nombre de fincas, ces fermes cubiques traditionnelles qui valent à présent des fortunes.
Une finca près de Can Vador
Les villages sont souvent ceinturées d’habitations modernes ; tous ont toutefois conservé leur petit bourg typique, axé autour d’une église plus ou moins fortifiée et systématiquement blanchie à la chaux. Sans valoir celles des Cyclades, dont je suis familier et mon père plus encore, elles dégagent un certain charme, notamment celle de Sant Miquel, dont je n’ai malheureusement pu tirer aucun cliché correct. Mention spéciale au village de Sant Joan de Labritja, dans les rues duquel étaient alignés, lors de notre passage, les petits étals d’un marché hippie, perpétuation surprenante d’une tradition née, voilà un demi-siècle, dans le village voisin de Sant Carles de Peralta.
Villages d’Ibiza
La rue principale de Santa Gertrudis
Sa place centrale, où nous avons petit-déjeuné
Le marché hippie de Sant Joan de Labritja en pleine installation
L’église de Santa Gertrudis…
… celle de Sant Joan de Labritja…
…avec sa statue d’évêque à la Giacometti…
…et celle de Sant Antoni
La cour de notre hôtel, près de Cap Negret
Même l’immense station balnéaire de Santa Eulária, place forte des retraités allemands et anglais, possède un site digne d’intérêt, l’église fortifiée du Puig de Missa, érigée au sommet de la butte du même nom.
A Santa Eulária
L’église fortifiée
A côté d’un bâtiment du complexe ecclésial…
…une ancienne tour de guet
Le corps principal de l’église
Une maison bordant la voie pavée en spirale qui monte vers l’église
Ceci dit, l’attraction architecturale essentielle d’Ibiza reste sa capitale, Eivissa.
Vue d’ensemble du port de plaisance d’Eivissa
La ville basse est quelconque, même si on y repère ici ou là quelques façades élégantes, aux choix chromatiques rappelant les villas de Séville.
La grandeur d’Eivissa réside essentiellement dans sa vieille ville, Dalt Vila. Edifiée sur une colline bordant la mer, elle est presque intégralement contenue dans une muraille d’enceinte gigantesque et intacte, l’ensemble formant une citadelle qui n’a rien à envier à celles de Vauban.
La citadelle d’Eivissa
La muraille sud vue du parc de la ville
Au centre, l’ancien château musulman ; à droite, la cathédrale
La muraille ouest vue de loin…
…et de près, avec, à sa droite, le bastion de Sant Jordi
Au-dessus du bastion de Sant Jordi, l’aile occidentale de l’ancien château
La muraille nord, avec le bastion de Santa Lucia dominant le quartier extérieur
Le bastion Santa Lucia vu des hauteurs
La muraille est, et dans sa continuation, la pointe escarpée de sa Riba
Dans la muraille nord, la porte principale, dites des Taules, vue de l’extérieur…
…et de l’intérieur, au-delà d’un vestibule intermédiaire
Une entrée secondaire, dans la muraille ouest
A l’intérieur des remparts, les maisons plaquées sur la colline semblent s’empiler les unes sur les autres, constituant un agglomérat enchanteur dont le point culminant est le clocher en pierre de la cathédrale.
Quelques vues sur Dalt Vila depuis le rempart nord
Les ruelles de Dalta Vila forment un labyrinthe dans lequel nous flânons au hasard, même si tous les chemins tendent vers les monuments qui en garnissent les hauteurs.
Déambulation dans Dalt Vila
Les ruelles de Dalt Vila…
…sont généralement en pentes…
…parfois agrémentées d’escaliers…
…et plus rarement à plat
Quelques façades extérieures
Une façade intérieure, dans le patio du musée Puget
Au sommet du centre historique, comme une cerise sur un gâteau, nous accédons à une cathédrale typique du gothique catalan, avec son portail austère et ses contreforts rectangulaires. La place ouverte qui la borde offre un ample panorama sur la baie d’Eivissa.
La cathédrale de la Vierge des Neiges
La savoureuse exploration du centre historique d’Eivissa conclut en beauté un voyage qui se sera déroulé sans accroc, grâce à la bonne entente d’un duo père-fils inédit et plus encore à la clémence constante des cieux ; ils nous le feront payer cher le lendemain, en déclenchant une tempête qui retardera d’une journée notre retour au bercail.