Première traversée des Cyclades (septembre 2014) – 3/8 – Milos

Presque aussi urbanisée que Santorin ou Mykonos, assez plate en son centre, Milos convient moins que Folegandros à la randonnée. Il y a bien quelques coins plus sauvages au sud de l’île, mais nous n’avons qu’une journée devant nous, et pas le temps de nous y rendre. Nous préférons longer le littoral septentrional, du port d’Adamas, lieu de notre débarquement, à celui de Pollonia, d’où partent des navettes quotidiennes pour la proche Kimolos, et ainsi découvrir la principale attraction naturelle de cette île : ses étranges côtes volcaniques, où alternent anomalies géologiques et garages à bateaux.

Nous attendrons ces fameux sites au petit matin ; pour l’heure nous nous dirigeons vers l’ouest et le port de Klima.

On y accède uniquement par des chemins carrossables. Depuis les hauteurs surplombant l’endroit, et afin d’éviter le long détour par la route, nous cherchons à dévaler directement la pente. Un sentier existe selon nos cartes, ce que le réel infirme ; aussi nous faut-il batailler dans les épineux, précautionneusement désescalader de petites ravines et enjamber des grillages pour arriver en bas.

Vers le port de Klima

Le port d’Adamas

Au sommet, le kastro, point culminant du nord de l’île, avec Plaka en contrebas

La descente hors-sentier vers le port de Klima

Les garages à bateaux de Klima

Nous reprenons notre souffle devant le bel alignement de garages à bateaux reconvertis en locations touristiques, puis entamons la longue grimpe vers le village perché de la Plaka, capitale historique de l’île. Sur notre route, une petite chapelle encastrée dans la roche et un théâtre antique en travaux ; des fouilles sont entreprises aux alentours, sur un site où fut autrefois découvert la Venus de Milo.

C’est au terme du seul véritable sentier emprunté cet après-midi que nous déboulons à Plaka. Nous prolongeons notre effort jusqu’au sommet du piton rocheux qui surplombe la ville, un kastro en ruines romantique où se tassent des couples en prévision du coucher du soleil. Ils désirent plus que nous en profiter, aussi cédons-nous à deux amoureux notre place de choix, histoire d’atteindre avant la nuit l’appartement que nous avons loué à Triovasalos.

Autour de Plaka

La petite chapelle au-dessus de Klima

Le théâtre antique ; à gauche, Klima

L’arrivée à Plaka

Une rue de Plaka; en haut à droite, la bosse du kastro

Vue sur la côte nord depuis le kastro ; au centre, Triovasalos ; au large, Kimolos

Comme d’habitude en cette première semaine, nous nous levons aussi tôt que possible, afin d’arriver à Pollonia avant le départ de la navette pour Kimolos, tout en ayant le temps de nous baigner. La journée est consacrée à relier, au fil d’un tracé inventé par Raymond Verdoolaege et alternant chemins carrossables et hors-sentier , tous les sites remarquables de ce littoral ; entre autres, les ports de Mandrakia, Mytakas et Agios Konstantinos et diverses bizarreries géologiques parmi lesquelles prime l’impressionnante côte calcaire de Sarakiniko. Nous y arrivons au terme d’une petite heure de marche, après un détour par Mandrakia, et profitons longuement de ses plongeoirs naturels.

Le site de Sarakaniko

La côte surréaliste de Sarakiniko se fait attendre…

Et apparaît soudain devant nous

Quelques vallons calcaires que nous traversons

Les parois des grottes de Sarakiniko forment des plongeoirs naturels parfaits

La plage de Sarakiniko

Au-delà de la plage

La baignade aurait duré toute la journée si nous n’étions pas pressé par le temps. Il nous faut repartir, dans des paysages surréalistes ; les plateaux rocheux que nous traversons sont entaillés de failles profondes, qui nous imposent de choisir entre l’escalade et le contournement. Nous n’optons pas toujours pour la meilleure option et nos efforts se révèlent parfois improductifs. Tant bien que mal, nous dépassons bientôt les terrains les plus chaotiques; les petits ports pittoresques défilent alors sous nos yeux jusqu’au site archéologique de Fylakopi, où s’arrêtent les indications dont nous disposons.

De Sarakiniko à Fylakopi

On a marché sur la lune

L’une des failles calcaires qui ralentissent notre marche

Au cœur d’une autre faille

Le port photogénique de Mytakas

Une plage naturellement protégée du vent et du soleil

Le port d’Agios Konstantinos

Les contorsions des roches volcaniques créent des zones ombragées à l’arrière des plages

L’arrivée sur le site de Fylakopi

Une plage discrète dans les crevasses de Fylakopi

C’est sur le goudron et sous un soleil ardent que nous devons achever notre parcours vers Pollonia. Heureusement, le premier automobiliste grec qui passe nous embarque vers le port, et trouve le temps, sur un trajet très bref, de nous révéler ses envies de marche dans les hautes montagnes et les forêts opaques du nord de l’Europe.

Après avoir douté toute la matinée, nous arrivons finalement en avance à Pollonia et avons le temps de déguster nos souvlakis avant l’embarquement pour la quatrième étape de notre traversée des Cyclades : la petite île de Kimolos.

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