Le Monténégro par la côte (septembre 2020) – 2/5 – le long du littoral

En comparaison du grand spectacle qui suivra, les trois premiers jours sur la Transversale adriatique m’auront paru bien poussifs, entre le mauvais temps persistant et un sentier embelli par l’automne mais avare en panoramas et trop souvent enfoui dans la végétation.

En rouge, mes premiers jours sur la Primorska Planinarska Transverzala

Paradoxalement, les plus beaux des 50 premiers kilomètres n’auront pas eu pour cadre la Transversale elle-même, mais le chemin secondaire qui m’a permis de la rallier depuis le port de Bar.

Clichés sur la côte et le massif de Rumija durant l’ascension initiale

Je rejoins la Transversale au col Sutorman. Suivent dix kilomètres colorés en sous-bois.

Le sentier de la Transversale

De trop rares saillies me permettent de contempler la canopée, sous de sombres nuages qui ne demandent qu’à exploser.

Avant les premières gouttes, j’atteins un abri prometteur.

A l’intérieur, c’est le chaos; je me sers des éléments épars pour bricoler une couche correcte, au moment où éclatent les premiers éclairs d’un orage sans fin.

Au réveil, la situation s’est temporairement améliorée.

A peine lancé, j’apprécie pour la première fois la Méditerranée des hauteurs.

Panoramas sur la mer Adriatique au niveau du port de Petrovac

Le sentier lui-même est excellemment entretenu par les bergers et chasseurs du coin.

Un sentier comme on les aime

Du hameau d’Ograđenica à celui de Brajići, la Transversale gagne en grandeur; seul l’orage imminent m’empêche de prendre le temps d’en profiter.

Vers Brajići

La chapelle d’Ograđenica

Une chapelle voisine, dans le style typique du coin

Vues sur la baie de Budva et l’île Saint-Nicolas…

…depuis une sente superbe…

…qui garde les traces d’un pavage pluriséculaire

En surplomb du port de Budva…

…près du fort Kosmač, premier d’une série de forteresse austro-hongroise qui vont jalonner ma route…

…le village de Brajići

Comme la veille, j’achève mon effort juste avant les premières pluies. Refugié dans l’auberge de Brajići, je mets à profit la demi-journée de repos pour assister à la glorieuse victoire d’Alaphilippe aux championnats du monde de cyclisme.

Le lendemain, l’orage change ses habitudes. Plus impatient qu’à l’accoutumée, il explose dès les premières heures du jour. Je m’élance malgré moi dans la brume et le crachin, auxquels s’ajoute une autre difficulté: pendant dix kilomètres, il me faudra crapahuter hors-sentier, de raidillon en raidillon, à travers de hautes herbes gorgées d’eau, en comptant sur le GPS et quelques rares balisages pour garder le bon cap.

Dans le brouillard

Quelques rares percées dans la brume me permettent d’apprécier, ici, la côte…

…là une clairière…

…et plus tard, un plateau sauvage…

…conduisant, par-delà une modeste chapelle…

…au hameau de Majstori…

…au niveau duquel je renoue avec une piste décente

Pour une fois, le temps s’améliore dans l’après-midi. J’ai même droit à un peu de soleil a l’approche du mont Jezerski, second point culminant du parc national de Lovćen et seul sommet majeur de la Transversale que j’aurais eu l’occasion d’apprivoiser.

Dans le parc national de Lovćen

A droite du pic Stirovnik, sommet du parc de Lovćen

…le mont Jezerski

Du sommet du Jezerski…

…vue sur un parking où se pressent quelques badauds…

…le désert calcaire au nord du massif…

…et la cuvette dont je proviens…

…et où je repique ultérieurement…

…histoire de planter ma tente sur les pentes du pic Stirovnik

J’espérais dormir au sec; il n’en sera rien. L’orage se déchaîne de nouveau, pour une septième et dernière nuit de pluie consécutive, la première en tente. Le lendemain, le soleil reprendra enfin le dessus; au meilleur moment, l’attraction principale du trek, les bouches de Kotor, n’étant qu’à une heure de marche.