Au terme de ma randonnée urbaine à Athènes (voir ici), et malgré ma répulsion instinctive pour les grosses villes, je m’étais promis de visiter chacune de celles où j’aurais été contraint de faire étape au cours de mes futurs treks. C’est dans cette optique que j’ai parcouru Lisbonne, avec un entrain d’autant plus relatif que je sortais de trois journées d’orgie architecturale à Sintra.
Sans m’avoir transcendé, la capitale portugaise m’a laissé une bonne impression, moins du fait de son patrimoine architectural que d’une propreté générale assez sidérante pour quelqu’un qui, comme moi, est habitué à traverser ces dépotoirs à ciel ouvert que sont Paris, et à plus forte raison Athènes. Autre élément marquant, la rareté des grands magasins (je n’en ai vu que dans le quartier du Chiado), l’inexistence salvatrice des supermarchés et, a contrario, la profusion des petits commerces.
Arrivé de Sintra en fin d’après-midi, je visite Lisbonne en deux temps, une petite boucle durant la soirée et la traversée de la ville le lendemain. La boucle consiste à relier les trois quartiers centraux de la ville : celui de Baixa, qu’on peut considérer comme le centre-ville ; celui, voisin, du Chiado, avec ses belles places et ses avenues commerçantes ; celui d’Alfama enfin, étalé sur les pentes allant du château de Saint Georges à la mer, et dont les rues tortueuses sont truffées d’églises.
Les quartiers centraux de Lisbonne
Un passage voûté dans le quartier de Baixa
Le bizarre ascenseur de Santa Justa
Une rue du Chiado
Une place du Chiado après une grosse averse (pour ne pas changer)
Le funiculaire de Lisbonne, qui grimpe un raidillon depuis la gare
Une rue tortueuse typique du quartier d’Alfama
La cathédrale Santa Maria Maior, la plus fameuse de la ville
Une autre église d’Alfama, celle de Saint Vincent de Fora
Ce soir-là, comme celui de mon arrivée, je loge chez Bernardo, dans le quartier d’Anjos, au nord du centre-ville. Au matin, je pars vers l’ouest et traverse à pied toute la ville et sa banlieue, en direction du quartier excentré de Belem. Au passage, je visite celui de Lapa, le plus bourgeois de la ville ; s’y trouvent la basilique d’Estrela et le Palacio de Sao Bento, siège du Parlement portugais.
Le quartier de Lapa
Une rue du quartier de Lapa
Le néoclassique Palacio de Sao Bento
La basilique d’Estrela
Mon meilleur repas du séjour, des beignets de poulpe après une soupe de légumes
Après m’être restauré, je reprends la route en direction de Belem et dépasse des quartiers de plus en plus pauvres, certains n’étant constitués que de modestes mobile-homes. Malgré la misère palpable, malgré la laideur commune à toutes les zones urbaines, la propreté est encore de rigueur : aucun lieu laissé à l’abandon, aucune façade délaissée, aucun déchet au sol, aucune poubelle débordante. Le contraste est net avec les banlieues d’Athènes et Paris.
Vers Belem
Le port marchand
Le pont du 25 avril ; en arrière-plan, la gigantesque -et très laide- statue du Cristo Rei
Des mobile-homes bien tenus
Après une bonne dizaine de kilomètres, j’arrive enfin dans le quartier de Belem. Stimulé par mes expériences culinaires à Sintra, je vise en premier lieu la plus célèbre pâtisserie lisboète, « Pasteis de Belem ». La queue est telle devant l’entrée que je préfère jeûner.
L’entrée bondée de la pâtisserie
Je dépasse les bâtiments présidentiels et fonce vers le plus bel édifice de la ville, le très allongé monastère des Hiéronymites. Pas de chance, il est fermé, et sa tour principale en travaux. Je peux tout de même en admirer les façades extérieures.
Le monastère des Hiéronymites
Plan d’ensemble de la façade du monastère
La partie occidentale de la façade
La porte principale du monastère
Détails de la porte
La porte occidentale
Un peu frustré de ne pas avoir eu la possibilité de pénétrer dans un monastère qui constituait le clou du spectacle lisboète, je me dirige vers le front de mer, où m’attendent deux édifices liés à l’époque des Grandes découvertes : la très travaillée tour de Belem, d’où partaient les explorateurs d’antan, tel Vasco de Gama, et la Padrao dos Descombrimentos, un monument destiné à leur rendre hommage, monument qui, fait exceptionnel quand on parle d’art contemporain, dégage une certaine grandeur.
Deux témoignages des Grandes découvertes
La tour de Belem
La Padrao dos Descombrimentos vue de l’ouest
Détail de l’oeuvre, du côté est
A l’image des précédents, ce dernier jour de marche s’achève sous une averse aussi puissante que durable. Je rejoins l’aéroport de Lisbonne en maudissant le ciel et en me promettant de choisir une destination plus ensoleillée pour mon prochain voyage européen. Engagement non tenu, puisqu’il aura pour destination l’endroit le plus humide d’Europe, à savoir l’Irlande (voir ici) !