Une petite journée de voyage au sortir du travail, deux haltes secondaires et nous voilà garés dans le bois de Montminier, prêts à entamer la première grosse marche du road-trek, censée nous mener au château cathare de Montségur par les contreforts du pic de Saint Barthélémy.
En rouge, ladite randonnée (lien openrunner)
Nous les craignions enneigés, et ils le sont en effet ; nous voilà quittes pour une lutte d’une heure dans une neige traîtresse où nous nous enfonçons parfois jusqu’aux genoux. Partis au crépuscule, nous terminons l’effort de nuit, devant la porte de la maison forestière de l’Orri, refuge non gardé où nous devons sommeiller.
La maison forestière immortalisée au petit matin
Il est ouvert, propre et dispose d’un âtre où Ivonig s’échine en vain à allumer un feu avec le bois humide stocké par des prédécesseurs ; c’est finalement grâce à des branches plus sèches, récoltées par nos soins, que nous y parviendrons.
Ladite cheminée
Au lever du soleil, la neige est dure ; nos anti-glisses fonctionnent à merveille, et c’est sans peine que nous affrontons les quelques centaines de mètres qui nous séparent de l’ancienne carrière de la Porteille, point culminant de la marche et du séjour, à presque 1700 mètres d’altitude.
Ivonig dans l’ascension
A la sortie des sous-bois, nous nous retrouvons sur l’arête du Taulat, qui s’affaisse progressivement vers notre prochain objectif, le col de Montségur, terré 600 mètres plus bas. La ligne de crête est dénuée de neige ; pas ses flancs, et le sentier qui y serpente nous contraint à traverser quelques névés assez stressants car très inclinés. Ce n’est qu’aux abords de la cabane de la Taula que nous retournons sur l’arête et progressons sans entrave.
Sur la crête du Taulat
Nous déboulons sur une crête…
…qui file vers la cabane de la Taula
La pinède dont nous provenons, avec le mont Fourcat en arrière-plan
Derrière nous, les pics glacés de Saint-Barthélémy et de Soularac
Sur le flanc occidental de la crête, la vallée de l’Escloupet…
…et sur son flanc oriental, un sentier en balcon…
…imposant quelques traversées de névés
De retour sur la crête…
…nous dépassons la cabane de la Taula
Depuis le roc de la Gourgue, dernier rebond de la crête du Taulat avant son effondrement, nous découvrons en contrebas le pog sur lequel se dresse le château de Montségur. Avant de plonger dans la pente, nous profitons une dernière fois d’un panorama lumineux sur les cimes pyrénéennes.
Le belvédère du roc de la Gourgue
Vue nord-ouest vers les collines de Foix
Vue ouest vers le mont Fourcat
Vue sud-ouest vers la cabane du Taulat et le pic de Saint-Barthélémy
Vue sud vers le pic de Soularac
Vue est vers le massif des Corbières, où nous passerons les jours suivants
Enfin vue nord-est sur le village de Montségur et son pog, au sommet duquel on devine les ruines de l’ancienne forteresse
La descente nous met en prise constante avec la neige, qui a complètement dissimulé le chemin. Ivonig s’y meut bien plus aisément que moi; il trace sa route au hasard, à toute vitesse, et se permet même quelques séquences de luge sur les tronçons les plus propices.
Vers le col de Montségur
Nous traversons quelques sous-bois…
…deux ou trois clairières…
…que mon frère dévale n’importe comment…
…avant de me toiser d’en-bas…
…surgissons bientôt de la neige…
…et rejoignons la route qui franchit le col de Montségur
Vue en arrière sur la pente dégringolée
Nous pensions site de Montségur inaccessible en période hivernale ; il n’en est rien, et pour quelques euros, nous pouvons visiter un château qui vaut surtout le détour par sa situation exceptionnelle, les ruines de ses murailles trônant sur le point culminant d’un cordon calcaire dont les parois abruptes s’étirent sur presque un kilomètre.
Le château de Montségur
Le château vu du col…
…et de la crête sur laquelle il a été édifié
Ivonig devant la muraille sud-ouest…
…où est lovée la porte principale de la forteresse
La muraille nord-ouest comporte une autre entrée
La cour intérieure
Trois cents mètres en contrebas, le village de Montségur
Les sept derniers kilomètres de l’itinéraire n’ont pas la même saveur, même si nous empruntons quelques jolis chemins en sous bois.
De retour à la voiture, nous fonçons derechef vers le massif des Corbières, où nombre d’autres châteaux cathares nous font de l’œil.