Pérégrinations en Catalogne (juin 2017) – 1/5 – de Vilaplana à Mont-Ral

La première journée de marche sur la Ruta dels Refugis, entre Vilaplana et Mont-ral, est de loin la plus physique du séjour. Après une nuit blanche de travail, une journée de voyage et un bref sommeil dans une chambre airbnb de la ville quelconque de Reus, je dois avaler 25 bornes de marche avec 1500 mètres de dénivelé positif. Autant vous dire que je n’ai pas eu de mal à trouver le sommeil.

En rouge, la première journée de marche

Dès les premiers kilomètres, j’ai affaire au gros morceau du trek avec une ascension de 600 mètres sur des raidillons corsés, destinée à me hisser sur les crêtes de la Serra de la Mussara. Quelques passages où le sentier grimpe à même la pente, d’autres en bordure de falaise, des panoramas de plus en plus complets sur les vallée entourant Reus : l’immersion est immédiate. Au sommet, comme récompense, le site de la Mussara, un hameau en ruine entourant le clocher austère d’une chapelle ancestrale.

La rude ascension vers la Mussara

Dans les rues de Vilaplana

Le début de l’ascension

Les crêtes de la Serra de la Mussara apparaissent à la sortie d’un sous-bois

Une portion du sentier longeant la falaise

Vue en hauteur durant cette section

Dans les hauteurs de la Sierra de la Mussara

Vue vers Vilaplana, et Reus à l’horizon

Le clocher de la Mussara

Au niveau de la chapelle, je bifurque vers l’est, dépasse le refuge de la Mussara où je dormirai dans trois jours, m’égare quelque peu dans les hautes herbes et finit par trouver le sentier menant au hameau de l’Albiol, mon prochain objectif. Bien qu’il reste plus ou moins à même altitude, le long des falaises de la Serra de la Mussara, ledit sentier est très difficile à suivre, tant il est enfoui dans la végétation. C’est comme si aucun randonneur ne l’avait emprunté depuis le trail de l’année précédente ; j’ai suivi des pistes animales plus évidentes. Pour maintenir le cap, il faut se pencher souvent, s’accroupir parfois, ou même percer au hasard à travers les fourrés. A plusieurs reprises, je me crois perdu, et ce ne sont pas les trop rares marques de balisage qui assagissent mes doutes. J’insiste tout de même jusqu’à ce que le chemin se dégage à hauteur de la Font del Roure, une source d’eau au bord de laquelle je déjeune. Un peu plus loin, le tracé rejoint la route et la suit jusqu’au village de pierre de l’Albiol.

Le difficile transit entre la Mussara et l’Albiol

La voie pavée menant au refuge de la Mussara

Ledit refuge

Le début du sentier, encore clairsemé

Les falaises que je vais longer pendant une heure

Un passage représentatif du sentier touffu dans lequel j’évolue pendant plusieurs kilomètres

La Font del Roure

Le hameau de l’Albiol

Son église austère typique

Passé le hameau, je dois descendre jusqu’à l’aire récréative de Mas de Fores le long d’un ruisseau enfoui en sous-bois et en remonter par un autre ruisseau nommé la Glorieta. Ce dernier est agrémenté de diverses cascades et bassins d’eaux naturels propices à la toilette. Une section d’autant plus agréable que le soleil ne tape pas trop, malgré un ciel sans le moindre nuage.

De ruisseau en ruisseau

La chapelle de Mont-Rava

L’imposante bâtisse du mas de Fores

Le sentier remontant sur les berges de la Glorieta

Les modestes cascades de la Glorieta

Elles forment plusieurs bassins successifs

Je me rince dans le bassin inférieur

Même si la baignade m’a rafraîchi, j’ai les jambes lourdes dans le final, une grimpe de 400 bons mètres qui remonte le vallon encaissé de la Glorieta jusqu’au village perché de Mont-ral. Sur ma route, quelques sections pavées ; d’autres plus belles encore sur des escaliers en pierre, avec le panorama qui va bien.

L’ascension finale vers Mont-ral

Le chemin est parfois recouvert d’un pavage grossier…

…parfois doté d’ escaliers façonnés dans la pierre

La vallée gravie

Les dernières sections sur les berges de la Glorieta

Les falaises surplombant la Glorieta

Vue d’ensemble de Mont-ral

Sans attendre, je pars à la recherche d’un site de bivouac protégé de la pluie. La chapelle bâtie au sommet du piton rocheux, premier lieu que j’inspecte, n’est pas adéquate ; en redescendant dans le village, j’ai déjà repéré les terrasses couvertes de quelques maisons inoccupées quand je tombe devant l’un des quatre refuges de la Ruta dels Refugis, dont je ne connaissais même pas l’existence.

Bien qu’il soit ouvert, son gardien est absent. Un voisin me conseille d’y revenir une heure plus tard. Un sandwich-coca de circonstance dans le resto local et, de retour au refuge, j’y obtiens une chambre pour dix euros, prix d’autant plus bas que je suis le seul résident, que les lieux sont bien tenus et la douche très chaude. Séduit par l’endroit, je me renseigne sur les autres refuges et me décide à dormir dans celui de l’Albarca le lendemain et de la Mussara le surlendemain.

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