Outre le Jotunheimen et les fjords de Sogn et d’Hardanger, nous avons arpenté deux régions norvégiennes moins spectaculaires : le plateau de Ryfylkeheiane et les cimes boisées du Telemark.
Il faut y ajouter un petit détour, entre le Jotunheimen et le fjord de Sogn, par l’église en bois de Borgund, la plus célèbre de Scandinavie.
La stavkirke de Borgund
Suite à l’annulation du trek sur le plateau d’Hardanger, puis du circuit autour du Trolltunga, j’avais élaboré en vitesse un troisième itinéraire sur le plateau de Ryfylkeheiane: une boucle de 40 kilomètres dans les vallées ceinturant le point culminant de la région du Rogaland, le sommet de Vassdalsegga. Celle-ci aussi n’aura pas été réalisée, la lenteur de notre progression nous incitant à revenir sur nos pas après une douzaine de kilomètres ; une distance néanmoins suffisante pour s’imprégner de l’atmosphère particulière des lieux.
Nous démarrons au bord du lac Ståvatn, pour une marche crépusculaire de quelques kilomètres destinée à nous éloigner de ses rives infestées de moustiques.
Clichés sur le lac Ståvatn
A équidistance du lac et du col auquel nous nous destinons, nous faisons halte pour la nuit dans un coin de steppe relativement desséché.
Au réveil, nous nous dirigeons vers un col enneigé par une pente qui nous rappelle le Jotunheimen : faible dénivelé, tourbe boueuse, cours d’eau sans gué, névés casse-gueules.
Une ascension à la norvégienne
Pour atteindre le col…
…il suffit parfois de suivre la sente…
…mais la plupart du temps, il s’agit de traverser au hasard des ruisseaux glacés…
…franchir des névés instables…
…ou étalés…
…et crapahuter dans des pierriers
Au col, nous découvrons un long corridor minéral qui va s’élargissant, tout en s’emplissant de névés. Après un passage assez corsé, la neige s’amenuise soudainement et l’ample vallée de Kvann se déploie sous nos yeux, en un panorama qui servira de conclusion à notre marche.
Vers la vallée de Kvann
Le corridor…
…est de plus en plus enneigé
Dans un resserrement du défilé, la neige l’obstrue complètement
Il faut passer d’un bord à l’autre en évitant de glisser dans le cours d’eau central…
…jusqu’à ce que la neige se raréfie
Un final plus anodin…
…et nous découvrons la vallée de Kvann, qui se prolonge jusqu’aux fjords de la côte ouest
Ayant encore une journée à disposition, je propose une dernière étape sur la route d’Oslo, dans les monts du Telemark, qui diffèrent des précédents en ce qu’ils sont couverts de pinèdes. Nous posons notre balluchon près de l’un de ses sommets, le pic d’Himingen, l’objectif du lendemain.
A quelques mètres, le lac Himingtjønn, dont la température avoisine les 25 degrés !
Au matin, une bonne heure nous suffit pour nous hisser au sommet d’Himingen.
Témoignages de la grimpe
Au sommet, des perspectives sur les forêts pentues du Telemark.
Mes collègues apprécient ici leur dernier panorama sur la Norvège avant leur retour en France; de mon côté, je vais en savourer beaucoup d’autres, ayant ajouté au dernier moment un troisième acte à mon passage en Norvège : un trek en cinq parties dans les îles Lofoten.