Seule montagne sicilienne fourmillant de sentiers, la chaîne des Madonies avait tout pour me combler ; c’était sans compter sur les chutes de neiges qui s’abattront sur ses pentes au moment même où j’arriverai à leur pied.
La nuit précédente sonne comme une première annonce, et si la vallée de Petralia Soprana échappe aux neiges, il en va autrement de celle de Gangi.
L’approche des Madonies
La vallée de Gangi témoignant d’une nuit rigoureuse
Celle de Petralia Soprana…
…au fond de laquelle…
…on accède à un hameau perdu…
…par une route aérienne
Alors que j’investis, en bordure des Madonies, un appartement de Petralia Sottana, histoire de me reposer un après-midi au chaud après six jours de bivouac, les chutes de neige démarrent, pour ne plus cesser jusqu’au lendemain soir. Je dois reporter au surlendemain la traversée des Madonies, et me contente dans l’intermède d’un aller-retour sous les neiges vers le village voisin de Geraci Siculo.
Sur la route de Geraci Siculo
La campagne sicilienne parée de blanc
Perçant à travers un revêtement immaculé…
…je traverse un désert de neige
Chargé la veille, le ciel est radieux à l’aube ; m’attend une traversée des Madonies plus sportive et plus directe que celle que j’avais initialement prévue.
A peine 600 mètres de dénivelé me séparent du premier objectif du jour, le col di Mele ; et pourtant, j’y parviendrai à grand peine, une couche de neige de 50 bons centimètres m’imposant de lutter à chaque pas.
L’ascension du col di Mele
Il est situé à droite du monte San Salvatore
Le pont San Brancato
La barre rocheuse du pizzo di Sant’Otiero vue de loin…
…et de près
A son pied, un refuge indiqué nul part, sans quoi j’y aurais passé la nuit
Derrière le pizzo di Sant-Otiero, le chemin zigzague…
…en contrebas du monte San Salvatore…
…vers un col…
…complètement pris par les neiges
Je bascule dans une vallée qu’il me faudrait remonter jusqu’à la station de ski de Piano Battaglia. Vaincu par les neiges et le manque de temps, je me contente de descendre à l’hôtel Pomieri, où la première voiture qui passe me conduit à Piano Battaglia par la route.
Vers Piano Battaglia
La vallée que je renonce à gravir
En son creux, l’hôtel Pomieri
J’y descends au hasard dans la neige…
…entre des feuillus centenaires
La vallée vue de son fonds
La modeste station de Piano Batagglia
Au fond à gauche, son unique remonte-pente…
…permet d’accéder au sommet du mont Mufara
Une seconde vallée s’offre à moi ; je m’y inflige l’effort le plus violent du séjour, une descente hors-sentier dans la poudreuse qui ne s’adoucit qu’au-delà du village de Piano Zucchi.
Un hors-sentier éreintant
Dominés par le pizzo Antenna…
…des bois enneigés où j’avance en titubant…
Passée cette section plus reposante…
…je lutte une bonne heure dans un chaos rocheux piégeur
En récompense, une vue majestueuse sur la côte nord de la Sicile…
…et le pizzo Dipilo
Aux abords de Piano Zucchi, la couche de neige diminue ; la progression devient d’autant plus agréable que je traverse des forêts de feuillus méditerranéens aux couleurs automnales magnifiées par la neige.
Dans la forêt de Piano Zucchi
Je m’immisce…
…dans des bois colorés…
…d’où l’on devine, entre les nuages, le sommet du pizzo Carborana, point culminant des Madonies…
Le chemin surgit de la forêt…
…et file vers Isnello
Du sentier en balcon où s’achève la descente, je peux contempler sous toutes les coutures les vallées alentour
Panorama vespéral sur le nord des Madonies
La chaîne culmine au pizzo Antenna…
…forme en s’effondrant la vallée d’Isnello…
…dans laquelle s’étalent les fermes éparses…
…puis resurgit au niveau du pizzo Dipilo…
…et se prolonge au-delà de la falaise du monte Grotta Grande…
…vers quelques cimes secondaires…
…dont la plus caractéristique est la pyramide parfaite du pizzo Sant’Angelo
Une halte express à Isnello et j’attaque les pentes du monte Grotta Grande.
Franchissement du monte Grotta Grande
La voie carrossable file vers un col…
…aux pentes marquées
Du col, vue sur les montagnes traversées durant la journée
…et le monte Grotta Grande…
…sur l’autre versant duquel je découvre au loin le pizzo Sant’Angelo…
…et une cabane où je renonce trop sale pour y bivouaquer
Échouant à dégoter un abri correct où un sol sec pour poser ma tente, je passe la nuit sur un banc, près du sanctuaire de Gibilmanna. Il ne me reste, au petit matin, qu’à plonger vers le littoral et la fameuse station balnéaire de Cefalù.
Panorama matinal sur la côte nord
A distance raisonnable des cimes glacées où je luttais encore la veille…
…la côte nord de la Sicile…
…qui s’étend à l’ouest jusqu’à Palerme…
…et à l’est jusqu’au Cap d’Orlando
A Cefalù s’achève un périple dont les moments les plus marquants auront été le passage dans les villages perchés de l’arrière-pays.