Depuis des années, mon frère et moi avons dans le viseur la forêt de Fontainebleau, la plus arpentée de France par les randonneurs de tout poil.
Si les trois jours nécessaires pour la visiter s’étaient offerts à nous avant 2018, j’aurais conçu une vaste boucle entre ses zones les plus attirantes, les gorges de Franchard, celles d’Apremont et la forêt mitoyenne des Trois Pignons, avec son fameux circuit des 35 bosses. En 2019, il en va tout autrement, puisque nous avons à disposition la voiture du frangin. Nous basculons de ce fait vers un road-trek, avec trois boucles spécifiquement dédiées aux trois lieux, auxquelles j’en ajoute de plus modestes dans des sites témoignant de la variété du génie architectural français : à l’aller le château de Chambord ; entre deux plongées dans la forêt, la ville et le palais de Fontainebleau ; au retour, le château de Versailles et la cathédrale de Chartres.
Les huit étapes chronologiques du road-trek
De cette trépidante succession de marches, je n’ai gardé presque aucun témoignage photographique, mon smartphone ayant rendu l’âme avant que j’ai pu en retirer les précieux clichés.
Aussi n’ai-je ramené que quelques photos, prises par mon frère, de l’apogée du séjour, le circuit des 35 bosses, qui comme son nom l’indique, consiste en l’ascension successive de tous les affleurements rocheux du massif des Trois Pignons. Magnifique et bien balisé, le parcours est très soutenu, l’enchaînement des grimpes offrant un dénivelé cumulé presque alpin, d’où l’autre nom du tracé : l’Ultra Tour. Le mois d’avril est un moment parfait pour le découvrir : il fait frais ; la forêt, essentiellement composée de conifères, est toute aussi belle qu’en été ; on n’y croise aucun marcheur et seulement quelques grappes de varappeurs venus du nord de l’Europe. Seule la pluie aurait pu ternir notre plaisir, mais le temps est au beau fixe, comme toujours sur notre route depuis un an et notre terrible traversée des gorges de l’Ardèche.
Le circuit des 35 bosses
Le parcours (lien openrunner)
Un affleurement de grès typique, au sommet du mont Pivot
Il faut parfois mettre les mains…
…d’autres fois s’infiltrer entre les blocs rocheux
S’il ne subsiste aucune photo de notre boucle dans les gorges de Franchard, j’en ai pléthore concernant celles d’Apremont, prises par hasard avec l’appareil de mon frère, le mien ayant été oublié dans la voiture.
Les gorges d’Apremont
Le tour des gorges d’Apremont (lien openrunner)
Au creux des gorges, un désert de sable…
…enserré entre des platières rocheuses…
…d’où l’on domine la canopée
Le sentier serpente entre les blocs rocheux…
…et s’y immisce parfois
Une petite grimpe hors sentier
La plus célèbre bizarrerie géologique des gorges : l’Éléphant
La perte des photos m’empêche d’évoquer trois de nos balades urbaines, celles de Blois, Fontainebleau et surtout de Versailles. Le massacre est moins total concernant Chambord, mon frère ayant également pris quelques clichés.
Le château de Chambord
Vue d’ensemble
La tour est
La tour où se conclut le mythique escalier à double révolution
Nous ne conservons un tableau urbain exhaustif que de notre passage final à Chartres, l’appareil photo du frérot, plus performant au crépuscule, ayant alors été préféré au mien.
Chartres
La ville vue des hauteurs
Frayant sa voie entre les maisons, la rivière de l’Eure
Le vieux pont Bouju l’enjambe
La rue pavée des Écuyers
La place de la cathédrale Notre-Dame
Sa façade occidentale
Sa rosace
Son portail royal
Sa tour nord
Son portail nord
A Chartres s’achève un concentré jouissif de trois jours de balades forestières et urbaines. Il nous aura permis, outre un dépaysement salvateur au sortir de l’hiver, de tester la tente Zpacks de notre ami Sacha, très chère mais si fonctionnelle que je m’en procurerai un exemplaire un mois plus tard. Quant à la détérioration de mon smartphone, ce fut un mal pour un bien ; son successeur, bien meilleur, va révolutionner ma pratique de la randonnée, et ce dès le voyage suivant, un road-trek grandiose ayant pour théâtre les montagnes de Grande-Bretagne.