Revenu en Bulgarie après l’escapade serbe, je pensais embarquer sans problème pour la Macédoine du Nord, trompé par les panneaux mal actualisés de la gare routière de Sofia. En fait, tous les bus pour Skopje sont annulés, sans qu’on puisse me dire si la frontière est tout de même franchissable. Afin d’assurer le coup, je décide de pénétrer en Macédoine par la montagne et le massif d’Osogovo, qui fait tampon avec la Bulgarie, effectuant au passage la plus oubliable de mes randonnées balkaniques.
Mes 30 bornes dans le massif d’Osogovo (lien openrunner)
Arrivé en bus dans la plus occidentale des villes bulgares, Kyoustendil, puis le village voisin de Bogoslov, je démarre l’effort dans des forêts dégarnies.
Les contreforts boisés du massif d’Osogovo
J’attaque la crête qui délimite Macédoine et Bulgarie par sa plus haute cime, le pic Rouen, perché à 2251 mètres. Autrefois, cette frontière entre l’Empire soviétique et la Yougoslavie était solidement gardée; en témoignent les fortifications en ruine qui garnissent chaque sommet de l’arête. Aujourd’hui, ils sont tous abandonnés. Aussi puis-je franchir la frontière sans accroc, dans une solitude devenu habituelle; je ne rencontrerai pas plus de monde côté macédonien.
A travers le pic Rouen
La crête centrale marquée du massif d’Osogovo…
…culmine au pic Rouen, vu ici côté bulgare…
…et là côté macédonien
Du cordon frontalier…
…vue sur l’arête qui m’y a mené…
…et les vallées alentour
Un des anciens postes de police
Les pentes macédoniennes de l’Osogovo
Une nuit dans les hauteurs, un échauffement matinal, une séance de stop et je pénètre dans ce gloubi-boulga qu’est la ville macédonienne de Kriva Palanka.
Je me trouve tout à l’est de la Macédoine, et en vise la bordure méridionale. Six heures de bus plus tard, non sans une brève escale à Skjopje, je débarque à Ohrid, ville mythique du monde orthodoxe et site de départ d’une randonnée autrement plus prometteuse, dans le massif du Galitchitsa.