Remontée de la Sèvre nantaise (octobre 2016) – 1/4 – de Nantes à Clisson

A l’époque médiévale, la protection des frontières du Duché de Bretagne contre les assauts français s’organisait autour de trois cités fortifiées : Fougères au nord, Vitré au centre et Clisson au sud. Ayant déjà visité à plusieurs reprises les deux premières villes, dont les châteaux comptent parmi les plus beaux de Bretagne, je souhaitais entreprendre une randonnée en direction de la troisième.

En étudiant les tracés potentiels, je découvre qu’une GRP remontant la Sèvre nantaise depuis sa confluence avec la Loire traverse Clisson et continue en bord de rivière jusqu’au Puy du Fou et au-delà. J’en fais l’ossature d’une randonnée qui devait à la base me mener en trois jours de Nantes au Puy du Fou, avec une quatrième journée consacrée à visiter le parc d’attraction. Ledit parc ayant fermé ses portes pour l’hiver le week-end précédant ma venue, je marcherai finalement un jour de plus, en direction des Herbiers, avec un détour par Saint-Michel-Mont-Mercure.

Les quatre jours de marche (lien openrunner)

Depuis la rocade de Nantes, où j’entame mon effort, jusqu’aux abords de Clisson, lieu de ma première halte nocturne, la randonnée n’a rien d’inoubliable. Je longe la Sèvre sur des sentiers plus ou moins agréables qui s’échappent de temps en temps dans les coteaux alentours, filant alors à travers d’immenses vignes dont on tire le muscadet. Malgré tout, la journée est plaisante, tant le pays traversé diffère de la Bretagne actuelle, pourtant si proche. Je prends conscience que la Loire n’est pas seulement une frontière physique, mais aussi architecturale. Lorsqu’on la franchit, la tuile rouge remplace soudain l’ardoise, les toits sont moins inclinés, les maisons plus méditerranéennes. Cinquante bornes au sud de l’Ille-et-Vilaine, j’ai l’impression d’être dans un autre pays.

De Nantes à Clisson

L’un des plus jolis sentiers longeant la Sèvre ce jour-là

Un tapis d’arbre protège la Sèvre du soleil

L’église de Saint-Fiacre-sur-Maine, village où je déjeune

Les bâtisses traditionnelles du coin diffèrent totalement de celles du nord de la Loire

Le beau sentier près de Gorges, en bordure de Clisson

Déjà prégnant, le dépaysement devient total lorsque je pénètre dans Clisson, bâtie à l’intersection de la Sèvre et de la Moine. Rasée durant le génocide vendéen, la ville a été reconstruite au XIXème siècle dans un style italianisant, avec des maisons aux toits rouges peu inclinés, des églises romanes, de spacieuses villas utilisant parfois la brique, des jardins soignés. A l’écart du centre-ville, on peut visiter le domaine de la Garenne Lemot, du nom du sculpteur qui a conçu ce parc. Sa vaste villa est entourée d’édifices et œuvres diverses, au style parfois antique, parfois italianisant. Je flâne longuement dans la ville et le domaine avant de poser mon bivouac dans le parc bordant l’église de la Trinité.

La ville italianisante de Clisson

Un air de Toscane

Le pont traversant la Moine

Les maisons bordant la Sèvre ; à l’arrière-plan, l’église Notre-Dame

Les Halles

La villa du domaine de la Garenne Lemot

Dans le même parc, le temple de Vesta

Ma tente dressée au bord de la Moine

Il ne reste à Clisson qu’une trace du Moyen Age : les ruines imposantes de son ancien château, qui devait à son apogée rivaliser de superbe avec ceux de Fougères et Vitré. Avant de reprendre mon chemin, j’admire l’édifice sous tous les angles.

Le château de Clisson

Vue du château depuis le pont enjambant la Moine

La rue de la Vallée descendant vers la Sèvre

Le château vu de l’est, depuis le pont enjambant la Sèvre…

…du sud…

…et du sud-ouest

L’entrée principale est placée sur la façade ouest

Rassasié d’architecture, je rejoins le cours de la Sèvre, que je vais remonter pendant deux jours en enchaînant les bonnes surprises.

Leave a Reply