Si Lake District est le plus saillant massif montagneux d’Angleterre, il est bien moins étendu que la chaîne des Pennines, considérée comme la colonne vertébrale du pays en ce qu’elle s’étire, sur un axe sud-nord, de son centre jusqu’à la frontière écossaise.
La Pennine Way, un trek mythique de plus de 400 kilomètres, permet d’arpenter les Pennines de bout en bout. Pour notre part, nous nous sommes modestement focalisés sur trois de ses sites les plus emblématiques : son point culminant, le sommet de Cross Fell et son plus beau belvédère, High Cup Nick, tous deux situés dans les North Pennines, mais aussi la colline de Kisdon, placée au cœur des Yorkshire Dales.
C’est par cette dernière que nous entamons notre tour des Pennines, et nous y trouvons ce que nous sommes venus chercher dans le Yorkshire après avoir admiré la contrée au début du Tour de France 2014 : des collines dénudées enserrant des vallées verdoyantes où une multitude de petits champs est délimitée par des murets de pierre.
Au cœur du Yorkshire
Notre petite boucle (lien openrunner)
De la colline de Kisdon, vue sur des étendues herbeuses…
…sectionnées en pâturages par des murets où sont incrustés d’austères bergeries
En ce milieu de printemps, les agneaux se comptent par dizaines dans chaque champ
Au milieu des pâturages…
…le charmant village en pierre de Muker
Son église typique, avec un clocher carré et un enclos enfermant…
…un cimetière sans âge
L’auberge du village, dans laquelle se massent les randonneurs
Sa mairie
Au terme de notre petite boucle autour de Muker, nous divaguons en voiture dans les alentours.
Les paysages traversés
Près de Keld, la douceur des collines laisse place à de petits gorges, entre lesquelles coulent la rivière de Swale.
Après six jours de bivouac, nous nous offrons une halte confortable dans l’auberge de Nateby, où nous festoyons sans scrupule.
Au déjeuner, second festin, avec un english breakfast dont nous retiendrons notamment l’excellent boudin noir.
Place aux choses sérieuses, avec une randonnée dans le célèbre High Cup, une vallée glaciaire en fer à cheval ceinturée de falaises formant un cirque naturel parfait. A l’endroit où les parois se rejoignent se trouve le site le plus célèbre des Pennines, le belvédère d’High Cup Nick. Au réveil, nous craignons de ne pouvoir profiter du panorama, la brume semblant tenace, mais elle se lèvera au moment où nous approcherons des falaises, rendant leur découverte d’autant plus mémorable.
Nous accédons au cirque par un sentier censé remonter progressivement la vallée. Dans les faits, il n’existe pas et nous pataugeons une nouvelle fois dans la tourbe. Nous insistons deux bons kilomètres puis grimpons de face la paroi orientale du cirque, en direction d’un segment effondré de la falaise, qui forme une cheminée par laquelle nous nous hissons par-dessus.
L’ascension de la vallée d’High Cup
L’entrée de la vallée
Ivonig suit une vague sente qui disparaîtra bien vite
Les nuages qui emplissent la vallée…
…se lèvent à notre approche, dévoilant les falaises qui l’encerclent ; au fond, le belvédère d’High Cup Nick
Nous prenons de la hauteur…
…et nous hissons à la force des mollets…
…sur un promontoire…
…d’où nous pouvons admirer la vallée…
…et la pente avalée pour nous en extirper
Il ne nous reste qu’à longer le kilomètre de falaise nous séparant d’High Cup Nick.
Vers High Cup Nick
Les falaises en fer à cheval…
…dominent la vallée de plus de 200 mètres
Un kilomètre en bord de falaise…
…et nous atteignons High Cup Nick
Du belvédère, vue sur la paroi orientale…
…la vallée…
…la paroi occidentale…
…et panorama de l’ensemble
Ivonig en profite tranquillement, réchauffé par quelques rayons de soleil
Nous revenons à la voiture par une section de la Pennine Way suivant le bord de la paroi orientale
Au fil de la Pennine Way
Ivonig s’engage sur un chemin…
…donnant à gauche, sur la vallée d’High Cup…
…et à droite sur les plateaux sans fin des North Pennines ; y vivent en liberté de nombreux chevaux sauvages
De l’autre côté de la vallée, les pentes affrontées à l’aller
Dernier coup d’œil vers High Cup Nick
Dix kilomètres plus loin, nous nous garons dans le hameau de Kirkland et nous attaquons de nouveau, par un itinéraire plus quelconque, à la barrière des North Pennines.
Les deux boucles effectuées dans les North Pennines (lien openrunner 1 et 2)
Dans les hauteurs, les brumes deviennent si épaisses que nous ne jugeons pas utile de poursuivre l’effort jusqu’au sommet de Cross Fell ; cent mètres avant, nous préférons obliquer vers l’est, nous extirper du brouillard et de la bruine et admirer tranquillement un interminable plateau de tourbe qui s’étend presque jusqu’à Newcastle.
Autour de Cross Fell
La vieille ferme de Kirkland
Des champs d’ajoncs l’entourent
De la colline de Grumply, vue sur la vallée qui sépare les North Pennines de Lake District…
…et sur d’autres collines marquant l’entrée dans les North Pennines
L’approche de Cross Fell
Quelques vues sur le plateau sans fin des North Pennines
Il ne nous reste qu’à contourner Cross Fell pour investir le troisième bothy du séjour, la Greg’s Hut, qui comme le précédent, est un ancien refuge de mineurs. Après une semaine à marcher dans, par des températures oscillant autour de zéro degré, dans le vent et avec des chaussures trempées, j’ai pris un petit coup de froid et me glisse sans attendre dans mon sac de couchage.
La Greg’s Hut
Ivonig repique vers l’ouest…
…et repère à l’horizon…
…un charmant bothy…
…avec vue sur les immensités désolées des Pennines
Nos confortables couches
Au petit matin, la brume a gagné du terrain ; nous ne nous en extirperons qu’à quelques encablures du hameau de Kirkland.
L’arrivée au hameau
Il ne nous reste qu’une étape en Angleterre, et pas des moindres : la section centrale du sentier du mur d’Hadrien, située quarante kilomètres au nord de Kirkland.