[cinquième trek de l’Europe en 25 treks]
La traversée des Alpes orobiques, le plus puissant chaînon des Alpes bergamasques, marque mon premier contact avec la haute montagne, après quatre treks introductifs à des altitudes plus modestes. J’avais retardé un maximum l’échéance, afin de ne pas être freiné par la neige, encore abondante à la mi-juin. Elle contrariera tout de même ma progression, surtout les derniers jours d’une randonnée dont les quatre premiers auront été remarquables.
En rouge, ma semaine de marche dans les Alpes orobiques (lien openrunner)
Je vis le début du trek comme une montée en puissance, des monts herbeux des bords du lac de Côme aux cimes enneigées du Pizzo Tre Signori.
En rouge, la montée par à-coups vers le Pizzo Tre Signori
Au terme du trek précédent, j’avais bivouaqué à Camaggiore. Ce hameau s’étale sur le versant occidental du mont Croce di Muggio, isolé du reste des Alpes orobiques par une profonde vallée que je passerai la matinée à franchir. J’ai déjà l’appétit bien entamé quand je m’attaque au plat principal, une superbe ligne de crête qui culmine au Pizzo Tre Signori, très tôt visible à l’horizon. Les chemins sont assez fréquentées en ce premier week-end estival, de même que le refuge de Santa Rita, où s’achève une journée de marche plutôt copieuse (1700 mètres de dénivelé positif).
A l’assaut des Alpes orobiques
Un départ des hauteurs du lac de Côme
Au sud, la silhouette imposante de la Grigna
Au nord, une barre rocheuse parallèle à la mienne se dresse vers le mont Legnone…
…puis continue en surplomb de la commune de Premana
Je tiens Premana à distance…
…et trace ma route entre d’autres monts…
…sur une crête fleurie…
…qui file droit vers la silhouette enneigée du Pizzo Tre Signori
Dans un repli, le refuge Santa Rita
Je préfère ma tente à une mauvaise nuit en dortoir.
Ce qui ne m’empêche pas de festoyer au refuge en très bonne compagnie !
Fabrizio et Andrea, un adorable couple italo-roumain
Le Pizzo Tre Signori tire son nom de son ancien statut de frontière entre trois grandes puissances médiévales, le Saint Empire, le duché de Milan, et la république de Venise. Depuis le refuge Santa Rita, plusieurs voies y mènent ; je choisis la plus directe et aérienne, en espérant ne pas être bloqué par la neige. A raison : elle n’apparaîtra qu’au moment où le terrain s’aplanit, ne posant aucun problème d’accès au sommet.
L’ascension du Pizzo Tre Signori
La crête herbeuse…
…devient plus minérale…
…et parfois technique
Le sommet est en vue
Sur ma route, une foule de bouquetins
Une voie finale à ma portée…
…parfois assuré par des cordes…
…et je rejoins au sommet plusieurs traileurs du dimanche
Du haut du Pizze Tre Signori, je profite pour la première fois d’un panorama à 360 degrés sur les cimes des Alpes italiennes ; une expérience qui se renouvellera sans cesse les semaines suivantes, en premier lieu au col de Valpianella, franchi deux heures plus tard.
Du haut des Alpes orobiques
Du Pizze Tre Signori, vue vers le lac de Côme, maintenant lointain…
…la crête que j’ai avalée depuis la veille…
…et celle à laquelle je vais m’attaquer
Les pentes enneigées du Pizze Tre Signori…
…rendent assez glissante la transition vers le col de Valpianella
Dudit col, vue vers le sud et ses monts plus modestes..
…l’ouest et le Pizze Tre Signori…
…le nord et les lacs du Trona…
…enfin l’est et une crête…
…qui structure le chaînon des Alpes orobiques…
…et qu’une sente sinueuse m’invite à explorer
Me voilà enfin en haute montagne, et sous un soleil durable ! Les trois prochains jours, je vais pleinement en profiter.