Road-trek en Pays Cathare (février 2019) – 1/4 – Montségur par la montagne

Une petite journée de voyage au sortir du travail, deux haltes secondaires et nous voilà garés dans le bois de Montminier, prêts à entamer la première grosse marche du road-trek, censée nous mener au château cathare de Montségur par les contreforts du pic de Saint Barthélémy.

En rouge, ladite randonnée (lien openrunner)

Nous les craignions enneigés, et ils le sont en effet ; nous voilà quittes pour une lutte d’une heure dans une neige traîtresse où nous nous enfonçons parfois jusqu’aux genoux. Partis au crépuscule, nous terminons l’effort de nuit, devant la porte de la maison forestière de l’Orri, refuge non gardé où nous devons sommeiller.

La maison forestière immortalisée au petit matin

Il est ouvert, propre et dispose d’un âtre où Ivonig s’échine en vain à allumer un feu avec le bois humide stocké par des prédécesseurs ; c’est finalement grâce à des branches plus sèches, récoltées par nos soins, que nous y parviendrons.

Ladite cheminée

Au lever du soleil, la neige est dure ; nos anti-glisses fonctionnent à merveille, et c’est sans peine que nous affrontons les quelques centaines de mètres qui nous séparent de l’ancienne carrière de la Porteille, point culminant de la marche et du séjour, à presque 1700 mètres d’altitude.

Ivonig dans l’ascension

A la sortie des sous-bois, nous nous retrouvons sur l’arête du Taulat, qui s’affaisse progressivement vers notre prochain objectif, le col de Montségur, terré 600 mètres plus bas. La ligne de crête est dénuée de neige ; pas ses flancs, et le sentier qui y serpente nous contraint à traverser quelques névés assez stressants car très inclinés. Ce n’est qu’aux abords de la cabane de la Taula que nous retournons sur l’arête et progressons sans entrave.

Sur la crête du Taulat

Nous déboulons sur une crête…

…qui file vers la cabane de la Taula

La pinède dont nous provenons, avec le mont Fourcat en arrière-plan

Derrière nous, les pics glacés de Saint-Barthélémy et de Soularac

Sur le flanc occidental de la crête, la vallée de l’Escloupet…

…et sur son flanc oriental, un sentier en balcon…

…imposant quelques traversées de névés

De retour sur la crête…

…nous dépassons la cabane de la Taula

Depuis le roc de la Gourgue, dernier rebond de la crête du Taulat avant son effondrement, nous découvrons en contrebas le pog sur lequel se dresse le château de Montségur. Avant de plonger dans la pente, nous profitons une dernière fois d’un panorama lumineux sur les cimes pyrénéennes.

Le belvédère du roc de la Gourgue

Vue nord-ouest vers les collines de Foix

Vue ouest vers le mont Fourcat

Vue sud-ouest vers la cabane du Taulat et le pic de Saint-Barthélémy

Vue sud vers le pic de Soularac

Vue est vers le massif des Corbières, où nous passerons les jours suivants

Enfin vue nord-est sur le village de Montségur et son pog, au sommet duquel on devine les ruines de l’ancienne forteresse

La descente nous met en prise constante avec la neige, qui a complètement dissimulé le chemin. Ivonig s’y meut bien plus aisément que moi; il trace sa route au hasard, à toute vitesse, et se permet même quelques séquences de luge sur les tronçons les plus propices.

Vers le col de Montségur

Nous traversons quelques sous-bois…

…deux ou trois clairières…

…que mon frère dévale n’importe comment…

…avant de me toiser d’en-bas…

…surgissons bientôt de la neige…

…et rejoignons la route qui franchit le col de Montségur

Vue en arrière sur la pente dégringolée

Nous pensions site de Montségur inaccessible en période hivernale ; il n’en est rien, et pour quelques euros, nous pouvons visiter un château qui vaut surtout le détour par sa situation exceptionnelle, les ruines de ses murailles trônant sur le point culminant d’un cordon calcaire dont les parois abruptes s’étirent sur presque un kilomètre.

Le château de Montségur

Le château vu du col…

…et de la crête sur laquelle il a été édifié

Ivonig devant la muraille sud-ouest…

…où est lovée la porte principale de la forteresse

La muraille nord-ouest comporte une autre entrée

La cour intérieure

Trois cents mètres en contrebas, le village de Montségur

Les sept derniers kilomètres de l’itinéraire n’ont pas la même saveur, même si nous empruntons quelques jolis chemins en sous bois.

De retour à la voiture, nous fonçons derechef vers le massif des Corbières, où nombre d’autres châteaux cathares nous font de l’œil.